lundi 15 novembre 2021

« GUÉRILLA DE BOTERO »



Très souvent les œuvres de BOTERO sont elles aussi, des évocations de cet heureux dimanche de la vie, où chaque vivant, chaque plante, chaque meuble et chaque maison trouve calmement, parfois paresseusement, sa juste place, loin du mauvais et du vil, en une heureuse égalité, sans hiérarchie. Chez BOTERO l’homme ne domine pas la femme, ni la femme l’homme. Les adultes ne font pas la leçon aux enfants : et d’ailleurs « la Nonne nouveau-née » indique qu’il n’y a pas de différence radicale dans l’univers de BOTERO entre enfance et âge adulte. Les humains ne sont pas ici les maîtres absolus des animaux, ni des plantes. Il n’y a pas ici de maîtres absolus. On rencontre parfois, dans les œuvres, des personnages qui rêvent d’être des maîtres, qui feignent la maîtrise : tyrans, dictateurs, militaires amoureux des coups d’État ; mais la peinture les transforme en marionnettes, plus ridicules que redoutables ;

Les mouvements des tyrans sont ralentis. Le pouvoir, lorsqu’il est figuré par BOTERO, paraît dérisoire, non pas incarné mais représenté par des baudruches gonflées. Simultanément, d’ailleurs, les guérilleros, (« La Guérilla », 1988), n’ont rien de farouche : ils dorment rêvent, utilisent leur fusil pour se soutenir ou l’oublient sur le sol, semblent plutôt partir pour la chasse que pour la guerre. Ce sont des hommes paisibles, « de bonne humeur, ni maître ni esclaves. Ils luttent peut-être pour le droit au rêve.

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