mardi 31 mai 2022

Ceux que l'on ne voit pas...

 


Ceux que l'on ne voit pas, qui travaillent dans l'ombre et qui n'ont jamais droit aux lauriers des honneurs. Ceux que l'on sacrifie quand le navire sombre et dont on n'entend pas les longs cris de douleur. Ceux qui usent leurs mains en sordides besognes, corvéables toujours malgré quatre-vingt-neuf. Ceux qui n'ont pour rimmel que la suie sur leurs trognes, suant sur le chantier comme ferait un bœuf. Ceux dont on lit l'effort au nombre de leurs rides, dont les bras fatigués n'ont plus aucun recours, qui font pousser l'espoir sur une terre aride et qui espéreront jusqu'à leur dernier jour. Ceux qui ont renoncé, qui ont vendu leur âme à quelque dieu doré qu'ils ne vénèrent pas, brandissant un drapeau, allumant une flamme. Ceux qui, à bout de vivre, entament le combat. Ce poème est pour ceux qui pourraient en être, de ce troupeau transi conduit à l'abattoir, à coup de pourquoi pas, à renfort de peut-être. Le destin reste maître au livre de l'histoire.

 

dimanche 29 mai 2022

Dimanche 29 mai 2005 : le projet de constitution européenne est rejeté par 55% des voix !



Dimanche 29 mai 2005 à 20 heures tombait le verdict populaire rejetant le projet de constitution européenne par près de 55 % des voix (exactement 54,7 %). La participation au référendum approchait les 70 %. Un véritable coup de tonnerre ébranlait le monde politique et médiatique, qui avait dans sa quasi-totalité soutenu ce projet qui donnait une assise constitutionnelle à l’orientation libérale de l’Union. Ce long texte, qui comptait 448 articles et définissait les objectifs de l’UE et son fonctionnement, aurait dû, dans l’esprit de ses concepteurs, être ratifié comme une formalité. Qui allait se plonger dans un dédale de formules et renvois ? Le PCF mit toutes ses forces militantes au profit d’un rassemblement en faveur d’un non de gauche. Il avait lancé ce mot d’ordre en début de campagne : « Quand on est de gauche, on vote non. » Dans les meetings du non, des personnalités de gauche faisaient estrade commune avec les communistes : Jean-Luc Mélenchon, José Bové, Olivier Besancenot…  Au mois d’octobre 2004, l’Humanité publiait le texte intégral du projet dans un numéro hors-série de 88 pages. Cette publication fut la seule dont disposèrent les citoyens pour juger sur pièces. Le débat sur le texte est devenu une grande affaire populaire, donnant lieu à un engagement militant de dizaines milliers de citoyens, jusque dans les plus petits villages, qui ont étudié le texte, ont débattu ensemble, ont forgé leurs arguments, ont convaincu autour d’eux. Mais à l’opposé de ce qu’on a vu en 2005 quand les Français ont majoritairement rejeté le traité constitutionnel (TCE) Nicolas Sarkozy a imposé le traité de Lisbonne qui était le jumeau du TCE, ou encore en septembre 2012 lorsque François Hollande a fait voter à toute vitesse le traité budgétaire, alors qu’il avait promis de le renégocier. Pour en finir avec de telles pratiques inadmissibles et ouvrir la voie aux changements, nous avons besoin d’une dynamique populaire qui place au cœur du débat public et des actions collectives les urgences sociales et écologiques. Il n’y a pas d’avenir sans une rupture nette avec l’actuelle construction européenne ! L’Europe actuelle est un verrou au développement humain. Il y a aujourd’hui une aspiration majoritaire dans la plupart des pays à en finir avec la concurrence généralisée, pour s’opposer aux règles budgétaires des traités, au dumping social, pour aller vers une Europe coopérative et solidaire. Vers une union démocratique de nations et de peuples associés.

 

jeudi 26 mai 2022

27 mai 2022 : « Journée nationale de la Résistance »

 


Cette journée nationale 2022, prend un caractère particulier à la veille des élections législatives et la volonté affichée par le gouvernement Macron de porter l’âge légal pour partir à la retraite à 65 ans, au moment où les française et les français, par leur vote en faveur des candidat-e-s de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, vont se prononcer pour défendre leurs droits, pour la mise en place d’un nouveau statut du travail salarié et de la sécurité sociale professionnelle pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain ! C’est rester fidèles au programme politique du Conseil National de la Résistance, « Aux Jours Heureux » portés par les communistes, lors du dernier scrutin présidentiel ! OUI DÉCIDÉMENT, RÉSISTER SE CONJUGUE TOUJOURS AU PRÉSENT !

27 mai 1943. Les différents mouvements de la Résistance se réunissent, rue du Four à Paris, pour assister au premier Conseil National de la Résistance (CNR), créé par Jean Moulin, résistant chef de file de la France Libre et délégué du Général de Gaulle. L’objectif de ce rassemblement ? Unifier les différents mouvements pour être plus efficace face à l’Occupation. Le 27 mai, la Résistance commune prend forme autour de Jean Moulin. Une figure emblématique de la résistance française, capturé quelques mois plus tard par les SS et torturé par Klaus Barbie. Décédé de ses blessures, le 8 juillet 1943, le président du Conseil National de la Résistance aura résisté face aux Allemands jusque dans son dernier souffle, emportant avec lui les secrets et projets politiques du CNR. Des projets qui deviendront le noyau dur du programme politique du CNR, empreint de rénovations sociales et de principes communistes. Une Mobilisation sociale et politique également, portée par des centaines de résistantes et résistants français et notamment par Pierre Villon, représentant du Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France, qui verra naître, à la sortie de la guerre, la nationalisation de l’énergie, la création de la sécurité sociale et l’acquisition de droits sociaux tels que le droit de vote des femmes...79 ans après la première réunion du Conseil National de la Résistance par Jean Moulin, la France rend hommage à ses résistants cette édition de la Journée nationale de la Résistance. Au programme : expositions, animations, témoignages... pour ne pas oublier. Que les militantes et militantes communistes, les citoyennes et citoyens, jeunes et moins jeunes se rassemblent, organisent devant la place de la mairie, au cimetière, devant une plaque commémorative, devant une plaque de rue... des cérémonies et des initiatives dans toute la France, pour rendre hommage aux résistantes et résistants qui ont combattu pour des jours heureux. Cette journée nationale 2022, prend un caractère particulier à la veille d’un scrutin législatif, où à cette occasion peut se lever un vent d’espoir ! Oui décidément résister se conjugue toujours au présent !

 

                                           **********

Après la Libération, le programme d'action de la Résistance, connu sous le nom "Les jours heureux", paraît en 1944 et conduit à la mise en œuvre de réformes économiques, sociales et politiques donnant la priorité à l'accès à l'éducation pour tous et posant les bases du modèle social français.

 

 

Le rire

 


Le monde est à l’envers, le monde va de travers, le monde est fou, fou à lier les ailes du condor, à crever les yeux des arbres, à démantibuler les forêts, à détériorer la terre et l’eau et l’air, les fruits et les légumes, les abeilles. Pardon alouette de t’avoir tant plumée. Il est grand temps de larguer la peur, la corruption, l’indifférence, la haine et la cruauté. Il est temps de rallumer les étoiles, de voir refleurir les bleuets avec les coquelicots. L’heure est venue de chatouiller le violon, de fleurir le goudron, la pierre et le fusil, de chouchouter en nous l’amour de la paix durable, de crier haut et fort notre désir de vivre ensemble, avec le rire comme liant, ce rire qui désarme et fortifie, apaise les tensions. Rions pour nous, rions pour l’autre, rions pour le monde et les étoiles, rions pour qu’éclate de joie les bourgeons de l’espoir.

mercredi 25 mai 2022

La musique !

 


Ne plus savoir très bien quoi penser et parfois dehors est difficile. Surtout en ville. Mais il faut bien marcher, se bouger, agiter la vie en soi. Surtout quand tu as le cœur chiffon. Alors la musique. Vitale. Nécessaire. Écouter ce qui va bien avec l'instant. Marcher vite. Écouter. Et le monde reprend un peu d'ampleur. Va ! Je me dis. Va ! Comme le nom de cette revue de poésie inventé. VA ! Parce que même quand cela fait peur, même quand l'avenir est embrouillé, même quand la nuit nous est interdite, même quand l'autre serait un risque à prendre, il faut bien aller. Avancer. Va ! Va ! Va ! Et j'écoute la musique pour remettre de la fiction dans ce monde qui contient trop de statistiques, de tests, de trouille et de résignation. Une envolée de guitare et le jogger se déplie comme un conquérant, une retenue de violon et la femme qui s'égosille au téléphone devient l'oracle du présent, une contrebasse s'impose et mes larmes sont un appel à l'au-delà qui est une possibilité de guérir et pas seulement mon numéro de sécurité sociale. Le monde est plus grand que nos misérables peurs. L'amour est là, l'aventure est là, les batailles à mener sont là, la poésie est là, le faire ensemble est là. Je mets de la musique parce qu'il ne peut y avoir comme seule réjouissance celle de nous enfoncer un écouvillon dans le nez. La musique pour reprendre des forces et me dire que tout est là. Et que ça VA !

 

lundi 23 mai 2022

Une blague : "Un Conseil des ministres à l'image de la France", selon la porte-parole du gouvernement !

 


Premier Conseil des ministres et beaucoup de vent. Pas de sujets qui fâchent. Le président des riches veut rassembler le pays. Élisabeth BORNE vante le plein emploi et l’indispensable concertation avec les partenaires sociaux. La retraite à 65 ans ce sera pour plus tard. Législatives obligent. On vante une loi sur le pouvoir d’achat qui serait présentée au Parlement en Juillet, mais bien loin du compte. À propos de monsieur Damien ABAD ce serait à la justice de trancher. Exit, dans tout ça la parole des femmes. Le pompon revient à madame Grégoire, la porte-parole du gouvernement. Elle nous dit que le Conseil des ministres est à l’image de la France. Ah bon ! On a beau regarder on n’y trouve pas ces hommes et ces femmes, « ces moins que rien », qui ont tenu le pays à bout de bras pendant deux années. On a beau regarder on n’y retrouve pas ces sans-emploi, victimes de la loi sur l’assurance chômage de madame la première ministre, qui voient leur allocation baisser de 17%. On n’a beau regarder, nous n’y voyons pas ces personnels soignants qui ont tant donné et qui voient la situation de leur hôpital se dégrader, au point qu’elles, qu’ils, se demandent comment affronter les semaines qui viennent On n’a beau regarder on n’y trouve pas ces familles, qui par millions, comptent à l’euro près pour boucler leurs fins de mois. On n’a beau  y être attentifs, mais on ne voit pas ces étudiants qui galèrent avec leurs petits boulots et dont l’état de santé se dégrade. On n’a beau regarder, on ne trouve pas ces familles, ces jeunes qui depuis tant d’années attendent de vivre dans un logement décent et accessible. On n’a beau regarder nous n’y voyons pas ces petits agriculteurs, écrasés par les crédits et qui scrutent le ciel espérant que la pluie viendra apaiser leurs inquiétudes légitimes. Un patrimoine de 7 millions d’euros pour le ministre de la justice, de 6 millions pour le ministre chargé du commerce extérieur, d’un million pour la première ministre, qui n’arrive qu’à la 13ème place, voilà ce qui ne ressemble pas à « l’image de la France », madame la porte-parole.

Dans trois semaines, on peut changer !

dimanche 22 mai 2022

Disparition. Miss.Tic, la sorcière du street art.



L’artiste de 66 ans est morte dimanche des suites d’une maladie. Commencée sur les murs de Paris, son œuvre au pochoir qui alliait graphisme et poésie était entrée dans les galeries

Elle s’était choisi un pseudonyme de sorcière sexy, inspiré de Miss Tick, la maléfique créature aux cheveux de jais de la Bande à Picsou. Depuis le milieu des années 1980, l’artiste recouvrait les murs et les palissades parisiens de ses œuvres au pochoir mêlant texte et images qui diffusaient dans la ville des messages poétiques, souvent féministes : « En péril une grande éraflure dans le ventre je rêve à des corps sans mémoire »,  « Exilée volontaire d’un continent sans nom j’écris dans la marge des non- dits »,  « Dans le parfum indécent d’un rythme nos fantasmes urbains submergent les façades figées du quotidien… »

Nourrie de poésie, notamment surréaliste

Née Rhadia Novat en 1956, fille d’un père tunisien et d’une mère normande, Miss. Tic grandit dans le quartier de la Butte-Montmartre, dans le XVIII e arrondissement, l’un de ses futurs lieux d’expression. Dans les années 1970, elle découvre le  le théâtre de rue puis, au début des années 1980, séjourne aux Etats-Unis où éclot le graff, branche de la culture hip-hop. De retour à Paris, elle a l’idée d’intervenir dans l’espace public en voyant les peintures d’étudiants des Beaux-arts sur des supports urbains. S’inscrivant dans un mouvement artistique naissant, elle choisit la technique du pochoir pour multiplier rapidement les interventions. Nourrie de poésie, notamment surréaliste, elle trouve son style en écrivant des poèmes auxquels elle ajoute des portraits de femmes, d’abord des autoportraits puis des figures inspirées des magazines, de la publicité ou de la mode.

Les années 2000 signent la fin de la clandestinité

Très vite, ses œuvres libres et insolentes sont repérées par les galeries d’art, notamment la Galerie du Jour, propriété de la créatrice de mode Agnès B, l’une des premières à l’exposer. Dans les années 1990, Miss.Tic, comme d’autres street artistes, est accusée de détériorer l’espace public. Un procès, qu’elle perd en 1999, la contraint à demander des autorisations pour continuer de peindre dans la rue. Les années 2000 signent la fin de la clandestinité puisqu’elle est sollicitée par des marques (Kenzo, Vuitton…) et multiplie les collaborations avec, par exemple, le cinéaste Claude Chabrol pour qui elle crée l’affiche de « la Fille coupée en deux », ou la Poste, qui édite des timbres inspirés de ses pochoirs.

Attachée à un art populaire, admiratrice d’Ernest Pignon-Ernest, Miss.Tic n’aimait pas le qualificatif d’ « artiste de rue », trop limitant. Femme, libre, anarchiste sur les bords, elle était artiste, tout simplement.

 

jeudi 19 mai 2022

Nouvelle : « Fleurs sauvages »



On aime s’allonger, disparaître dans les herbes et les fleurs au sommet de leur gloire. Quelques pâquerettes, dont le cœur jaune d’or se détache par plaques offrent leurs pétales fragiles à des comptines naïves aujourd’hui oubliées : « Je t’aime, un peu, beaucoup, point du tout. » Oui, on peut aimer passionnément, à la folie, les plus petites choses ; par exemple ces fleurs qui évoquent les étoiles du ciel, l’infiniment grand rejoignant l’infiniment petit. Les fleurs des champs sont d’une autre nature : de couleur plus violente, pour la bonne raison qu’elles ont dû lutter davantage pour naître. Quoi de plus beau que les coquelicots dans les blés ? Ce rouge vif dans la blondeur des épis trahit des blessures secrètes. Peut-être les blessures d’une vie à laquelle nous n’avons pas accès, mais qui, pourtant, ressemble à la nôtre. Les bleuets, souvent violacés, qui essaiment au milieu des épis font éclater le violet rosé de leurs fleurs avec la même violence. Ils poussent rarement dans les prés où fleurissent les coquelicots. On rêve d’une rencontre entre ces deux couleurs dans le jaune clair des épis. Van Gogh en aurait fait son bonheur. Comme, peut-être, de ces matricaires d’or, aux ligules blanches, qui poussent près des cultures, ou de ces onagres rougissantes qui éclaboussent les talus de grosses fleurs, douces comme un duvet de pigeon. Au bord des chemins, nous nous penchons volontiers sur le pourpre des chardons qui s’accrochent si bien aux vêtements et que nous jetions, enfants, dans la cour de l’école, sur les blouses auxquels ils se fixaient sans bruit. Ce sont ces fleurs que je préfère. Celles qui accompagnent fidèlement sans rien demander en retour, simplement pour rendre le monde plus beau, plus accueillant.

mercredi 18 mai 2022

Il est encore temps...



Comme je le pressentais dans le « coup de gueule » que j’avais poussé en début de semaine dernière,  Azzedine TAÏBI a décidé de maintenir sa candidature de division dans la circonscription de Marie-George BUFFET. Par les temps qui courent, proposer de remplacer une femme députée par un homme est un très mauvais signal. Je suis au regret de constater que cette dissidence s’est malheureusement préparée avec la complicité du Parlement de l’Union Populaire, dont madame Aurélie TROUVÉ, par ailleurs candidate dans la 9ème circonscription, en est la présidente. Je me permets de rappeler ici la conclusion du communiqué du Parlement de l’Union Populaire : «  Nous avons appris avec étonnement qu’après que l’accord ait été conclu, son parti a finalement décidé de ne pas le présenter. Comment ne pas voir dans cette décision, qui priverait l’Assemblée nationale d’une grande voix des villes populaires et de leurs préoccupations, une punition d’Azzedine TAÏBI pour son choix à la présidentielle ? Si, en responsabilité, devant le caractère essentiel de ce rassemblement, le Parlement de l’Union Populaire ne remettra pas en question l’accord signé, nous demandons solennellement au PCF de revenir sur cette décision et d’investir Azzedine TAÏBI. Nous le faisons d’autant plus qu’au même moment nous apprenons de possibles dissidences d’élus communistes face à des candidats issus de l’Union Populaire sans constater à ce stade des condamnations fermes du PCF ». Madame la présidente, à mon tour de m’adresser à vous solennellement. À ma connaissance le PCF respecte partout en France l’accord signé. Puisque vous nous dites ne pas remettre en cause cet accord, cela nécessiterait de votre part une explicite mise au point. Récemment sur une chaîne de radio, vous vous félicitiez de la dynamique créée sur un programme de rupture par le rassemblement des quatre forces de gauche et d’écologie, particulièrement dans la circonscription où vous vous présentez, que je connais particulièrement bien pour y résider. Je partage ce point de vue. Dans la 4ème circonscription de Seine-Saint-Denis, cette dynamique peut et doit se réaliser autour des candidatures de Soumya BOUROUAHA et de Marie-George BUFFET, candidates de la NUPES. Il est encore temps. Soumya BOUROUAHA est issue d’un milieu populaire. Elle travaille au lycée Le Corbusier, à Aubervilliers et est, elle aussi, très investie pour les quartiers populaires.

dimanche 15 mai 2022

Nouvelle : « Le ciel »



Le ciel, je l’aime bleu, du bleu de l’enfance, du bleu de la paix, du bleu de l’été, du bleu qui est celui des six heures du soir, au mois de juin et donne à l’ombre des murs une épaisseur qui réchauffe le cœur et l’esprit. Au printemps et à l’automne, j’ai vu des ciels jaunes, d’un jaune clair léger comme le bleu, qui rendaient l’approche de la nuit plus sereine, faisaient espérer des lendemains meilleurs. Parfois des ciels entre le rose et le jaune, avec de grandes vagues qui luttaient contre l’ombre de la nuit. C’était au mois d’août le plus souvent, au terme de belles journées de soleil, quand on devine dans l’air une fêlure, que la saison a déjà basculé vers moins de lumière, vers l’automne à venir. J’ai vu des ciels orangés qui viraient au rouge sang sur la ligne d’horizon ; ce sont ceux des crépuscules, des regrets, des questions. Celles de Baudelaire, par exemple : « Où sont nos morts ? » Le ciel des matins puise dans la montée du soleil des couleurs claires mais chaudes : ses roses ne sont pas ceux des soirs. Ils ont quelque chose de plus neuf, d’un espoir nouveau, fragile. Ils ne présagent en rien ce que sera le temps à venir. Ils se contentent d’accompagner la lumière du jour, rougissant à mesure que monte le soleil, puis s’éteignent d’un coup, quand la chaleur s’installe, comme si leur mission était achevée. Le ciel des orages charrie des troupeaux fous qui se bousculent dans une noirceur dont les tons varient selon la pluie qu’elle annonce : un noir vitreux, presque gris, porte la grêle ; un noir d’encre, la pluie têtue qui durera une partie de la nuit ; un noir d’ardoise, l’orage bref qui s’abattra violemment sur la terre et s’éloignera aussi vite qu’il est apparu. Regardez souvent le ciel. L’été, allongez-vous sur la terre, face à lui, fermez les yeux, puis rouvrez-les brusquement. Alors vous aurez l’impression de voguer parmi les galaxies et vous prendrez conscience de la vraie dimension de la terre qui vous porte. De quoi, aussi, rêver à d’autres lieux, d’autres plaisirs, d’autres douceurs, d’autres bonheurs.

vendredi 13 mai 2022

Nouvelle : « Arrêter le temps ? »



La pendule de l’entrée a cessé son balan, le carillon ne sonne plus…J’ai voulu arrêter le temps, simplement l’arrêter pour ne plus avoir à subir ses effets. Oh ! Pas pour lui, mais pour ceux qu’il aime, qui autour de lui petit à petit déclinent et se vident de leur substance vitale. Alors il a fermé sa porte à clef, baissé les volets, coupé le téléphone. Il a éteint les lumières, débranché la radio. De toutes les pendules il a ôté les piles. Il est resté seul à suspendre les heures. Les yeux fermés pour ne plus voir, ne plus les voir, les voir souffrir. Non, il ne dort pas : il ne pense pas. Depuis combien de jours est-il ainsi, impossible à le dire, il a arrêté le temps. Et là, le chat gratte à la fenêtre, le chien pleure dans sa niche, quelqu’un tambourine à la porte. Il ne veut pas répondre, il ne veut plus rien voir. Des cris, des appels, mais pourquoi ne le laissent-ils pas oublier tout ? Il ouvre les yeux... il fait noir, il entend, il entend la cloche de l’église qui sonne midi... Le temps ? Le temps a continué sans lui ! Il a osé lui faire ça ? Il ouvre portes et fenêtres, et il le voit en face de lui, sur le visage buriné du facteur, le temps passé. Il a voulu arrêter le temps, il a filé sans lui, il a  voulu protéger ceux qu’il  aime, les empêcher de vieillir et de disparaître, en fait il n’a fait que se voiler les yeux, il n’a fait que les abandonner, il les a laissés vieillir sans lui, il a  dilapidé ces instants qu’il aurait pu passer avec eux. Il a perdu ces précieuses minutes qui font que le présent est à vivre de peur que demain n’arrive jamais. Personne ne peut arrêter la vie ni suspendre le temps, il faut le vivre intensément pour que chaque minute s’imprime au souvenir et que ces minutes gagnées sur la vie soient multipliées par cent.

 

mardi 10 mai 2022

Mon coup de gueule, en toute liberté !



En surfant sur la toile, j’ai pris connaissance d’un communiqué du Parlement de l’Union populaire. Après s’être félicité du succès de la convention de la nouvelle Union populaire, le communiqué s’attarde surtout sur la circonscription de Marie-George BUFFET. Voilà l’essentiel, je cite : « Le résultat des négociations correspond à des équilibres très délicats dont une règle de base dans ce genre de négociations : que chacune puisse rester dans ses circonscriptions sortantes. C’est ainsi qu’a ÉTÉ CONSENTIE LA 4ème CIRCONSCRIPTION AU PCF. Cette règle n’est pas toujours facile à admettre, mais en l’espèce elle était ici d’autant plus simple que nous  pensions que le candidat pressenti serait le maire de la ville populaire, Azzedine TAÏBI…Nous avons appris avec étonnement que son parti a finalement décidé de ne pas le présenter…Nous demandons solennellement au PCF de revenir sur cette décision et d’investir Azzedine TAÏBI ». Trop, c’est trop ! L’hégémonisme a des limites ! Ce sont les communistes des villes de cette circonscription qui se sont exprimé par un vote. Il doit être respecté. Les dirigeants de la France Insoumise frétillent devant tous les micros pour déclarer que la décision pour Vénissieux appartient à la LFI, et à elle seule.  Bizarrement, cela ne s’appliquerait pas pour le Parti communiste. « Équilibres délicats », nous dit-on,  alors que la France insoumise sera présente dans 9 circonscriptions sur les douze que compte le département. Quant à cette circonscription, elle aurait été « généreusement consentie ». Dans la 9èmecirconscription « qui comprend ma chère ville de Romainville », la candidate sortante ne se représente pas. La LFI a désigné Aurélie Trouvé, par ailleurs présidente du Parlement d’Union Populaire, initiateur de ce communiqué. Aujourd’hui, dans leur  déclaration, les communistes des 5 villes concernées, lui ont apporté leur soutien, « sans consentement », respectant à la lettre l’accord intervenu entre les quatre forces de gauche et d’écologie. Ce propos est le mien. Les décisions ne m’appartiennent pas. Je n’en demeure pas moins un communiste libre, attaché aux décisions prises en commun. Le rassemblement exige de chacun(e) respect, écoute et tolérance, plutôt que suffisance et arrogance. Mon soutien est donc acquis à Soumya BOUROUAHA et à Marie- George BUFFET, conformément à la décision des communistes de Dugny, La Courneuve, Le Blanc-Mesnil et Stains.

