Très
souvent les œuvres de BOTERO sont elles aussi, des évocations de cet heureux
dimanche de la vie, où chaque vivant, chaque plante, chaque meuble et chaque
maison trouve calmement, parfois paresseusement, sa juste place, loin du
mauvais et du vil, en une heureuse égalité, sans hiérarchie. Chez BOTERO
l’homme ne domine pas la femme, ni la femme l’homme. Les adultes ne font pas la
leçon aux enfants : et d’ailleurs « la Nonne nouveau-née »
indique qu’il n’y a pas de différence radicale dans l’univers de BOTERO entre
enfance et âge adulte. Les humains ne sont pas ici les maîtres absolus des
animaux, ni des plantes. Il n’y a pas ici de maîtres absolus. On rencontre
parfois, dans les œuvres, des personnages qui rêvent d’être des maîtres, qui
feignent la maîtrise : tyrans, dictateurs, militaires amoureux des coups
d’État ; mais la peinture les transforme en marionnettes, plus ridicules
que redoutables ;
Les
mouvements des tyrans sont ralentis. Le pouvoir, lorsqu’il est figuré par
BOTERO, paraît dérisoire, non pas incarné mais représenté par des baudruches
gonflées. Simultanément, d’ailleurs, les guérilleros, (« La
Guérilla », 1988), n’ont rien de farouche : ils dorment rêvent,
utilisent leur fusil pour se soutenir ou l’oublient sur le sol, semblent plutôt
partir pour la chasse que pour la guerre. Ce sont des hommes paisibles,
« de bonne humeur, ni maître ni esclaves. Ils luttent peut-être pour le
droit au rêve.
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