Ne plus savoir très bien quoi penser et parfois dehors est difficile.
Surtout en ville. Mais il faut bien marcher, se bouger, agiter la vie en soi.
Surtout quand tu as le cœur chiffon. Alors la musique. Vitale. Nécessaire.
Écouter ce qui va bien avec l'instant. Marcher vite. Écouter. Et le monde
reprend un peu d'ampleur. Va ! Je me dis. Va ! Comme le nom de cette revue de
poésie inventé. VA ! Parce
que même quand cela fait peur, même quand l'avenir est embrouillé, même quand
la nuit nous est interdite, même quand l'autre serait un risque à prendre, il
faut bien aller. Avancer. Va ! Va ! Va ! Et j'écoute la musique pour remettre
de la fiction dans ce monde qui contient trop de statistiques, de tests, de
trouille et de résignation. Une envolée de guitare et le jogger se déplie comme
un conquérant, une retenue de violon et la femme qui s'égosille au téléphone
devient l'oracle du présent, une contrebasse s'impose et mes larmes sont un
appel à l'au-delà qui est une possibilité de guérir et pas seulement mon numéro
de sécurité sociale. Le monde est plus grand que nos misérables peurs. L'amour
est là, l'aventure est là, les batailles à mener sont là, la poésie est là, le
faire ensemble est là. Je mets de la musique parce qu'il ne peut y avoir comme
seule réjouissance celle de nous enfoncer un écouvillon dans le nez. La musique
pour reprendre des forces et me dire que tout est là. Et que ça VA !
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