dimanche 13 juillet 2025

COMPAGNONS !



Je garderai de vous, compagnons de misère, au blanc de mes jardins la noirceur de vos pas, des rides de douleur sur une eau qui fut claire, la chair éparpillée au fer de vos combats. Je garderai de vous, compagnons d’infortune, ces cris que vous poussiez à invoquer l’amour, Pauvres Pierrots meurtris, qui invoquiez la lune sans avoir jamais su le creux de vos discours. Je garderai de vous, compagnons de balade, le soin que vous mettiez à n’admirer que vous, en acteurs prétentieux de cette mascarade, ce troupeau de moutons, cette meute de loups. Je garderai de vous, compagnons d’ignorance, vos mains qui se tendaient, en appelant au ciel, comme si, fatigués de votre longue errance, vous venait le besoin de rêver d’éternel. Je garderai de vous, compagnons de mes jeux, quelques éclats de rire et des regards mouillés, tous ces moments de joie qui allumaient un feu, saluant mon bonheur de vivre à vos côtés. Je garderai aussi, compagnons de voyage, l’espoir qu’au fil des jours s’éclaire un ciel nouveau, Je ne laisse pour vous qu’un modeste héritage, sachez le protéger et le faire plus beau.

 

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Je garderai de vous, compagnons de misère, au blanc de mes jardins la noirceur de vos pas, des rides de douleur sur une eau qui fut claire...