Après
avoir pris connaissance de certains commentaires sur l’implantation
du lycée d’enseignement général à Romainville, je me permets d’apporter
quelques précisions sur ce dossier essentiel pour l’avenir des futurs lycéens
de notre ville. Depuis maintenant une trentaine d’années toutes les formations politiques
se sont retrouvées pour soutenir cette demande. En 2001 puis en 2007, les
majorités municipales d’alors l’avaient inscrit dans leur programme. Ce n’est
qu’en 2008, puis en 2014, que son implantation dans le quartier des Bas Pays est
inscrite dans les programmes de la majorité municipale, plus précisément sur le
site BIOCITECH dans la Zac de l’horloge.
Cependant,
en 2020, dans le programme de la liste « Romainville Unie », conduite
par Philippe GUBLIELMI, avec lequel, au-delà de nos approches politiques parfois
différentes, j’ai toujours entretenu des rapports cordiaux, voici ce qu’on peut
y lire « ŒUVRER À L’OUVERTURE D’UN TROISIÈME COLLÈGE AUX BAS-PAYS ».
« AGIR POUR L’OUVERTURE D’UN LYCÉE D’ENSEIGNEMENT GÉNÉRAL ». JE NOTE
DONC QU’EN 2020, IL N’EST PLUS QUESTION DE SON IMPLANTATION DANS LES BAS-PAYS.
Faut-il
voir dans ce changement un lien avec la cession de BIOCITECH à FIMINCO ?
Peu importe. Je partage les propositions énoncées dans le projet de « Romainville
Unie ». Récemment le Département
indiquait « Seuls deux nouveaux établissements
devraient donc sortir de terre dans les prochaines années. Le premier est
prévu dans le nouveau quartier des Docks à Saint-Ouen. Le second, à Romainville, car on a sur ce secteur une
vraie situation de tension. » « Le Département précise encore, qu’il prévoit
à l’horizon 2030-2032 une augmentation du nombre d’élèves équivalent de douze à
quinze classes ». C’est donc bien dans le quartier des Bas-Pays que ce
collège devra voir le jour. Ce qui implique la recherche du foncier disponible
pour l’accueillir, ce qui n’est pas une mince affaire.
Quant au lycée, pour ma part, j’ai toujours pensé qu’il devait
être implanté en cœur de ville. La friche PANOTEL, rue de BENFLEET aurait été
un bon choix. Cependant, une fois encore, priorité a été donnée à la promotion
immobilière. Je ferme cette parenthèse pour revenir au programme de
« Romainville Unie », qui était aussi celui des candidat-e-s
socialistes à cette élection municipale de mars 2026. Comment est-il possible
de soutenir tout et son contraire ? En 2020, dans le projet qui était
aussi le leur, il n’est plus question de l’implantation du lycée aux Bas-Pays,
mais voilà que ces mêmes candidat-e-s, proclament aujourd’hui que la commune y
disposait d’un espace réservé, et qu’il aurait été abandonné par François DECHY.
Ce foncier de BIOCITECH appartenait depuis 2014 à la banque des
territoires, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations. C’est au début de l’année
2020 qu’elle décide de vendre la majorité du capital de BIOCITECH au groupe
FIMINCO, promoteur immobilier et commercial, pour 25 millions d’euros. Cette
cession, initiée quelques semaines avant les élections municipales et
concrétisée quelques jours avant l’installation de la nouvelle équipe
municipale de Romainville et de la nouvelle gouvernance d’Est Ensemble,
interroge fortement.
D’autant qu’en
novembre 2022, FIMINCO revend le foncier BIOCITECH, acquis pour 25
millions d’euros, à des groupes privés « OXFORD PROPERTIES », filiale
d'investissement et de gestion immobilière du fonds de retraite canadien
« OMERS » et à la société française de gestion d'investissement
spécialisée dans le recyclage urbain NOVAXIA, pour la coquette somme de 117
millions d’euros, sans y avoir apporté la moindre plus-value. FIMINCO aura fait
son beurre, tandis que notre ville paie les pots cassés.
Alors que la région avait, en 2017, inscrit le lycée de
Romainville dans son programme pluriannuel, c’est à cette époque et dans les
années qui ont suivi que la négociation aurait dû s’engager avec la Caisse des
dépôts pour acquérir ce foncier. Il n’en a rien été. On ne nous fera donc pas
croire qu’en six mois, on obtiendrait du nouveau propriétaire, un fonds de
pension canadien, ce que l’on n’a pas fait pendant six ans avec le groupe
public qu’est la Caisse des Dépôts et Consignations.
Qu’on
le veuille ou non, si nous estimons que le lycée est une priorité absolue, pour
ma part, je le crois, alors il n’existe qu’un seul foncier de 11 000 m2 disponible,
c’est celui du terrain GUIMIER. Qui pourrait imaginer un seul instant que si
une autre solution avait été possible, elle n’aurait pas été retenue par
l’équipe municipale, comme si un tel choix était fait de gaité de cœur. Je
souhaite que la raison l’emporte et que les meilleures solutions puissent être
trouvées en privilégiant un échange respectueux et apaisé entre parents
d’élèves, sportifs et élu-e-s, dans l’intérêt de nos jeunes. Jeter de l’huile
sur le feu, tergiverser, opposer les uns aux autres, tout cela ne peut mener
qu’à l’impasse.
Je
termine par un clin d’œil « En 1995, dans le programme d’actions
municipales de la liste composée des candidat-e-s du Parti socialiste, des
Verts et du Parti communiste nous écrivions ceci : « Le suivi d’un
enseignement général oblige les lycéens à se déplacer à Noisy-le Sec ou
Rosny-sous-Bois. Bagnolet qui connaît une situation similaire à la nôtre,
possède des terrains. Un lycée pour deux villes ? C’est possible ». En
1997, ce projet avait été discuté avec la ville de Bagnolet. Par la suite,
cette idée sera abandonnée. Dommage, car en 2009 un lycée d’enseignement
général sortira de terre à Bagnolet. C’est de l’histoire, mais c’est toujours
bon de la connaître.

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