mardi 30 novembre 2021

Mettre fin aux inégalités. Mettre fin au sida. Mettre fin aux pandémies.


Cette année, lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA met l’accent sur l’éradication urgente des inégalités qui alimentent l’épidémie de sida et d’autres pandémies dans le monde.

Sans actions audacieuses contre les inégalités, le monde risque de manquer les cibles pour mettre fin au sida d'ici 2030, un enlisement de la pandémie de COVID-19, ainsi qu’une crise sociale et économique hors de contrôle.

La menace du VIH plane toujours sur l’humanité 40 ans après le signalement des premiers cas de sida. Aujourd’hui, l'engagement de mettre fin au sida à l’horizon 2030 est en retard. Ce retard n’est pas imputable à un manque de connaissances ou d’outils pour vaincre le sida, mais à des inégalités structurelles qui entravent les solutions efficaces de prévention et de traitement du VIH.

Les inégalités économiques, sociales, culturelles et juridiques doivent prendre fin de toute urgence si nous voulons éradiquer le sida d’ici 2030.

On peut certes avoir l’impression qu’une période de crise n’est pas le bon moment pour donner la priorité à la lutte contre les injustices sociales sous-jacentes, mais la réalité est toutefois criante : nous ne surmonterons pas la crise sans cela.

Lutter contre les inégalités n’est pas une promesse nouvelle, mais l’urgence n’a fait que s’accroître. En 2015, tous les pays ont promis de les réduire au niveau national et international dans le cadre des Objectifs de développement durable. Par ailleurs, l’éradication des inégalités est au cœur de la Stratégie mondiale contre le sida 2021–2026 : Mettre fin aux inégalités, mettre fin au sida, et au centre de la déclaration politique sur le VIH/sida adoptée lors de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le VIH/sida en 2021.

Lutter contre les inégalités est essentiel pour éradiquer le sida, mais aussi pour promouvoir les droits humains des populations clés et des personnes vivant avec le VIH, pour instaurer des sociétés mieux préparées pour vaincre la COVID-19 et d’autres pandémies, mais aussi pour favoriser la reprise et la stabilité économiques. Tenir cette promesse, c’est sauver des millions de vies et améliorer la société dans son entier.

Toutefois, de réelles transformations s’imposent pour mettre fin aux inégalités. Les règles politiques, économiques et sociales doivent protéger les droits de toutes et tous, et prêter une oreille aux besoins des communautés défavorisées et marginalisées.

Nous savons comment vaincre le sida, nous connaissons les inégalités qui entravent les avancées et nous savons comment les combattre. Des politiques de lutte contre les inégalités peuvent être mises en œuvre, mais elles exigent de l’audace de la part de nos responsables.

Les gouvernements doivent désormais passer de l’engagement à l’action. Les gouvernements doivent promouvoir une croissance sociale et économique inclusive. Ils doivent supprimer les lois, les réglementations et les pratiques discriminantes afin de garantir l’égalité des chances et réduire les inégalités. L’heure est venue pour les gouvernements de tenir leurs promesses. Ils doivent agir maintenant et nous devons les placer devant leurs responsabilités.

Cette année, pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, rappelons à nos gouvernements que les inégalités mondiales nous touchent toutes et tous, peu importe qui nous sommes et d’où nous venons. Exigeons des actes pour mettre fin aux inégalités, au sida et à toutes les autres pandémies qui se nourrissent des inégalités

 


Merci à vous !



Durant ce mois de novembre, vous avez lu 5815 pages sur mon blog, soit 193, en moyenne, par jour. Et 9369 pages lues depuis sa création le 11 octobre 2021. Soyez-en sincèrement remerciés !

lundi 29 novembre 2021

Pas de profit sur la pandémie !



Alors que le nouveau variant « Omicron » soulève de vives inquiétudes dans la monde entier, voici la dépêche dont nous prenions connaissance à  12 heures : « Un bond pour les actions MODERNA et PFIZER. L’action de MODERNA gagné environ 9,5 % en Bourse après avoir augmenté de 21 % vendredi. L’action récupère sa place en tête du classement S & P 500 depuis le début de l’année. Même chose pour l’action Pfizer qui gagne aujourd’hui plus de 3% ».

Alors que les États-Unis, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Inde et une centaine d’autres pays sont favorables à la levée des brevets, l’Union européenne reste opposée à cette dérogation. Ses pays membres, dont notre pays, demeure aux ordres de « BIG PHARMA ». Car l’obstacle principal demeure le même, les profits générés par les trois grands groupes pharmaceutiques grâce à leur sérum. Pfizer, BioNTech et Moderna empochent 1000 dollars de bénéfices par seconde. La levée des brevets et la partage technologique permettraient de véritablement lutter à l’échelle planétaire contre cette pandémie. Sinon, le virus va muter, encore et encore, engendrant d’autres variants. Personne ne sera en sécurité tant tout le monde ne le sera pas. Comme le titrait ce matin l’Humanité : « Vaccins, brevets, variants…L’irresponsabilité des pays riches » !

Nouvelle : « Elle s’appelle Colombe » !

 


Je m’appelle Colombe. J’aime bien mon prénom. C’est un nom d’oiseau blanc comme celui de ma jumelle Palombe et de mon frère Corneille. Les gens s’imaginent que je suis blancheur et perfection personnifiées et ne me pardonnent rien, encore moins la couleur de ma peau. Ni blanche, ni noire, ni grise, je suis métisse, enfin marron et blanche. Ma mère est colombienne et mon père péruvien ! Avez-vous déjà vu une colombe une vraie (pas un pigeon) couleur café crème. Ce qui ne vous tue pas vous rend plus forte. J’ai gagné en volonté et en combativité. Ma sensibilité se cache sous une indifférence apparente. Éprise de paix et de justice, je défends souvent les causes dites perdues. Aider les autres, les conseiller quand ils sont dans la difficulté ou la peine sont mes moteurs dans la vie. Je fais tout pour me faire aimer, mais peut-on aimer une icône sans la jalouser ? Claustrophobe, j’ai besoin de grands espaces et de liberté. J’aimerais tant voler comme l’oiseau et j’y arrive en faisant pendant les vacances du deltaplane, dans mes Pyrénées à Sainte Colombe. J’aurais aimé faire des études, mais petit oiseau tombé du nid trop vite, je n’ai pas pu. J’ai dû trouver rapidement du travail. Factrice, je suis ainsi fidèle à mon image de messagère. J’apporte parfois l’amour, le bonheur, mais bien souvent aussi le malheur et les difficultés. Surtout être libre dans la journée sans personne derrière mon dos à me contrôler est une chance. J’aimerais néanmoins me libérer complètement du joug de l’entreprise. J’ai épousé il y a dix ans Pierre et, depuis, je suis depuis la colombine de mon Pierrot. Le reste de l’année, nous vivons tout près de Paris dans un pavillon à Colombage à Colombes, rue de la paix : une adresse prédestinée. !  Je ne l’ai pas fait exprès. Le pur hasard existe-t-il ? Peut-être ai-je voulu goûter au café-crème des bistrots de Colombes ? Le doute m’habite, c’est ma philosophie contrairement à ma jumelle palombe que je surnomme « pas l’ombre d’un doute » tant elle est assurée d’avoir toujours raison. Quant à Corneille, mon frère, il passe son temps à bayer aux corneilles en regardant le ciel dans la journée et la lune la nuit comme mon Pierrot. J’écris des poèmes, mais je ne suis pas poète. Ces derniers sont des musiciens qui savent nous enchanter et nous émouvoir juste par la magie de l’association des mots. Ils n’ont pas grand-chose à nous raconter et nous font jouir de la beauté d’un instant, d’une sensation fugace, de leurs émotions. Les poèmes qui ne racontent rien m’ennuient. Je pense que c’est pour cela que la poésie ne se vend pas bien. C’est ludique de faire chanter les mots avec le fol espoir d’amuser et surprendre. Je suis bavarde comme une pie, j’ai toujours quelque chose à écrire, une cause à défendre, des histoires simples fleurant bon la vie à narrer où chacun peut se reconnaître ou à défaut rêver. J’ai toujours appris de manière empirique. Pour pouvoir monter les échelons à la Poste, il faudrait que je retourne à l’école. Non, je ne retournerai pas à l’école, il y a longtemps que la cage est vide et que l’oiseau s’est envolé. Après celles de l'école, puissent bientôt les portes de ma prison entreprise s’ouvrir. Cette pensée me fait chantonner à voix basse le refrain de la chanson de Pierre Perret :

 « Ouvrez, ouvrez la cage aux Oiseaux,

Regardez-les s’envoler, c’est beau »

QUAI DES RIMES

dimanche 28 novembre 2021

CAILLEBOTTE : « LA RUE SOUS LA PLUIE »



Cet ami des impressionnistes fut à la fois collectionneur et peintre. Le premier a longtemps éclipsé le second. Mais, on a remarqué, au fil du temps,  que ses toiles de rues et de places parisiennes ont un accent personnel. D’une famille aisée, Caillebotte entra d’abord dans l’atelier de Bonnat, à l’École des Beaux-Arts de Paris, en 1873. Il fut à la fois un peintre et un mécène pour ses camarades de la nouvelle peinture qu’il soutint par les achats de sa collection. Il avait vingt-cinq ans au moment où il perdit son père, lequel le laissait possesseur d’une importante fortune. Introduit par Renoir, il participa en 1876 à la deuxième exposition des impressionnistes et devint dès lors l’un des animateurs du mouvement. Après des scènes plutôt traditionnelles, la peinture de Caillebotte s’oriente vers le rendu original des « Raboteurs de parquet » et des « Voiliers à Argenteuil ».

Caillebotte s’est distingué de ses camarades par une compréhension particulière de la rue parisienne. C’est ainsi qu’à vol d’oiseau il a peint « Un refuge Boulevard Haussmann » avec les passants dispersés entre les réverbères et « Paris, un jour de pluie ». Dans son autoportrait Caillebotte a dans le regard une pointe de méfiance, comme il eût voulu dire aux officiels de l’art : « Vous, je vous connais, vous vous trompez toujours à cause de votre méfiance de l’art véritable et de votre attirance vers le conventionnel. » Caillebotte s’était écarté du milieu familial en réaction contre les marquisades de Meissonnier et les envolées fessues des nymphes de Bouguereau. C’est lui que Renoir a peint en califourchon sur une chaise, au premier plan du « déjeuner des canotiers ». Ayant pris froid dans son jardin, Caillebotte mourut d’une congestion. Il léguait à l’État sa collection qui devait entrer au musée du Luxembourg, alors l’antichambre du Louvre.

vendredi 26 novembre 2021

 


Regarde cet enfant, il dort là innocent ! Sa vie commence juste dans un monde en folie. À la radio, à la télé : tous les soirs on entend que des hommes sont tués par des frères ennemis. Ici des attentats ; là des guérillas. Au siècle de la science, au siècle de l’espoir, des hommes vont sur la lune, des hommes se font la guerre. La guerre des gros sous, la guerre politique, la guerre des idéaux, la guerre atomique, la guerre des symboles, les guerres des régions,  la guerre des énergies…mais en finira-t-on ? Toi l’enfant, tu ris, là, innocent tu n’as pas demandé d’être là, à présent. Deux êtres t’ont créé, t-ont-ils voulu vraiment ? Ou bien es-tu un fruit venu par accident ? Accroché au sein gonflé que te tend là ta mère tu refais cette action vieille de trente mille ans. Le geste de la vie, celui des mammifères, tu têtes là ce lait, le premier aliment. Malgré tout tu vis là, devant nous, innocent auprès de ton aïeule une femme de cent ans. Elle fit ses premiers pas avec notre industrie, elle vit ses derniers souffles comme dans une rêverie. Une fleur qui éclate au printemps, elle respire à la vie comme toi à présent. Vivra-t-elle sa vie ou sera-t-elle cueillie ? Vivras-tu dans cent ans avec cette euphorie ? La rancœur des âmes, la fierté de l’orgueil la vanité, le vouloir tout avoir : la dot du cercueil. Dans mon rêve par la plume, je rêve sur ton berceau pour que s’effacent pour toi ces fiefs féodaux. À tous les contemporains de cet enfant tout blond,  je hurle comme en prière : arrêtez là les guerres ! Et avec la science, ne jouez plus aux cons, mais trouvez la pilule qui vous fera tous frères !

 

jeudi 25 novembre 2021

Pour que la Manche ne devienne pas un cimetière !



Le naufrage d’une frêle embarcation et la mort de 17 hommes, 7 femmes et 3 enfants à son bord est un nouvel épisode dramatique dans une interminable litanie de morts aux frontières de l’Europe. Depuis 1993, les frontières extérieures de l’Union européenne ont vu la mort d’au moins 50 000 personnes qui tentaient de les traverser, principalement en Méditerranée. Et depuis 1999, plus de 3OO personnes sont mortes à Calais et dans sa région en tentant de franchir la  frontière britannique « externalisée » en France, depuis 2004 par les accords du Touquet. Les années 2000 et 2010 ont été jalonnées de ces annonces de morts aux frontières, parfois monstrueuses comme ce millier de morts en deux naufrages successifs les 12 et 19 avril 2015. Mais aux sidérations ont succédé l’oubli, puis l’habitude qui ouvre la voie à l’indifférence. La brutalité des discours politiques contre les étrangers indésirables donne aujourd’hui à cette indifférence la forme de véritables projets politiques de rejet de l’autre et du monde. Il faut mettre ces 27 personnes décédées dans la Manche en relation avec ce qui se passe ces jours-ci à la frontière polonaise de la Biélorussie et son déploiement des policiers et de l’armée contre les migrants.

Immédiatement après le naufrage  de la Manche ce 24 novembre, les gouvernements français et britannique se sont unanimement empressés de mettre en avant la responsabilité des « passeurs criminels » ! Mais les passeurs ne sont pas responsables des morts aux frontières, ils sont les profiteurs sordides et criminels des politiques publiques des pays européens qui font des frontières des murs, des camps ou des cimetières. C’est la responsabilité de l’État français de créer des lieux sûrs de prises en charge des exilés au lieu de les laisser en errance et aux mains des passeurs.

Les frontières rendent fous : aussi bien les migrants qui sont empêchés de circuler, que les dirigeants politiques qui y voient le symbole de leur obsession nationale. Et les frontières tuent maintenant de plus en plus. Si l’on ne veut pas que la Manche devienne un cimetière, comme vient de s’y engager Emmanuel Macron, des solutions existent et peuvent être décidées immédiatement.

La mesure la plus urgente est la mise à l’abri des exilés de la région de Calais, dans des lieux sûrs, c’est-à-dire protégés des intempéries de l’hiver comme des sollicitations dangereuses des passeurs. Cette mise à l’abri doit aller de pair avec un accompagnement de leurs demandes : rester en France, aller en Grande-Bretagne, ou ailleurs. Il y des travailleurs sociaux et des volontaires associatifs qui savent faire cela, donner confiance, établir le dialogue, chercher à comprendre plutôt qu’à trier et exclure. Dans ce cadre, il peut être proposé à toutes ces personnes des voies rapides de régularisation en France. On verra alors que cette proposition peut avoir plus d’écho qu’on ne le croit, et peut répondre à la situation explosive que nous connaissons.

mardi 23 novembre 2021

L’imprudent Jupiter !



Le ton a changé en vingt-quatre heures à peine. Interrogé lundi matin à Amiens sur la « fulgurance» de la cinquième vague, et sur le Conseil de défense sanitaire prévu ce mercredi matin à l’Élysée, Emmanuel Macron a d’abord tenté de temporiser avec légèreté. «Je fais le lundi ce que je dois faire le lundi, et je fais le mercredi ce que je dois faire le mercredi. C’est une règle de vie», a-t-il balayé dans un sourire, en triturant son masque noir plié en boule dans ses mains. À quelque 150 km de là, à Paris, l’agenda de l’exécutif n’a pourtant pas tardé à prendre un autre tour. Testé positif au Covid-19 en début de soirée après avoir été déclaré «cas contact» de sa fille, le premier ministre Jean Castex a été placé à l’isolement à Matignon et une dizaine de membres du gouvernement ont dû se soumettre à un dépistage aussitôt.

lundi 22 novembre 2021

Frédéric Jean Bazille : « L’ATELIER DE LA RUE DE LA CONDAMINE »



Celui qui, à l’encontre des conseils de ses amis, fut engagé volontaire en 1870, lors des premières défaites de l’armée française. Il trouva la mort à l’âge de vingt-neuf ans lors d’une embuscade. Son talent avait été reconnu comme celui d’un grand peintre. Très grand, maigre, blond, les yeux bleus, assez fourni de barbe, cultivé, Frédéric BAZILLE était grave et un peu roide. Timide, il rougissait à la moindre émotion. Bazille commença à étudier la médecine. Cependant, « Puisses-tu me voir en peintre, non pas célèbre, mais faisant de beaux tableaux », écrivait-il à son père. Aussi entra-t-il dans l’atelier de Gleyre où il se trouvait avec Renoir, Sisley et Claude Monet. En août 1865 Bazille soigna Claude Monet blessée d’une pierre. Il peignit son camarade au lit dans « l’ambulance improvisée ». De retour à Paris, Bazille posa  pour « le déjeuner sur l’herbe » de son ami Monet qui avait été fortement impressionné par la peinture que Manet avait faite sur le même thème.

À la fin de l’été 1866, Monet avait été contraint de mettre en pièces quelques deux cents toiles, plutôt que de les livrer à ses créanciers. Pour éviter ceux-ci, il s’enfuit à Ville-d’Avray. Touché par sa détresse Bazille acheta « Femmes au jardin », la grande toile de Monet, en janvier 1867, pour la somme élevée de 2500 francs. Cette année-là Bazille passa tout l’été en Bas-Languedoc, dans la demeure de ses parents. C’est là que Bazille  peignit « La réunion de famille », sa grande toile, dans une gamme difficile de verts et de bleus. Tout y est dessiné avec soin : les divers personnages et jusqu’au bouquet posé sur le sol, à côté d’un chapeau de paille et d’une ombrelle.

Trois ans plus tard, Bazille venait de terminer ce qui est sans doute son œuvre maîtresse, « l’Atelier de la rue de la Condamine, aux Batignolles, quand le 15 juillet, commença la guerre de 1870. Frédéric Bazille s’engagea dans les zouaves. Montant à l’assaut le 28 novembre, il est atteint de deux balles. On l’étend près du ruisseau où il meurt à quatre heures de l’après-midi. Il avait 29 ans.

Bazille aimait le plein-air, la forme ferme et bien lisible, la clarté dans le paysage, comme on peut le voir dans « Scène d’été », un bain de garçons dans la verdure. Il a fait aussi les portraits de Renoir, de Sisley et celui de Monet dans lE tableau de 1865. C’était un peintre de très grand avenir

PENG SHUAI : " LA FEMME DU JOUR "

 

Gaël De Santis

La joueuse de tennis est réapparue, dimanche. Le rédacteur en chef du Global Times, journal nationaliste chinois, a diffusé sur Twitter une vidéo de Peng Shuai lors de la finale d’un championnat de tennis pour adolescents à Pékin. Dans une autre vidéo prise par le reporter du journal, on la voit dédicacer des balles de tennis à la demande d’adolescents. Cette apparition ne rassure qu’à moitié sur le sort de l’ex-14e joueuse mondiale, dont on était sans nouvelles depuis le 11 novembre. Le 2 novembre, elle avait dénoncé sur le réseau social Weibo le viol qu’elle a subi de la part de Zhang Gaoli, 75 ans, dont elle avait été la maîtresse. Or, ce dernier était jusqu’en 2018 vice-premier ministre et membre du bureau politique du Parti communiste chinois.

Une censure qui fait tache

Vingt minutes après la publication de son post sur Weibo, son message avait été supprimé. Et ceux d’autres internautes qui avaient repris l’information sur les réseaux sociaux également. Une censure qui fait tache, alors que dans deux mois, Pékin va accueillir les jeux Olympiques d’hiver. La réapparition de Peng Shuai intervient après des pressions internationales de l’association du tennis mondial et du bureau des droits de l’homme de l’ONU. Même s’il y a des progrès en matière de lutte contre le harcèlement sur le lieu de travail, qui vient d’être interdit en début d’année, il y a beaucoup à faire concernant les droits des femmes. Quelques féministes se sont emparées de cette affaire ces derniers jours pour dénoncer le traitement des femmes dans les milieux liés au pouvoir. En 2015, des dénonciations d’actes de sexisme dans les transports en commun avaient également été censurées.

 


L’hiver envahit les lieux avec le froid et le tonnerre, les oiseaux se cachent sous la terne lueur lunaire, qui n’entend plus leur doux et agréable ramage. Ils se dissimulent, tremblants, sous leur plumage. La foudre se manifeste criante comme un putois et les fortes pluies immergent les rues et les toits. Le silence de la nuit cède place à l’orage, au froid, le vent entraîne des nuages qui pleurent d’effroi. Toute la ville est enveloppée de cette brume dense, les gens sont paisibles malgré la froidure intense. Près de la cheminée, leurs rires éclatent très haut dans leur domicile, ils vont dormir bien au chaud. Au coin de la rue déserte, sous les rafales de la pluie s’abrite un homme près d’un mur sans faire de bruit. De ses yeux dégouline le chagrin, il veut un peu de feu pour réchauffer ses mains gelées et ses pieds tous bleus. Pourtant, il demeure sur un sol glacé, inondé de pluie, le vent n’épargne son corps qui s’affaiblit. Il s’ennuie. Gémissant, il se souvient de ces enfants affectionnés dans son village, il leur a promis gâteaux et crustacés. Il est arrivé en ville, de certitudes son visage rayonnait. Ses anciens amis lui ont parlé de la richesse tant rêvée, ils l’ont abandonné au virage de la grande cité, avec le peu d’argent qu’il possédait avec sa dignité. Pourra – t – il supporter ce vent qui s’infiltre dans sa peau, et l’eau diluvienne qui coule comme un ruisseau ?

 

 


dimanche 21 novembre 2021

 


Il y a trois ans, le 21 novembre 2018, Raymond MONDET, dit « Nicolas le Jardinier », tirait sa révérence. J’avais salué sa mémoire en ces termes : Raymond MONDET était un personnage attachant, haut en couleur. Il s’identifiait à notre ville et à son histoire. « Je me souviens de l’époque où Maire de Romainville, nous nous retrouvions chez lui, entourés d’ami.e.s, pour échanger, fêter un événement. Quel plaisir de l’entendre parler de son jardin et de l’émission qu’il présentait chaque semaine. C’est dans le jardin attenant au château, aujourd’hui disparu, qu’il la présentait. La ville de Romainville, ayant acquis le château, au milieu des années 1980, pour éviter toute spéculation, je me souviens que Raymond MONDET m’avait alors demandé s’il pouvait continuer à présenter son émission dans le jardin du château. Un jour de cette année 1987,  « Nicolas » eu l’idée de constituer une « Association pour la sauvegarde du château de Romainville ». C’est à mon épouse qu’il demanda d’en assurer  la présidence. Elle le fera jusqu’en 2008. L’Association compta jusqu’à 250 adhérents et déploya une belle activité. Raymond MONDET en fut le Président d’honneur. Il aimait les visites que mon épouse lui rendait. Aujourd’hui, il n’y a plus de château. « Nicolas » s’en est allé, et mon épouse…ne se souvient plus ».

Lorsqu’en 2018, j’ai écrit ces mots d’hommage à Raymond MONDET, je ne me doutais pas que Monique, mon épouse, décéderait quelques mois plus tard. Bien triste ce moment, où je jette ces quelques lignes sur le papier.

samedi 20 novembre 2021

 


Toute la tristesse du monde jaillit de leur regard, résigné, suppliant et parfois même hagard, par centaines, sur un sol aride et brûlant, n’ayant qu’un seul désir, trouver des aliments. Mais quelles fautes ont-ils commis ces gamins pour mériter pareil destin ? Un lit improvisé sous un porche, sur un banc, seuls au milieu de l’indifférence des passants, En hiver, les chairs mordues par le gel, avec comme décor, les rats, les poubelles. Comment peut-on tolérer cette situation, Qu’ont-ils fait pour mériter pareille punition ? Rolex au poignet, Ray ban sur le nez, tableau de Maître et jet privé, caviar et champagne qui coule à flots, argent en lieu sûr, en Suisse ou Monaco. Qu’ont-ils fait de plus ou de meilleur ces gens-là pour mériter pareille faveur ?

 

vendredi 19 novembre 2021

CEZANNE: " LA MONTAGNE SAINTE-VICTOIRE, VUE DE BELLEVUE "

 


CÉZANNE peint beaucoup de paysages avec des rochers chaotiques et des bois très sombres. Ses lieux favoris sont BIBÉMUS et le CHÂTEAU-NOIR, caché dans une épaisse forêt à proximité. Le pin reste son arbre favori, étouffant sous les blocs de rochers. Mais sa vue préférée qui restera attachée à son image est la Montagne Sainte-Victoire. Elle a fait son apparition dès les années 1870 dans la « Tranchée » mais elle va devenir obsessionnelle dans les dernières années de sa vie. il est vrai qu’on la voit de partout et que son nom remonte à la sanglante bataille livrée par Marius et les légions romaines aux envahisseurs barbares, avant d’être christianisée par les ermites et de devenir un lieu de pèlerinage, ou en son sommet, l’emplacement des feux de la Saint-Jean.

Dans les années 1880, elle apparaît dans le fond de larges vues panoramiques ouvertes sur la plaine de l’Arc avec son viaduc, comme dans la célèbre toile « La Montagne Sainte-Victoire-vue de Bellevue, où un pin isolé au centre de la composition donne toute sa profondeur au paysage. En fait beaucoup de peintres provençaux se servaient de la Sainte-Victoire comme arrière-plan de leurs toiles, mais CÉZANNE le premier va l’extraire de ces grandes perspectives aériennes pour la faire surgir au centre de ses compositions picturales. Dès lors, hypnotisé par sa présence, il va la peindre sous tous les éclairages dans quelques trente toiles et aquarelles. Il va même déménager et habiter son atelier sur le chemin des LAUVES d’où la vue est unique lorsque la saison le lui permet. Dans le cas contraire, il s’y fait conduire en voiture à cheval. « Dans ses tableaux, décrit Henri PERRUCHOT, la Sainte-Victoire s’élève inaccessible, rayonnant d’une lumière intemporelle, comme au premier matin du monde. »

 

Un rendez-vous à ne pas manquer : Le 7 décembre à 20 h 30 au Trianon « l’Odyssée antarctique ». Une magnifique réalisation et un hommage à Maurice SEBBAH (Robert Clément)

 



L’histoire portée à l’écran dans ce film documentaire, réalisé par Djamel TAHI appartient au patrimoine de l’exploration polaire française. Cette odyssée polaire témoigne d’une des plus grandes aventures scientifiques et humaines sur le continent antarctique. En 1956, le monde scientifique décide d’explorer l’Antarctique. Douze pays, dont la France, entreprennent un vaste programme de recherche destiné à percer les mystères du Continent blanc. L’Année Géophysique Internationale (AGI) est née. En décembre 1956, après 77 jours de mer pour rallier la France à l’Antarctique, une poignée d’hommes accompagnés par Paul Émile Victor débarque en Terre Adélie pour implanter deux bases. La base principale, baptisée Dumont d’Urville, prévue pour accueillir une vingtaine d’hommes est installée à la côte. La seconde, une petite maison baptisée du nom de Charcot est implantée à 320 kms à l’intérieur du continent. Dans cet éblouissant documentaire, nous retrouvons les témoignages des derniers témoins des missions de l’AGI. Parmi eux Maurice SEBBAH, membre de la première expédition emmenée par Robert GUILLARD, qui a eu en charge la construction et l’implantation des deux bases françaises en Terre Adélie. Maurice SEBBAH, radio de cette expédition, nous apporte son précieux témoignage ainsi que des documents inédits. Maurice nous a quittés le 15 févier dernier. Il ne verra pas « sa belle aventure polaire ». Je me souviens, c’était à la fin de l’année 2019, à Romainville. Maurice, m’avait dédicacé  un magnifique ouvrage « La grande Odyssée » Ce soir-là, son ami, Djamel TAHI nous avait confié qu’il envisageait la projection de « l’Odyssée Antarctique », dans notre Trianon. Maurice s’en faisait une joie immense. Malheureusement, la crise sanitaire en décidera autrement. Alors, ce 7 décembre, nos pensées iront vers lui. Maurice SEBBAH était pour moi, un ami, un camarade très cher. Les plus anciens d’entre nous se rappellent l’élu, le militant, tracts à la main et musette de l’Humanité sur le dos, dans son quartier Jaurès. C’était la partie connue de la vie de Maurice SEBBAH. L’autre moins connue aura été son aventure en Terre Adélie. C’est pour vivre cette aventure polaire, et en hommage au « Grand Monsieur » qu’a été Maurice SEBBAH, que je vous invite, mes très cher.e.s ami.e.s,  à nous retrouver le 7 décembre à 20 h 30 au Trianon.

« L’Odyssée Antarctique », racontée par Antoine De Caunes

Film documentaire long métrage

Réalisateur : Djamel TAHI

Productrice : Nathalie DEFOSSEZ

jeudi 18 novembre 2021

 

Cette nuit, 11 hommes…et une femme représentant les chapelles pro-Macron se sont réuni.e.s pour donner naissance à ce qu’ils appellent leur « maison commune »pour préparer les échéances électorales. Ce sera, une association, conformément aux vœux d’Édouard Philippe décidé à jouer sa partition. Ce sera, « Ensemble-citoyens », oui, « formez vos bataillons, marchons, marchons… » Ils sont remplis d’imagination, ces macronistes !

A propos du projet "Promess" de 125 logements, Rue de BENFLEET

 


Voici la maquette et l’un des textes d’une brochure de 11 pages du promoteur AB Groupe-YUMAN concernant la construction de 125 logements, donnant rue de BENFLEET et rue des MARES. J’y suis passé ce matin, Il y plus qu’un fossé entre ces propos élogieux et la réalité. Pour s’en convaincre il n’est qu’à voir ces résidents qui trouvent un mur à deux mètres de leur balcon !

