mardi 31 mai 2022

Ceux que l'on ne voit pas...

 


Ceux que l'on ne voit pas, qui travaillent dans l'ombre et qui n'ont jamais droit aux lauriers des honneurs. Ceux que l'on sacrifie quand le navire sombre et dont on n'entend pas les longs cris de douleur. Ceux qui usent leurs mains en sordides besognes, corvéables toujours malgré quatre-vingt-neuf. Ceux qui n'ont pour rimmel que la suie sur leurs trognes, suant sur le chantier comme ferait un bœuf. Ceux dont on lit l'effort au nombre de leurs rides, dont les bras fatigués n'ont plus aucun recours, qui font pousser l'espoir sur une terre aride et qui espéreront jusqu'à leur dernier jour. Ceux qui ont renoncé, qui ont vendu leur âme à quelque dieu doré qu'ils ne vénèrent pas, brandissant un drapeau, allumant une flamme. Ceux qui, à bout de vivre, entament le combat. Ce poème est pour ceux qui pourraient en être, de ce troupeau transi conduit à l'abattoir, à coup de pourquoi pas, à renfort de peut-être. Le destin reste maître au livre de l'histoire.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

ÇA PLEURE UN HOMME !

Un homme ne pleure pas, un homme réfléchit, il fait taire son cœur, il est impénétrable.   Voilà ce que disait le vieillard vénérable au c...