Dimanche 29 mai 2005 à 20 heures tombait
le verdict populaire rejetant le projet de constitution européenne par près de
55 % des voix (exactement 54,7 %). La participation au référendum approchait
les 70 %. Un véritable coup de tonnerre ébranlait le monde politique et
médiatique, qui avait dans sa quasi-totalité soutenu ce projet qui donnait une
assise constitutionnelle à l’orientation libérale de l’Union. Ce long texte,
qui comptait 448 articles et définissait les objectifs de l’UE et son fonctionnement,
aurait dû, dans l’esprit de ses concepteurs, être ratifié comme une formalité.
Qui allait se plonger dans un dédale de formules et renvois ? Le PCF mit toutes
ses forces militantes au profit d’un rassemblement en faveur d’un non de
gauche. Il avait lancé ce mot d’ordre en début de campagne : « Quand on est de
gauche, on vote non. » Dans les meetings du non, des personnalités de gauche
faisaient estrade commune avec les communistes : Jean-Luc Mélenchon, José Bové,
Olivier Besancenot… Au mois d’octobre
2004, l’Humanité publiait le texte intégral du projet dans un numéro hors-série
de 88 pages. Cette publication fut la seule dont disposèrent les citoyens pour
juger sur pièces. Le débat sur le texte est devenu une grande affaire
populaire, donnant lieu à un engagement militant de dizaines milliers de
citoyens, jusque dans les plus petits villages, qui ont étudié le texte, ont
débattu ensemble, ont forgé leurs arguments, ont convaincu autour d’eux. Mais à
l’opposé de ce qu’on a vu en 2005 quand les Français ont majoritairement rejeté
le traité constitutionnel (TCE) Nicolas Sarkozy a imposé le traité de Lisbonne
qui était le jumeau du TCE, ou encore en septembre 2012 lorsque François
Hollande a fait voter à toute vitesse le traité budgétaire, alors qu’il avait
promis de le renégocier. Pour en finir avec de telles pratiques inadmissibles
et ouvrir la voie aux changements, nous avons besoin d’une dynamique populaire
qui place au cœur du débat public et des actions collectives les urgences
sociales et écologiques. Il n’y a pas d’avenir sans une rupture nette avec
l’actuelle construction européenne ! L’Europe actuelle est un verrou au
développement humain. Il y a aujourd’hui une aspiration majoritaire dans la
plupart des pays à en finir avec la concurrence généralisée, pour s’opposer aux
règles budgétaires des traités, au dumping social, pour aller vers une Europe
coopérative et solidaire. Vers une union démocratique de nations et de peuples
associés.
dimanche 29 mai 2022
Dimanche 29 mai 2005 : le projet de constitution européenne est rejeté par 55% des voix !
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