« La vocation de Promess  est de revaloriser un site emblématique de la ville, marqué par une présence  forte du végétal, tout en affirmant la vision innovante  de l’habitat prônée par AB Group. Cette résidence ambitieuse se distingue notamment par ses lignes contemporaines épurées, son alliance de tons clairs et de bois, ses toitures en tuiles et ses bâtiments à taille humaine articulés autour de cheminements doux. Ses espaces verts représentatifs de la biodiversité locale et accueillant des ruches, attestent quant à eux d’une volonté forte d’offrir un équilibre parfait entre ville et nature. En outre, la conception bioclimatique et l’inertie des bâtiments, la récolte des eaux pluviales, la  mise en place de bornes pneumatiques pour la  collecte des déchets ou encore l’intégration de  solutions encourageant l’éco-responsabilité sont  autant d’éléments qui permettent à Promess de  tenir l’engagement d’une empreinte carbone nulle. » « Promess s’illustre par ses espaces verts respectueux de la biodiversité locale, qui participent notamment  au renouvellement du patrimoine arboré de la ville. L’identité de l’ancienne cité-jardin a effectivement  été préservée tout en se consacrant au confort  moderne et au respect de l’environnement, afin  de donner vie à une nouvelle harmonie. Au milieu de cette végétation variée mêlant massifs  de plantes vivaces et graminées, arbustes ou  encore arbres de haute tige et fruitiers, des ruches  Le projet prévoit de redonner ses lettres de noblesse à cette  parcelle en lui offrant un écrin végétal tout en finesse et  diversité. Ce dernier s’articule autour d’une véritable « allée  jardin » rythmée par un assemblage successif de salons et  de travées piétonnes. Comme son nom l’indique la Cité des  Mares a été construite en terrain où historiquement l’eau  à sa place. Aussi une grande attention est portée à la  gestion des eaux pluviales, avec l’élaboration d’un réseau  hydrique à ciel ouvert au cœur de la cité ».

 

 

 

 

« Profs non remplacés », lu dans « Le Parisien ». Sans compter d’autres établissements, non cités ici !



« Ce sont des heures perdues que nos enfants ne retrouveront jamais. » Cette phrase, plusieurs parents d’élèves nous l’ont soufflée après nous avoir alertés du non-remplacement d’un professeur absent dans le collège ou le lycée de leurs enfants. Alors que la fin du premier trimestre scolaire se profile, ce problème, dénoncé depuis des années par la communauté éducative de Seine-Saint-Denis, ne se résorbe pas. Les exemples de non-remplacement se multiplient partout, quelles que soient les matières.

« Au collège Françoise-Héritier de Noisy-le-Sec, mon fils n’a pas eu de cours d’histoire depuis la rentrée de septembre. Son enseignante, en congé maladie, n’est pas remplacée », regrette Saïda Kadem, présidente de l’association locale de parents d’élèves FCPE. Elle a déposé une alerte sur le site ouyapacours.fr, développé par le syndicat pour permettre aux familles de signaler les heures de classe perdues.

Au lycée Charles-de-Gaulle de Rosny-sous-Bois, ce sont deux enseignantes en congé maternité qui n’ont pas été remplacées depuis début septembre. « On pouvait pourtant anticiper. Le rectorat dit qu’il n’y a pas de professeur d’espagnol disponible. Quant à l’allemand, une personne a été nommée mais elle a été de suite placée en arrêt maladie. Depuis, il ne se passe rien. Du coup, on a demandé à tous les parents de contacter l’académie de Créteil, car on sait que pour obtenir gain de cause, il faut faire du bruit ! », décrit une représentante de la FCPE.

Au collège Michelet de Saint-Ouen, une professeure d’Allemand remplaçante est enfin arrivée, le 15 novembre, pour occuper le poste d’une collègue en congé maternité depuis septembre. « On a tout fait pour trouver quelqu’un, on a mis des annonces sur des sites comme LinkedIn, contacté l’association d’amitié franco-allemande… C’est finalement le bouche-à-oreille qui nous a permis de trouver. La remplaçante a entendu parler du poste en discutant avec un collègue d’un autre collège », relate une parente d’élève.

À Montreuil, un professeur d’histoire vient également tout juste d’être nommé au collège Lenain-de-Tillemont pour un remplacement sur un poste vacant depuis le début de l’année scolaire. « C’est une contractuelle qui a contacté le rectorat quand elle a appris qu’un remplacement était nécessaire chez nous », décrit un enseignant de l’établissement.

Au lycée Paul-Robert des Lilas, aucun remplaçant n’a été affecté sur le poste d’un enseignant d’anglais absent depuis fin septembre. « Il y a des classes de terminale qui n’ont pas de professeur alors qu’elles passent le bac cette année. Il va se passer quoi pour elles ? », s’interroge une mère d’élève. Au collège Albert-Camus de Neuilly-sur-Marne, c’est un professeur de technologie qui manque à l’appel. « Un départ à la retraite n’a pas été remplacé. On a du mal à comprendre comment c’est possible », s’interroge une représentante de la FCPE.

« Parents et lycéens se sentent abandonnés, délaissés, méprisés »

Même cas de figure au lycée Evariste-Galois de Noisy-le-Grand, où plusieurs classes n’ont pas de cours de physique ou d’anglais depuis plus de deux mois. « Parents et lycéens se sentent abandonnés, délaissés voire méprisés par le système », dénoncent des parents dans une pétition.

L’enseignement professionnel connaît lui aussi des difficultés. « Au lycée Jean-Moulin de Rosny-sous-Bois, il manque un professeur de gestion administration, un de commerce-vente et un d’animation depuis septembre ainsi qu’un demi-poste en biotechnologie depuis la Toussaint. Certains enseignants ont pris le relais pour pallier les absences, mais ce n’est pas tenable. Nos élèves sont en colère, ils se rendent bien compte que leur scolarité est en danger », souligne un professeur.

« On ne sait pas si c’est pire que les autres années, mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a des non-remplacements partout », affirme Anne Pieter, coprésidente de la FCPE 93, qui précise que des familles s’apprêtent à saisir le tribunal administratif sur ce problème déjà dénoncé en 2018 dans un rapport parlementaire. Depuis, le plan de rattrapage pour la Seine-Saint-Denis déployé par le gouvernement — et critiqué par les syndicats d’enseignants pour son manque d’ambition — n’a visiblement pas réglé la question.

De son côté, la direction académique assure que dans « l’immense majorité des près de 200 établissements de Seine-Saint-Denis, il n’y a pas de problématique particulière liée au remplacement. En revanche, quelques situations locales, corrélées aux problématiques de recrutement, sont suivies avec attention en lien avec les autorités académiques ».

 

mercredi 17 novembre 2021

La chanson des poètes, d'Aragon à Ronsard



La poésie de Louis Aragon est devenue poésie-chanson populaire au début des années cinquante à l’initiative de Léo Ferré, de Jean Ferrat. Tel poème, conçu dans le silence de l’écriture, par exemple « strophes pour se souvenir », paraissait alors sous le titre : « L’affiche rouge » ; tel autre, dont une strophe débutait par les mots « Un jour viendra, couleur d’orange », devenait chanson-poème sous le titre « Un jour, un jour », et même chanson pure et simple, qui s’interprétait au music-hall, chansons auxquelles donnaient chair et vie les voix de Catherine Sauvage, de Francesca Solleville, de Cora Vaucaire, ainsi que celles de Jean Ferrat et de Léo Ferré eux-mêmes, puis d’autres comme en particulier Georges Brassens (Il n’y a pas d’amour heureux). Et ces chansons pures et simples entraient bientôt dans nos mémoires comme le font les autres chansons.

Louis Aragon a été tout de suite enchanté d’être chanté, recevant cela comme un grand cadeau : entendre ses mots retentir dans les salles de spectacle, dans la rue, dans les maisons, et partout même où on fredonne, chantonne, sifflote. En 36, déjà, il faisait avec Francis Lemarque, la tournée des usines occupées, comme pour s’affirmer déjà, oui, solidaire des hommes, bien sûr, mais aussi, au passage, des chansons.

Le poète Jacques Prévert lui aussi a suivi ces chemins-là, dès avant la guerre et lui aussi fut très heureux de la métamorphose en chansons de nombre de ses poèmes. Jacques Prévert deviendra d’ailleurs assez vite, véritablement, auteur de chansons, et même parolier, écrivant par exemple, en 1946, tout simplement le texte des « Feuilles mortes », sur un thème musical que Joseph Kosma destinait au film « les Portes de la nuit ». Mais le mariage des poèmes et des musiques ne date pas d’hier, ni même de 36, ni même de notre siècle. Que croyez-vous que faisaient d’autre les trouvères et les troubadours ? Ils chantaient et faisaient chanter par les « jongleurs » les poèmes qu’ils avaient écrits et composés. Les poèmes de Rutebeuf, ceux de Charles d’Orléans, de François Villon, de Clément Marot, étaient conçus pour une mise en musique facile, et nombre de leurs œuvres ont été mises en chanson, et ce, de leur vivant.

Puis avec l’invention de l’imprimerie musicale au XVIème siècle, survint ce phénomène incontournable et qu’on nous raconte rarement : tous les poèmes que faisaient Ronsard, comportaient une musique « au départ même de leur écriture ». La preuve nous en est donnée par le fait que son tout premier recueil imprimé, le célèbre « Premier Livre des Amours », en 1522, est accompagné, lors de sa première édition d’un supplément musical, où l’on découvre des indications d’airs déjà existants sur lesquels tel ou tel de ses poèmes peut se chanter. Les poèmes de Ronsard, on les danse à la cour, dans les bals, on les chante dans les spectacles. Au XVIIIème, nous aurons des chansons de Jean-Jacques Rousseau, des chansons de Voltaire, ou celles du fabuliste Florian, dont la plus connue est « Plaisir d’amour ».

Et au XIXème siècle, tous les grands écrivains se donnent le bonheur ou le défi de chanter, de collecter, ou d’écrire eux-mêmes des chansons : Victor Hugo, Alfred de Musset, George Sand, Gérard de Nerval…Puis dans les suites de la Commune et de la défaite de 1870, Paris devient la capitale mondiale des chansons. Et sur la Butte Montmartre, le cabaret roi, le chat noir, accueille de grands poètes qui se mettent à écrire eux aussi des chansons à commencer par Paul Verlaine, Jean Richepin et Jules Laforgue. Et nous en arrivons au XXème siècle, et là rayonnent des chansons de Francis Carco, de Pierre Mac Orlan. Si Guillaume Apollinaire n’a pas écrit directement pour la chanson, il s’y est pourtant intéressé. Plusieurs de ses poèmes font partie des plus belles chansons du XXème siècle. Rappelons-nous « le pont Mirabeau » et « les saltimbanques ».

Et puis enfin Prévert, et enfin, Aragon. Des poèmes d’Aragon ont été mis en musique jusqu’à six fois par des musiciens différents. On le voit, les chansons de poètes et d’écrivains sont comme un paysage immense du pays des chansons. La beauté nous est nécessaire. La poésie nous dit qui nous sommes, la chanson nous rassemble et nous donne parfois les mots et l’élan pour aller vers un futur meilleur.

mardi 16 novembre 2021

 


On les voit souvent passer, arrivant au bout de l’allée, par petite groupes ou deux par deux, à pas très lents, parlant entre eux. Ils rient, lisent ou tricotent à l’ombre d’un solide chêne, qui a bien l’âge de l’un d’eux, et qui se porte on ne peut mieux. On se remémore ses souvenirs, on se souvient de tout, des guerres, d’un conjoint trop tôt disparu,  des enfants qu’on n’a jamais eus, d’un voyage ou d’une croisière. On aborde aussi l’avenir : Si le destin nous le propose pour nous il ne sera pas rose,  maison de retraite, hôpital, rien que des choses très banales, résignés, mais non consentants, On devient sage en vieillissant. Lorsqu’ils parlent de politique, chacun y va de sa réplique, gesticulant, le verbe haut, ils attirent tous les badauds. Mais que vienne un nuage bas, ou la menace d’un grand vent,  vite ils se lèvent de leur banc, laissant en plan leurs pugilats. Reprenant livres et cabas,  se séparent en pressant le pas ; Mais demain, s’il fait beau temps, ils reviendront l’après-midi, ils s’assiéront sous la rotonde de leur bel arbre rajeuni : Ils referont encore le monde, quand on est vieux, par temps de pluie.

