Le monde est à
l’envers, le monde va de travers, le monde est fou, fou à lier les ailes du
condor, à crever les yeux des arbres, à démantibuler les forêts, à détériorer
la terre et l’eau et l’air, les fruits et les légumes, les abeilles. Pardon
alouette de t’avoir tant plumée. Il est grand temps de larguer la peur, la
corruption, l’indifférence, la haine et la cruauté. Il est temps de rallumer
les étoiles, de voir refleurir les bleuets avec les coquelicots. L’heure est
venue de chatouiller le violon, de fleurir le goudron, la pierre et le fusil,
de chouchouter en nous l’amour de la paix durable, de crier haut et fort notre
désir de vivre ensemble, avec le rire comme liant, ce rire qui désarme et
fortifie, apaise les tensions. Rions pour nous, rions pour l’autre, rions pour
le monde et les étoiles, rions pour qu’éclate de joie les bourgeons de l’espoir.
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