Au
début, on souriait en entendant les éléphants du PS barrir contre l’accord électoral
entre le PS et La France insoumise. Et puis plus du tout, à mesure que le
grotesque cédait sa place à l'indécence. Ceux-là qui ont si bien conduit la
barque de la gauche entre 2012 et 2017 que François Hollande a été contraint de
renoncer à briguer un second mandat ; ceux-là qui ont mis le pied à
l’étrier d’un président de la République ayant fait du mépris social sa marque
de fabrique ; ceux-là qui ont tant œuvré pour le PS qu’il ne réunit plus
qu’1,7 % des voix au premier tour de la présidentielle ; ceux-là se permettent
aujourd’hui de donner des leçons de pureté idéologique. L’actuelle direction du
PS mettrait en danger l’essence même du vrai socialisme. Peut-être celui dela loi El Khomri, où est la République
dans la déchéance de nationalité et où se trouve la démocratie dans l’emploi du
49.3. Bonne chance pour convaincre un électeur de gauche que le CICE est en
rupture avec le capitalisme. Grâce soit rendue à Manuel VALLS, qui nous épargne
un laborieux travail de recensement, grâce à ce tweet daté du 2 mai :
« Des traîtres : Le Drian, Delanoë, Collomb, Parly, Castaner, Dussopt,
Bourguignon… et Touraine, Guigou, Rebsamen, Meadel… et des millions
d’électeurs. Tous des traitres. Vieille rengaine des partis qui disparaissent
et des dirigeants qui abandonnent les valeurs, l’honneur, le courage. »
Autant de vertus dont sont incontestablement parés les membres de cette liste,
parmi lesquels le ci-devant socialiste Olivier Dussopt fait figure de modèle :
en 2017, ce dernier avait voté contre le budget du gouvernement à l’Assemblée
nationale, avant de le défendre six jours plus tard au Sénat, une fois devenu
secrétaire d’État en charge de la Fonction publique. Quelle rectitude !
Revenons,
à la tribune de Manuel Valls. La mise en garde qui suit mérite d’être citée in
extenso, tant elle résume ce qu’est la gauche de droite : « Chaque
Français de gauche, y compris s'il a choisi, par dépit, le bulletin Mélenchon
au premier tour, doit bien comprendre ce qu'une victoire de la future ‘union
populaire’ signifierait concrètement : retour à la retraite à 60 ans avec son
lot d'incertitude financière et la mise en danger de notre système de retraites
; hausse unilatérale du SMIC, quitte à sacrifier les emplois des plus modestes
; abrogation de la loi El Khomri, des ordonnances travail, de la réforme de
l'assurance-chômage, de la flat tax ou encore rétablissement de l'ISF, faisant
fi de l'amélioration du climat entrepreneurial que tout ceci a permis et donc
des emplois créés ; abrogation des lois sécurité globale et contre le
séparatisme, sacrifiant la sécurité des Français et la lutte contre le
terrorisme et l'islamisme sur l'autel d'un communautarisme de complaisance ;
passage à la VIème République
au risque de l'instabilité et de l'affaiblissement de l'autorité de l'Etat... »
Pas sûr que les électeurs de gauche prennent peur...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire