jeudi 18 novembre 2021

« Profs non remplacés », lu dans « Le Parisien ». Sans compter d’autres établissements, non cités ici !



« Ce sont des heures perdues que nos enfants ne retrouveront jamais. » Cette phrase, plusieurs parents d’élèves nous l’ont soufflée après nous avoir alertés du non-remplacement d’un professeur absent dans le collège ou le lycée de leurs enfants. Alors que la fin du premier trimestre scolaire se profile, ce problème, dénoncé depuis des années par la communauté éducative de Seine-Saint-Denis, ne se résorbe pas. Les exemples de non-remplacement se multiplient partout, quelles que soient les matières.

« Au collège Françoise-Héritier de Noisy-le-Sec, mon fils n’a pas eu de cours d’histoire depuis la rentrée de septembre. Son enseignante, en congé maladie, n’est pas remplacée », regrette Saïda Kadem, présidente de l’association locale de parents d’élèves FCPE. Elle a déposé une alerte sur le site ouyapacours.fr, développé par le syndicat pour permettre aux familles de signaler les heures de classe perdues.

Au lycée Charles-de-Gaulle de Rosny-sous-Bois, ce sont deux enseignantes en congé maternité qui n’ont pas été remplacées depuis début septembre. « On pouvait pourtant anticiper. Le rectorat dit qu’il n’y a pas de professeur d’espagnol disponible. Quant à l’allemand, une personne a été nommée mais elle a été de suite placée en arrêt maladie. Depuis, il ne se passe rien. Du coup, on a demandé à tous les parents de contacter l’académie de Créteil, car on sait que pour obtenir gain de cause, il faut faire du bruit ! », décrit une représentante de la FCPE.

Au collège Michelet de Saint-Ouen, une professeure d’Allemand remplaçante est enfin arrivée, le 15 novembre, pour occuper le poste d’une collègue en congé maternité depuis septembre. « On a tout fait pour trouver quelqu’un, on a mis des annonces sur des sites comme LinkedIn, contacté l’association d’amitié franco-allemande… C’est finalement le bouche-à-oreille qui nous a permis de trouver. La remplaçante a entendu parler du poste en discutant avec un collègue d’un autre collège », relate une parente d’élève.

À Montreuil, un professeur d’histoire vient également tout juste d’être nommé au collège Lenain-de-Tillemont pour un remplacement sur un poste vacant depuis le début de l’année scolaire. « C’est une contractuelle qui a contacté le rectorat quand elle a appris qu’un remplacement était nécessaire chez nous », décrit un enseignant de l’établissement.

Au lycée Paul-Robert des Lilas, aucun remplaçant n’a été affecté sur le poste d’un enseignant d’anglais absent depuis fin septembre. « Il y a des classes de terminale qui n’ont pas de professeur alors qu’elles passent le bac cette année. Il va se passer quoi pour elles ? », s’interroge une mère d’élève. Au collège Albert-Camus de Neuilly-sur-Marne, c’est un professeur de technologie qui manque à l’appel. « Un départ à la retraite n’a pas été remplacé. On a du mal à comprendre comment c’est possible », s’interroge une représentante de la FCPE.

« Parents et lycéens se sentent abandonnés, délaissés, méprisés »

Même cas de figure au lycée Evariste-Galois de Noisy-le-Grand, où plusieurs classes n’ont pas de cours de physique ou d’anglais depuis plus de deux mois. « Parents et lycéens se sentent abandonnés, délaissés voire méprisés par le système », dénoncent des parents dans une pétition.

L’enseignement professionnel connaît lui aussi des difficultés. « Au lycée Jean-Moulin de Rosny-sous-Bois, il manque un professeur de gestion administration, un de commerce-vente et un d’animation depuis septembre ainsi qu’un demi-poste en biotechnologie depuis la Toussaint. Certains enseignants ont pris le relais pour pallier les absences, mais ce n’est pas tenable. Nos élèves sont en colère, ils se rendent bien compte que leur scolarité est en danger », souligne un professeur.

« On ne sait pas si c’est pire que les autres années, mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a des non-remplacements partout », affirme Anne Pieter, coprésidente de la FCPE 93, qui précise que des familles s’apprêtent à saisir le tribunal administratif sur ce problème déjà dénoncé en 2018 dans un rapport parlementaire. Depuis, le plan de rattrapage pour la Seine-Saint-Denis déployé par le gouvernement — et critiqué par les syndicats d’enseignants pour son manque d’ambition — n’a visiblement pas réglé la question.

De son côté, la direction académique assure que dans « l’immense majorité des près de 200 établissements de Seine-Saint-Denis, il n’y a pas de problématique particulière liée au remplacement. En revanche, quelques situations locales, corrélées aux problématiques de recrutement, sont suivies avec attention en lien avec les autorités académiques ».

 

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