Celui
qui, à l’encontre des conseils de ses amis, fut engagé volontaire en 1870, lors
des premières défaites de l’armée française. Il trouva la mort à l’âge de
vingt-neuf ans lors d’une embuscade. Son talent avait été reconnu comme celui
d’un grand peintre. Très grand, maigre, blond, les yeux bleus, assez fourni de
barbe, cultivé, Frédéric BAZILLE était grave et un peu roide. Timide, il
rougissait à la moindre émotion. Bazille commença à étudier la médecine.
Cependant, « Puisses-tu me voir en peintre, non pas célèbre, mais faisant
de beaux tableaux », écrivait-il à son père. Aussi entra-t-il dans
l’atelier de Gleyre où il se trouvait avec Renoir, Sisley et Claude Monet. En
août 1865 Bazille soigna Claude Monet blessée d’une pierre. Il peignit son
camarade au lit dans « l’ambulance improvisée ». De retour à Paris,
Bazille posa pour « le déjeuner sur
l’herbe » de son ami Monet qui avait été fortement impressionné par la
peinture que Manet avait faite sur le même thème.
À
la fin de l’été 1866, Monet avait été contraint de mettre en pièces quelques
deux cents toiles, plutôt que de les livrer à ses créanciers. Pour éviter
ceux-ci, il s’enfuit à Ville-d’Avray. Touché par sa détresse Bazille acheta
« Femmes au jardin », la grande toile de Monet, en janvier 1867, pour
la somme élevée de 2500 francs. Cette année-là Bazille passa tout l’été en
Bas-Languedoc, dans la demeure de ses parents. C’est là que Bazille peignit « La réunion de famille »,
sa grande toile, dans une gamme difficile de verts et de bleus. Tout y est
dessiné avec soin : les divers personnages et jusqu’au bouquet posé sur le
sol, à côté d’un chapeau de paille et d’une ombrelle.
Trois
ans plus tard, Bazille venait de terminer ce qui est sans doute son œuvre
maîtresse, « l’Atelier de la rue de la Condamine, aux Batignolles, quand
le 15 juillet, commença la guerre de 1870. Frédéric Bazille s’engagea dans les
zouaves. Montant à l’assaut le 28 novembre, il est atteint de deux balles. On
l’étend près du ruisseau où il meurt à quatre heures de l’après-midi. Il avait
29 ans.
Bazille
aimait le plein-air, la forme ferme et bien lisible, la clarté dans le paysage,
comme on peut le voir dans « Scène d’été », un bain de garçons dans
la verdure. Il a fait aussi les portraits de Renoir, de Sisley et celui de
Monet dans lE tableau de 1865. C’était un peintre de très grand avenir
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