Cet
ami des impressionnistes fut à la fois collectionneur et peintre. Le premier a
longtemps éclipsé le second. Mais, on a remarqué, au fil du temps, que ses toiles de rues et de places
parisiennes ont un accent personnel. D’une famille aisée, Caillebotte entra
d’abord dans l’atelier de Bonnat, à l’École des Beaux-Arts de Paris, en 1873.
Il fut à la fois un peintre et un mécène pour ses camarades de la nouvelle
peinture qu’il soutint par les achats de sa collection. Il avait vingt-cinq ans
au moment où il perdit son père, lequel le laissait possesseur d’une importante
fortune. Introduit par Renoir, il participa en 1876 à la deuxième exposition
des impressionnistes et devint dès lors l’un des animateurs du mouvement. Après
des scènes plutôt traditionnelles, la peinture de Caillebotte s’oriente vers le
rendu original des « Raboteurs de parquet » et des « Voiliers à
Argenteuil ».
Caillebotte
s’est distingué de ses camarades par une compréhension particulière de la rue parisienne.
C’est ainsi qu’à vol d’oiseau il a peint « Un refuge Boulevard
Haussmann » avec les passants dispersés entre les réverbères et
« Paris, un jour de pluie ». Dans son autoportrait Caillebotte a dans
le regard une pointe de méfiance, comme il eût voulu dire aux officiels de
l’art : « Vous, je vous connais, vous vous trompez toujours à cause
de votre méfiance de l’art véritable et de votre attirance vers le
conventionnel. » Caillebotte s’était écarté du milieu familial en réaction
contre les marquisades de Meissonnier et les envolées fessues des nymphes de
Bouguereau. C’est lui que Renoir a peint en califourchon sur une chaise, au
premier plan du « déjeuner des canotiers ». Ayant pris froid dans son
jardin, Caillebotte mourut d’une congestion. Il léguait à l’État sa collection
qui devait entrer au musée du Luxembourg, alors l’antichambre du Louvre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire