Ils
te tendent la main, de l’amour ils en crèvent, Ils ne savent plus rien
d’aujourd’hui et demain, comme des barques nues échouées sur la grève, ils ont
le corps bois mort et le cœur qui a faim. Ils fleurissent les champs, les pavés
des villages, myosotis desséchés par le soleil des jours, fatigués mais
contraints aux sinistres voyages, quête de liberté en incertain parcours. Ils
n’ont pour tout repos que le temps que leur donnent ceux qui ont tout gagné,
ceux qui n’ont rien compris, et puis comme un fracas dans leur tête résonnent les
clairons du rejet, les tambours du mépris. La route, droite devant, épouse leur
misère, et à leurs pas pressés propose ses cailloux, la peur leur sert d’abri
et se poursuit la guerre face à ce noir destin qui les a mis en joue. La dame
noire un jour arrêtera l’errance, pour une croix de bois plantée sous
l’olivier, personne ne verra la pauvre âme en partance, comme sur le présent,
un voile de fumée.
dimanche 30 novembre 2025
TAMBOURS DU MÉPRIS !
« Retour en 1914 », l’éditorial de Sébastien Crépel.
Le XXIe siècle
nous tire chaque jour un peu plus en arrière. On croyait avoir touché le fond
avec la furie guerrière et génocidaire qui ensanglante la planète, le trumpisme
triomphant qui ringardise le bushisme des années 2000 en érigeant le mensonge
éhonté en loi des relations internationales, la poussée des extrêmes droites
dans le monde et singulièrement en Europe, où elle dirige déjà chez plusieurs
de nos voisins, à commencer par l’Italie, la COP30 qui accouche d’une souris,
la fuite en avant antidémocratique d’un président de la République qui
déstabilise les institutions françaises…
On n’avait pas
encore tout vu du pire. Celui-ci a pris, le 18 novembre,
l’air débonnaire du chef d’état-major des armées prônant le retour du
militarisme le plus
débridé. Son propos a suscité une bronca, à gauche notamment, à la mesure du
choc ressenti. « Si notre pays flanche, parce qu’il n’est pas prêt à
accepter de perdre ses enfants – parce qu’il faut dire les choses –, de
souffrir économiquement – parce que les priorités iront à de la production de
défense, par exemple – ; si on n’est pas prêt à ça, alors on est en
risque », a déclaré le général Mandon devant les maires de France.
Alors qu’on se
croyait revenu par certains côtés aux années 1930, quand menaçait l’ombre grandissante
du fascisme dans l’entre-deux-guerres, nous voilà brusquement projetés avant
1914. Exagération ? En 1908, le général Cardot (1838-1920), grand lecteur
de Clausewitz, écrivait : « Il faut trouver le moyen de conduire
les gens à la mort, sinon, il n’y a plus de guerre possible ; ce moyen, je
le connais ; il est dans l’esprit de sacrifice, et non ailleurs. »
Si la formule est brutale, l’idée est la même, contenue dans la notion de
sacrifice propre à « l’existence, avant 1914, d’une pensée commune à
d’éminents responsables militaires, et vraisemblablement à une partie des
élites politiques » 1.
Hier l’ennemi
prussien, aujourd’hui le Russe : l’époque a changé, mais la rhétorique
qu’on croyait disparue ressurgit. À ceux qui ont cru d’abord à un simple
dérapage du chef d’état-major, Emmanuel Macron a répondu en réaffirmant sa « confiance »
au général et en fustigeant les « surréactions » et « l’esprit
de défaite ». Déjà, Raphaël Glucksmann se presse pour faire l’union
sacrée derrière le chef de l’État, tandis que Libération
s’offusque : les enfants de France ont-ils perdu le sens du sacrifice,
vraiment ?
Ne nous y
trompons pas. Derrière la maladresse du général, c’est bien une nouvelle
opération de propagande belliciste qui se prépare. En témoigne le battage
médiatique sur le thème du retour de la conscription précédant la venue
du chef de l’État à la caserne de Varces (Isère), ce jeudi 27 novembre. Ce faisant, on se rapproche du précipice, dans le
fil de la campagne sur le passage en « économie de guerre » entamée
au printemps 2024, quand il faudrait, au contraire, consacrer tous les efforts
au dialogue, à la diplomatie et à la paix.
Dès le
16 mars 2024, le Monde appelait sans fard Emmanuel Macron à « préparer
le pays à un soutien accru, dans la durée, à l’Ukraine ». Et le
journal d’insister : « Dans un contexte de crispation sur
l’ampleur de la dette et les nécessaires économies budgétaires, (…) l’effort de
pédagogie est indispensable », car « le refus d’une implication
directe dans le conflit (russo-ukrainien) reste fort » chez les
Français.
Et pour
cause : ce sont toujours les mêmes qui paient le prix des guerres des
puissants. « Les grands cœurs ont l’amour lugubre du martyre/Et le
rayonnement du précipice attire/Ceux-ci sacrifiant, ceux-là sacrifiés »,
écrivait Victor Hugo. Le refus du sacrifice est l’ultime liberté des sacrifiés.
samedi 29 novembre 2025
L’HIVER DE LA VIE
La saison de la fin, moment des petits pas, crépuscule
du chemin qui mène vers l’au-delà Crépuscule de la vie peut emporter jeunesse. Atteint
de maladie faite pour la vieillesse. Les hivers sont doux sans avoir de
longueur, il finit en seigneur, son regard dans le flou. Dans l’hiver de la vie,
nous croisons des sourires des enfants réunis, ils vont vers l’avenir. Dans
l’hiver de la vie il nous faut avancer sans penser au passé, vivons ces jours
fleuris ! L’hiver n’est pas froid, on rencontre la joie, le poète sans rancœur fait
rimer son humeur. La dernière saison où l’on perd la raison, on ne vit plus
d’espoir on va dire au revoir. Le printemps fut présent, elle fut belle
jeunesse avançant en chantant avec son allégresse. À ceux que l’hiver garde
encore dans ce monde, restez ces hommes fiers à l’âme vagabonde.
jeudi 27 novembre 2025
« Liberté pour Marwan Barghouti, le symbole de la libération du peuple palestinien », l’éditorial de Fabien Gay.
Marwan
Barghouti est injustement incarcéré, parmi les 10 500 prisonniers politiques
palestiniens. Prisonnier depuis deux décennies pour avoir combattu l’occupation
israélienne de la Palestine, que le droit international juge illégale. Ce
député palestinien reste une figure très populaire ; il incarne l’espoir
de toute une nation.
À l’heure où
Gaza est livrée à la dévastation, au génocide, où le gouvernement israélien
menace d’annexer la Cisjordanie, où les réfugiés palestiniens sont livrés à
eux-mêmes, la libération de Marwan Barghouti serait un acte fort, un signal,
une rupture dans un cycle interminable de violence et d’arbitraire colonial.
Défendue par l’Humanité, par toutes les municipalités qui ont fait de ce
prisonnier politique un citoyen d’honneur, par des personnalités du monde entier,
sa libération est un enjeu politique majeur.
Le Mandela
palestinien est une figure unitaire, capable de rassembler son peuple et les
multiples courants palestiniens. Cela fait de lui un interlocuteur légitime,
tout désigné pour renouer le dialogue avec les Israéliens dans une perspective
de paix et de décolonisation, le protagoniste d’une reconstruction
palestinienne mobilisant les solidarités régionale et internationale.
« Le premier jour de paix sera le dernier jour de l’occupation », affirmait-il en 2015 en faisant de
l’affranchissement du peuple palestinien le préalable à tout processus de
négociations futur. Sa libération serait une première étape de la
décolonisation, seule voie vers une paix juste et durable entre Israéliens et
Palestiniens.
L’Humanité lance un appel
en ce sens ; il rassemble des personnalités, des forces d’horizons divers,
toutes attachées à la paix et aux droits du peuple palestinien. Nous inscrivons
cette initiative dans la campagne internationale menée par la femme et les fils
de Marwan Barghouti. Le nom de Marwan Barghouti est un symbole de libération du
peuple palestinien. Faisons résonner partout l’écho de sa voix, celle de tout
un peuple décidé à faire valoir son droit à l’autodétermination.
« De l’autre côté de la Manche », le billet de Maurice Ulrich.
Après la taxe
Zucman, voilà qu’on parle d’emprunter de l’argent aux riches. Et puis quoi
encore ? L’Institut Montaigne, cercle de réflexion financé par de grandes
entreprises et proche du Medef, n’a pas réfléchi trop longtemps pour avancer un
plan d’économies tellement ambitieux qu’on ne sait que choisir. Baisser de 8 %
l’ensemble des dépenses des services publics, supprimer les polices municipales, tripler les prix des transports en
commun, multiplier par 16 les frais de scolarité des étudiants en licence…
Et encore,
baisse de 8 % en quatre ans des retraites, baisse de 18,5 % des
prestations des chômeurs, de 60 % des aides personnelles au logement,
hausse drastique des restes à charge santé… On se demande où ils vont
chercher tout ça, dont la
presse économique faisait grand cas jeudi.
De l’autre côté
de la Manche la ministre des Finances, Rachel Reeves, vient d’annoncer une
hausse des taxes sur les propriétés de luxe et sur les dividendes en même temps
qu’une hausse des pensions de retraite et du salaire minimum supérieure à
l’inflation. Les Anglais sont excentriques.
Lucie Castets et Ian Brossat : « Le 29 novembre, marchons pour Gaza dévasté et pour le respect du droit international »
Depuis le prétendu cessez-le-feu,
deux enfants palestiniens meurent chaque jour sous les tirs israéliens. Nous
serons nombreuses et nombreux à marcher ce 29 novembre pour dire non à
l’état de guerre permanent au Proche-Orient et, au-delà, au plan Trump, qui
viole les principes que la France doit défendre.
En relations
internationales, il est un principe qui traverse malheureusement les
âges : la force arrête la force. Or le soutien inconditionnel des
États-Unis à Israël, la disproportion de l’armement israélien qui en découle et
la passivité des Européens ont conduit à un déséquilibre guerrier et meurtrier.
Sans force
d’équilibre face à lui, l’État israélien soumet Gaza à des crimes de guerre
génocidaires et la Cisjordanie à un régime d’occupation et de colonisation
d’une extrême violence. Répétons-le : depuis le début de la
« trêve », deux enfants palestiniens meurent chaque jour sous les
tirs israéliens. Les faibles digues bâties depuis les accords d’Oslo quand il
existait une dynamique en faveur d’une approche politique ont sauté.
Du fait du
déséquilibre de puissance entre les acteurs régionaux, mais aussi de l’abandon
par les États-Unis et les Européens des principes qu’ils disaient défendre, au
premier rang desquels le droit humanitaire et le principe cardinal du droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes.
Droit
international humanitaire : la protection et l’assistance la plus minimale
n’ont pas été offertes à la population civile de Gaza par les États-Unis et
l’Europe. Est-il besoin de rappeler que les 70 000 victimes civiles, dont
des dizaines de milliers d’enfants, n’ont pas suffi à ce que l’accord de
libre-échange entre Israël et l’Union européenne soit suspendu ?
Le blocage de
la nourriture et la destruction systématique du système de santé et du système
éducatif n’ont pas suffi à ce que la France adopte des sanctions, ce que ses
députés ont pourtant le pouvoir de faire. Par ailleurs, la presse
internationale n’est toujours pas autorisée par Israël à entrer dans Gaza
librement.
Droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes : de glissement sémantique en reculade, le
droit des Palestiniens à un État souverain, déjà purement théorique depuis
presque quatre-vingts ans, est fragilisé même dans les termes de la discussion
diplomatique. Les dirigeants israéliens affichent désormais ostensiblement leur
refus de tout État palestinien, à jamais. Cela signifie qu’ils officialisent
leur volonté de condamner durablement l’ensemble de la population palestinienne
à vivre dans un État de facto d’apartheid sans aucune perspective politique.
À cet égard, le
plan Trump et le vote de soutien de la France risquent de marquer un
basculement irréversible de l’ordre international. En effet, la référence à la
souveraineté palestinienne, vague et rajoutée à la dernière heure, ne
contrebalance pas l’esprit d’un texte marqué d’un colonialisme réinventé. S’il
est appliqué, la bande de Gaza sera régie par une administration internationale
soumise aux États-Unis.
