dimanche 28 novembre 2021

CAILLEBOTTE : « LA RUE SOUS LA PLUIE »



Cet ami des impressionnistes fut à la fois collectionneur et peintre. Le premier a longtemps éclipsé le second. Mais, on a remarqué, au fil du temps,  que ses toiles de rues et de places parisiennes ont un accent personnel. D’une famille aisée, Caillebotte entra d’abord dans l’atelier de Bonnat, à l’École des Beaux-Arts de Paris, en 1873. Il fut à la fois un peintre et un mécène pour ses camarades de la nouvelle peinture qu’il soutint par les achats de sa collection. Il avait vingt-cinq ans au moment où il perdit son père, lequel le laissait possesseur d’une importante fortune. Introduit par Renoir, il participa en 1876 à la deuxième exposition des impressionnistes et devint dès lors l’un des animateurs du mouvement. Après des scènes plutôt traditionnelles, la peinture de Caillebotte s’oriente vers le rendu original des « Raboteurs de parquet » et des « Voiliers à Argenteuil ».

Caillebotte s’est distingué de ses camarades par une compréhension particulière de la rue parisienne. C’est ainsi qu’à vol d’oiseau il a peint « Un refuge Boulevard Haussmann » avec les passants dispersés entre les réverbères et « Paris, un jour de pluie ». Dans son autoportrait Caillebotte a dans le regard une pointe de méfiance, comme il eût voulu dire aux officiels de l’art : « Vous, je vous connais, vous vous trompez toujours à cause de votre méfiance de l’art véritable et de votre attirance vers le conventionnel. » Caillebotte s’était écarté du milieu familial en réaction contre les marquisades de Meissonnier et les envolées fessues des nymphes de Bouguereau. C’est lui que Renoir a peint en califourchon sur une chaise, au premier plan du « déjeuner des canotiers ». Ayant pris froid dans son jardin, Caillebotte mourut d’une congestion. Il léguait à l’État sa collection qui devait entrer au musée du Luxembourg, alors l’antichambre du Louvre.

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