dimanche 8 mai 2022

Il attend le train...

 


Tu contemples le quai assis dans le matin. Chaque jour de ta vie, toi tu attends le train. Tu regardes ta montre, tu as froid soudain alors tu te réchauffes en te frottant les mains. Dans le petit matin, d’autres gens arrivent, Tu ne les vois pas, tu vogues à la dérive. Ils ont tous l’air pressés, tristes et fatigués. Tu ne veux pas les voir, ils te feraient pleurer. Pleurer sur cette vie que tu n’as pas choisie, Pleurer sur ces espoirs si vite anéantis, pleurer sur ces journées où tu te sens si seul, pleurer sur tes rêves dont tu portes le deuil. Pauvre petit humain, tu es peu de chose, un grain de sable, fragilité des roses… Tu es là, tu attends, perdu dans tes pensées, dans le petit matin, un train pour t’emmener. Tu regardes le ciel, tu te plais à rêver, tu te refais un monde où les gens sont gais, car tu aimes la vie, le soleil et le vent, dans ton âme, ton cœur, c’est toujours le printemps. Il faut garder en toi tous tes rêves d’enfant. Ne te laisse pas abîmer au fil des ans. Tu es là, tu attends…mais tu vas de l’avant…Quand le train arrive, tu y montes dedans.

 

vendredi 6 mai 2022

Histoires d’éléphants !



Au début, on souriait en entendant les éléphants du PS barrir contre l’accord électoral entre le PS et La France insoumise. Et puis plus du tout, à mesure que le grotesque cédait sa place à l'indécence. Ceux-là qui ont si bien conduit la barque de la gauche entre 2012 et 2017 que François Hollande a été contraint de renoncer à briguer un second mandat ; ceux-là qui ont mis le pied à l’étrier d’un président de la République ayant fait du mépris social sa marque de fabrique ; ceux-là qui ont tant œuvré pour le PS qu’il ne réunit plus qu’1,7 % des voix au premier tour de la présidentielle ; ceux-là se permettent aujourd’hui de donner des leçons de pureté idéologique. L’actuelle direction du PS mettrait en danger l’essence même du vrai socialisme. Peut-être celui dela loi El Khomri, où est la République dans la déchéance de nationalité et où se trouve la démocratie dans l’emploi du 49.3. Bonne chance pour convaincre un électeur de gauche que le CICE est en rupture avec le capitalisme. Grâce soit rendue à Manuel VALLS, qui nous épargne un laborieux travail de recensement, grâce à ce tweet daté du 2 mai : « Des traîtres : Le Drian, Delanoë, Collomb, Parly, Castaner, Dussopt, Bourguignon… et Touraine, Guigou, Rebsamen, Meadel… et des millions d’électeurs. Tous des traitres. Vieille rengaine des partis qui disparaissent et des dirigeants qui abandonnent les valeurs, l’honneur, le courage. » Autant de vertus dont sont incontestablement parés les membres de cette liste, parmi lesquels le ci-devant socialiste Olivier Dussopt fait figure de modèle : en 2017, ce dernier avait voté contre le budget du gouvernement à l’Assemblée nationale, avant de le défendre six jours plus tard au Sénat, une fois devenu secrétaire d’État en charge de la Fonction publique. Quelle rectitude !

Revenons, à la tribune de Manuel Valls. La mise en garde qui suit mérite d’être citée in extenso, tant elle résume ce qu’est la gauche de droite : «  Chaque Français de gauche, y compris s'il a choisi, par dépit, le bulletin Mélenchon au premier tour, doit bien comprendre ce qu'une victoire de la future ‘union populaire’ signifierait concrètement : retour à la retraite à 60 ans avec son lot d'incertitude financière et la mise en danger de notre système de retraites ; hausse unilatérale du SMIC, quitte à sacrifier les emplois des plus modestes ; abrogation de la loi El Khomri, des ordonnances travail, de la réforme de l'assurance-chômage, de la flat tax ou encore rétablissement de l'ISF, faisant fi de l'amélioration du climat entrepreneurial que tout ceci a permis et donc des emplois créés ; abrogation des lois sécurité globale et contre le séparatisme, sacrifiant la sécurité des Français et la lutte contre le terrorisme et l'islamisme sur l'autel d'un communautarisme de complaisance ; passage à la VIème  République au risque de l'instabilité et de l'affaiblissement de l'autorité de l'Etat... » Pas sûr que les électeurs de gauche prennent peur...

 

 

 

RÉAGIR

 

Il y a tant de gens…



Il y a tant de gens qui pleurent, tant d'enfants que l'on a souillés, et tant de peuples qui se meurent, tant de mères à consoler. Il y a tant et tant de routes qui nous emmènent nulle part, sinon vers la peur et le doute, tant de craintes dans les regards. Il y a tant de mots qui blessent, que l'on n'a pas su retenir, et tant d'appels à la tendresse qu'on a juste laissé mourir. Il ya tant de faux prophètes vendant si cher les illusions, et tant de promesses de fête qui finissent à l'abandon. Il y a tant de beaux mensonges armés d'un couteau dans le dos, tant de rêves et tant de songes qu'on précipite au caniveau. Il y a tant et tant de drames, je n'ai pas assez de refrains, toujours cette douleur à l'âme et cette angoisse qui m'étreint. Il y a tant de vins à boire que l'on cache, qu'on ne sert pas, tant et tant de jolies histoires que personne n'écoutera.

dimanche 1 mai 2022

La vie est une danse !

 


La vie est une danse qui ne demande qu’à nous enlacer et à nous faire vibrer. Parfois, elle est étourdissante et parfois elle est valse lente. Elle nous essouffle ou elle nous envoûte, elle se fait danse de l'amour ou rock endiablé. La vie est une danse qui nous attire dans un ballet magique. On y est ballerine semblant flotter sur la pointe des pieds et tourbillonner dans un frou-frou évaporé. La vie est une danse saccadée. Tout est parfois si étrange qu’elle nous laisse emporter par son rythme passionné. La vie est une danse que nous dansons souvent sans trop y croire. Les idées noires quadrillent avec les idées plus colorées. Elles s'emmêlent et tourbillonnent pour s'échapper de la ronde, puis elles s'étourdissent et reviennent sagement se blottir dans nos cœurs emballés. La vie est une danse qui nous ensorcelle, nous stimule et nous émerveille... nous nous sommes souvent arrêtés car nous étions essoufflés. Nous nous sommes souvent assis sur le petit banc... esseulés...La vie est une danse que je vous invite à danser...

MERCI !

 


Durant ce mois d’avril 4654 pages ont été lues sur mon blog, soit en moyenne 155 pages par jour. Merci pour votre assiduité !

« Au rendez-vous », l’éditorial de Laurent Mouloud dan l’Humanité.

  « Va à la niche ! Va à la niche ! On est chez nous ! »  Diffusées dans  Envoyé spécial , les images de cette sympathisante RN de Montarg...