 

On veut juste vivre « le 21 novembre à 12 h, place Stalingrad ! »

 


Ce matin, un quotidien  consacre un article à une étude sur les dépenses contraintes des français.e.s. Elle nous dit qu’elles s’élèvent en moyenne à 1059 euros, par mois, soit  35% des revenus net. Cependant il ne s’agit que d’une moyenne.  Pour les foyers aux faibles revenus, cela peut représenter 68% de leur budget. Parmi les dépenses  incompressibles auxquelles nous devons faire face, il y a celles liées au logement, qui arrivent largement en tête. Il convient d’y ajouter, l’électricité, l’essence, l’eau, la mutuelle, les assurances, l’abonnement à Internet, souvent un crédit à la consommation. Si l’institut qui a réalisé cette étude  indique que « tant que les revenus des Français.e.s  ne repartiront pas dans une dynamique haussière, les charges courantes continueront de limiter leur pouvoir d’achat », elle indique aussitôt, « qu’il ne suffit pas de demander à l’État de s’en occuper, il convient que chacun agisse sur son propre budget pour faire des économies ». Elle a cependant le mérite de mettre en lumière combien le pouvoir d’achat demeure la principale préoccupation de nos concitoyen.nes. Le vrai problème, ce sont les salaires et les retraites qui n’ont pas augmenté depuis une dizaine d’années. Cette exigence doit s’exprimer partout dans tout le pays.

Dimanche prochain, à 12 h, place Stalingrad nous avons l’occasion de porter nos revendications :

·       Le Smic à 1800 euros brut

·       L’augmentation des salaires et des retraites

·       L’égalité salariale femmes-hommes

·       La suppression de la CSG sur les retraites

·       La taxe flottante sur l’essence

·       La TVA à 0% sur les produits de première nécessité

·       La taxation des milliards de profits des compagnies pétrolières

 

lundi 15 novembre 2021

Macron : « Des paroles aux actes » !



Je vais vous raconter l’histoire d’un jeune, comme il y en a des dizaines de milliers. M.H, se trouve licencié en pleine crise sanitaire. Chômage, indemnités…Puis au cours de l’année 2021, M.H décide de se tourner vers le contrôle technique des véhicules. Il fait pour cela un stage de trois mois qui sera validé. Tout aussitôt, il trouve une entreprise qui lui offre un contrat de travail. Mais, celui-ci doit être validé par la préfecture. Les semaines passent, et toujours rien et pas de salaire, aucune revenu. L’employeur se tourne alors vers la préfecture pour savoir de quoi il retourne. Tout de go, on lui répond que le délai est de huit semaines. Voilà ! L’employeur ne peut pas faire tourner sa petite entreprise et M.H se trouve sans ressources. Mettons cette situation abracadabrantesque en regard du discours de Macron, faisant du « travail son fil rouge », sa « boussole «, et de nous répéter « c’est par le travail que nous rendrons l’État plus solide, c’est par le travail  que nous préserverons notre modèle social, c’est par le travail…c’est par le travail… » Mais attention, les demandeurs d’emploi qui ne démontreraient pas une recherche active d’emploi et l’acceptation d’une offre raisonnable verront leurs allocations suspendues ». On ne pourra pas suspendre les allocations de M.H, il n’en a pas. Par contre, il voudrait bien travailler, mais il doit attendre, encore attendre. Comme quoi, il y a un grand écart entre les paroles et les actes !

« Urgence humanitaire »



Alors que des images insoutenables de femmes, d’hommes et d’enfants, face aux militaires polonais postés derrière des barbelés,  continuent de nous parvenir de cette frontière de l’enfer, Jean-Yves Le DRIAN, a exprimé ce lundi 15 novembre « la solidarité totale de la France avec la Pologne, La Lituanie et la Lettonie face à l’instrumentalisation des flux migratoires du régime biélorusse. Il ne s’agit pas, pour moi, de taire la responsabilité du dictateur la Biélorusse dans l’orchestration de cette crise, mais comment le ministre des affaires étrangères peut-il, au nom de la France, apporter son soutien à la Pologne et du même coup à son discours xénophobe ? Des dizaines de migrants  qui ont traversé la barrière sont arrêtés. Ses dirigeants  verraient bien une fermeture complète de la frontière. Le ministre des affaires étrangères va  jusqu’à souhaiter que toute la communauté européenne contribue à la construction d’un mur ! Par ailleurs comment Jean-Yves Le DRIAN peut-il se répandre en déclarations de fermeté sans évoquer l’essentiel : « L’URGENCE SANITAIRE ». Comment imaginer que des solutions puissent ne pas être trouvées pour 3000 migrants, en situation de détresse à l’arrivée du grand froid. Combien faudra-t-il compter de morts pour arrêter le bras des criminels ? En emboîtant le pas de l’Union Européenne, qui confirme sa politique de forteresse en encourageant toutes les extrêmes droite sur le continent, la France se déshonore !

« GUÉRILLA DE BOTERO »



Très souvent les œuvres de BOTERO sont elles aussi, des évocations de cet heureux dimanche de la vie, où chaque vivant, chaque plante, chaque meuble et chaque maison trouve calmement, parfois paresseusement, sa juste place, loin du mauvais et du vil, en une heureuse égalité, sans hiérarchie. Chez BOTERO l’homme ne domine pas la femme, ni la femme l’homme. Les adultes ne font pas la leçon aux enfants : et d’ailleurs « la Nonne nouveau-née » indique qu’il n’y a pas de différence radicale dans l’univers de BOTERO entre enfance et âge adulte. Les humains ne sont pas ici les maîtres absolus des animaux, ni des plantes. Il n’y a pas ici de maîtres absolus. On rencontre parfois, dans les œuvres, des personnages qui rêvent d’être des maîtres, qui feignent la maîtrise : tyrans, dictateurs, militaires amoureux des coups d’État ; mais la peinture les transforme en marionnettes, plus ridicules que redoutables ;

Les mouvements des tyrans sont ralentis. Le pouvoir, lorsqu’il est figuré par BOTERO, paraît dérisoire, non pas incarné mais représenté par des baudruches gonflées. Simultanément, d’ailleurs, les guérilleros, (« La Guérilla », 1988), n’ont rien de farouche : ils dorment rêvent, utilisent leur fusil pour se soutenir ou l’oublient sur le sol, semblent plutôt partir pour la chasse que pour la guerre. Ce sont des hommes paisibles, « de bonne humeur, ni maître ni esclaves. Ils luttent peut-être pour le droit au rêve.

« Au rendez-vous », l’éditorial de Laurent Mouloud dan l’Humanité.

  « Va à la niche ! Va à la niche ! On est chez nous ! »  Diffusées dans  Envoyé spécial , les images de cette sympathisante RN de Montarg...