Dans les faits,
le premier soutien de la force occupante israélienne exercera donc un mandat,
comme dans le régime colonial du début du XXe siècle, sans association de
la population palestinienne aux décisions qui lui sont imposées. Et avec le
cynisme de l’impérialisme transactionnel de l’administration américaine
actuelle, cet abandon de souveraineté n’est même pas le prix de la fin du
massacre et de la reconstruction de la bande de Gaza dévastée. Dans ces
conditions, quelle est la cohérence pour la France de reconnaître un État, puis
de voter deux mois plus tard en faveur de son démembrement et de la mise sous
tutelle de sa population ?
Bien sûr, nulle
mention de la pourtant si nécessaire justice pénale internationale qui devrait
établir les crimes commis pour poser les fondations d’une paix durable. Comment
attendre de ceux qui sanctionnent les juges internationaux, dont notre
compatriote Guillou, qu’ils soient les artisans de la justice qu’ils
combattent ?
Alors il faut
marcher pour les dizaines de milliers de victimes du génocide, pour les
milliers d’enfants amputés et assassinés. Marcher pour dire encore « plus
jamais ça » et que des conditions de vie dignes soient assurées le plus
rapidement possible dans Gaza dévasté. Marcher aussi pour dire que le droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes ne se marchande pas et qu’il doit demeurer un principe
cardinal de l’ordre international et demander que la France mette, enfin, ses
actes en accord avec ses discours en sanctionnant le gouvernement israélien
pour ses crimes.
« Pourquoi Emmanuel Macron veut préparer les esprits à la guerre », l’éditorial de Rosa Moussaoui.
D’un discours à
l’autre, affectant de préparer le pays à des périls imminents, sinon
existentiels, Emmanuel Macron façonne méthodiquement une angoissante rhétorique
guerrière. « Notre génération ne touchera plus les dividendes de la
paix », clamait-il le 5 mars dernier.
Depuis, ce sont
des sirènes ininterrompues : « Jamais depuis 1945, le risque de
guerre n’avait été aussi élevé » ; « Nous devons nous
préparer à des conflits de haute intensité » ; « Nous
devons montrer que nous ne sommes pas faibles ». Jusqu’à la harangue
du chef d’état-major, Fabien Mandon, le 18 novembre, exhortant les
Français à « accepter de perdre [leurs] enfants ».
Le projet de
rétablir un service militaire volontaire s’inscrit dans cette stratégie :
installer l’effroi, préparer les esprits à la guerre, ancrer la certitude qu’un
conflit sur le sol européen impliquant directement la France serait inévitable.
Le président de la République n’en finit plus d’invoquer la « fin de la
parenthèse de paix » ouverte après 1945 ; mais pourquoi cette
parenthèse se referme-t-elle ?
Parce que les
puissances, au lieu de renforcer les institutions multilatérales, ont choisi la
confrontation, la logique de blocs, la compétition pour les ressources, la
mutilation permanente du droit international qu’elles ont elles-mêmes édicté.
Parce que l’Otan, loin d’être un instrument de stabilité, en s’élargissant sans
cesse, a délibérément nourri le feu. Parce que la diplomatie a été
déconsidérée, piétinée, reléguée loin derrière les démonstrations de force.
Jamais la paix
n’a été maintenue en préparant la guerre. Le Vieux Continent sait ce qu’il en
coûte quand le capitalisme déliquescent cherche son salut au fond des
tranchées : des millions de vies fauchées, des nations ruinées, et
l’humanité tout entière précipitée dans la nuit.
L’Europe a la
mémoire courte. Si courte que, dans cette suffocante atmosphère de cynisme et
de bruit de bottes, le principe même de résolution pacifique des conflits est
tourné en dérision, disqualifié. C’est pourtant, avec le désarmement, la seule
voie réaliste pour bâtir un ordre international fondé sur la sécurité
collective.
Tournée des poubelles de Rachida Dati, le billet de Maurice Ulrich.
Ah, mais
non ? Mais si… Madame Dati, qu’est-ce que vous faites là ? Eh bien
vous voyez, je balaie vos escaliers… Pardon, vous n’êtes plus à la
culture ? Comme si j’avais le temps. Les escaliers aujourd’hui, demain la
dératisation et puis les travaux publics, l’entretien des espaces verts, les
patrouilles avec la police municipale… La semaine dernière, c’était la tournée
des poubelles. Élu depuis quelques mois seulement, en 1974, un président de la
République, Valéry Giscard d’Estaing, avait invité un 24 décembre des
éboueurs à partager son petit déjeuner.
