L’hiver envahit les lieux avec le froid et le tonnerre,
les oiseaux se cachent sous la terne lueur lunaire, qui n’entend plus leur doux
et agréable ramage. Ils se dissimulent, tremblants, sous leur plumage. La
foudre se manifeste criante comme un putois et les fortes pluies immergent les
rues et les toits. Le silence de la nuit cède place à l’orage, au froid, le
vent entraîne des nuages qui pleurent d’effroi. Toute la ville est enveloppée
de cette brume dense, les gens sont paisibles malgré la froidure intense. Près
de la cheminée, leurs rires éclatent très haut dans leur domicile, ils vont
dormir bien au chaud. Au coin de la rue déserte, sous les rafales de la pluie
s’abrite un homme près d’un mur sans faire de bruit. De ses yeux dégouline le
chagrin, il veut un peu de feu pour réchauffer ses mains gelées et ses pieds
tous bleus. Pourtant, il demeure sur un sol glacé, inondé de pluie, le vent
n’épargne son corps qui s’affaiblit. Il s’ennuie. Gémissant, il se souvient de
ces enfants affectionnés dans son village, il leur a promis gâteaux et
crustacés. Il est arrivé en ville, de certitudes son visage rayonnait. Ses
anciens amis lui ont parlé de la richesse tant rêvée, ils l’ont abandonné au
virage de la grande cité, avec le peu d’argent qu’il possédait avec sa dignité.
Pourra – t – il supporter ce vent qui s’infiltre dans sa peau, et l’eau
diluvienne qui coule comme un ruisseau ?
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