vendredi 26 novembre 2021

 


Regarde cet enfant, il dort là innocent ! Sa vie commence juste dans un monde en folie. À la radio, à la télé : tous les soirs on entend que des hommes sont tués par des frères ennemis. Ici des attentats ; là des guérillas. Au siècle de la science, au siècle de l’espoir, des hommes vont sur la lune, des hommes se font la guerre. La guerre des gros sous, la guerre politique, la guerre des idéaux, la guerre atomique, la guerre des symboles, les guerres des régions,  la guerre des énergies…mais en finira-t-on ? Toi l’enfant, tu ris, là, innocent tu n’as pas demandé d’être là, à présent. Deux êtres t’ont créé, t-ont-ils voulu vraiment ? Ou bien es-tu un fruit venu par accident ? Accroché au sein gonflé que te tend là ta mère tu refais cette action vieille de trente mille ans. Le geste de la vie, celui des mammifères, tu têtes là ce lait, le premier aliment. Malgré tout tu vis là, devant nous, innocent auprès de ton aïeule une femme de cent ans. Elle fit ses premiers pas avec notre industrie, elle vit ses derniers souffles comme dans une rêverie. Une fleur qui éclate au printemps, elle respire à la vie comme toi à présent. Vivra-t-elle sa vie ou sera-t-elle cueillie ? Vivras-tu dans cent ans avec cette euphorie ? La rancœur des âmes, la fierté de l’orgueil la vanité, le vouloir tout avoir : la dot du cercueil. Dans mon rêve par la plume, je rêve sur ton berceau pour que s’effacent pour toi ces fiefs féodaux. À tous les contemporains de cet enfant tout blond,  je hurle comme en prière : arrêtez là les guerres ! Et avec la science, ne jouez plus aux cons, mais trouvez la pilule qui vous fera tous frères !

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

ÇA PLEURE UN HOMME !

Un homme ne pleure pas, un homme réfléchit, il fait taire son cœur, il est impénétrable.   Voilà ce que disait le vieillard vénérable au c...