mardi 16 novembre 2021

 


On les voit souvent passer, arrivant au bout de l’allée, par petite groupes ou deux par deux, à pas très lents, parlant entre eux. Ils rient, lisent ou tricotent à l’ombre d’un solide chêne, qui a bien l’âge de l’un d’eux, et qui se porte on ne peut mieux. On se remémore ses souvenirs, on se souvient de tout, des guerres, d’un conjoint trop tôt disparu,  des enfants qu’on n’a jamais eus, d’un voyage ou d’une croisière. On aborde aussi l’avenir : Si le destin nous le propose pour nous il ne sera pas rose,  maison de retraite, hôpital, rien que des choses très banales, résignés, mais non consentants, On devient sage en vieillissant. Lorsqu’ils parlent de politique, chacun y va de sa réplique, gesticulant, le verbe haut, ils attirent tous les badauds. Mais que vienne un nuage bas, ou la menace d’un grand vent,  vite ils se lèvent de leur banc, laissant en plan leurs pugilats. Reprenant livres et cabas,  se séparent en pressant le pas ; Mais demain, s’il fait beau temps, ils reviendront l’après-midi, ils s’assiéront sous la rotonde de leur bel arbre rajeuni : Ils referont encore le monde, quand on est vieux, par temps de pluie.

 

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