C’était plus
cosy. Plus tard, il s’invitait aussi de temps en temps chez des vraies gens. Ça
ne lui a pas réussi à l’élection présidentielle suivante. Mais Rachida Dati
pense que Paris vaut bien une balade en benne de ramassage. Elle devrait
essayer aussi les camions de pompiers. Donald Trump s’était bien costumé en
employé d’un McDo… Sur un malentendu, ça pourrait peut-être marcher. Reste aux
autres prétendants à la mairie à trouver leur job d’emprunt. Bon, c’est pas
tout ça madame Dati, mais si maintenant vous pouviez libérer l’ascenseur.
mercredi 26 novembre 2025
TENDRE LA MAIN !
Si
nous pouvions enfin mieux écouter les autres, porter plus d’attention à leurs
maux, leurs ennuis, en nous souciant bien plus de ce qu’ils nous ont dit…sans
paraître endosser l’habit du bon apôtre, leur montrer qu’on les aime et qu’on
les apprécie. Si nous nous efforcions de laisser notre cœur se tourner vers
autrui – indicible douceur ! Pour montrer qu’on est là, et qu’est enfin finie
l’énorme solitude où s’abîme sa vie. Si nous faisions un geste : un câlin, un
baiser, en prenant dans nos bras cet intrus étranger, seul au bord du chemin,
et dont la seule envie est de pouvoir enfin s’arrêter et se dire qu’il est
malgré ses maux vraiment un être humain qu’aiment d’autres Humains ! Si lui
tendre la main pouvait le rassurer, lui éviter le pire. Ce n’est pourtant pas
dur de former une chaîne, en nous tenant les mains pour mieux nous apprécier !
Et si nous nous écoutions ! Si à force d’amour nous détruisions la haine.
« Les droits des travailleurs, premières victimes du militarisme déchaîné », l’éditorial de Stéphane Sahuc.
Certes les mots
sont plus mesurés que ceux de son chef d’état-major des armées (Cema) exhortant la population à
être prête « à perdre ses enfants », mais la logique
reste la même. Celle d’une guerre inéluctable contre la Russie. Le président de
la République l’affirme, « nous devons montrer que nous ne sommes pas
faibles avec la puissance qui nous menace le plus ».
Et de convoquer
les missiles balistiques intercontinentaux russes menaçant Paris à l’appui de
sa démonstration. Conclusion ? il faut s’armer davantage. Certes la
Russie injecte environ 150 milliards d’euros par an dans le militaire. Une
somme colossale. Mais en 2024, les dépenses de défense
des États membres de l’UE ont atteint
343 milliards d’euros. En 2025, elles devraient atteindre
381 milliards d’euros. Et on ne parle pas du budget des États-Unis…
Mais cela ne
suffit pas, nous dit-on. Pour produire plus, « pour protéger ce que
l’on est », il faudra « accepter de nous faire du mal »,
explique le Cema. En clair accepter que les revendications sociales, de
salaires, d’emplois, passent au second plan, voire s’asseoir sur les droits
sociaux. Et c’est bien ce que prévoit déjà l’Union européenne avec l’Edip,
un programme qui doit favoriser l’industrie de l’armement européenne.
Ce programme,
porté notamment par les eurodéputés français François-Xavier Bellamy (« Les
Républicains ») et Raphaël Glucksmann (Place
publique), outre qu’il valide la logique du
surarmement, porte aussi des reculs lourds pour les droits des travailleurs et
des menaces sur l’environnement. Journées de travail de plus de 13 heures,
semaines de plus 48 heures, dérogations aux directives européennes qui
protègent l’environnement et les nappes phréatiques…
Tout doit plier
devant la menace de guerre. En 1914, les patrons furent autorisés à dépasser la
durée normale du travail fixée alors 10 heures par jour, à suspendre le
repos hebdomadaire, à affecter des enfants à des travaux dangereux et à les
faire travailler la nuit. La stratégie de la peur vise toujours à faire
accepter le pire.
« Sa plume », le billet de Maurice Ulrich.
Ce n’est pas
parce qu’il n’a rien à dire qu’il ne faut pas l’entendre. On a vu sur France 2
Laurent Delahousse flâner avec Jean-Louis
Borloo, ancien maire
de Valenciennes, ancien député et ancien ministre, lequel n’aurait pas accepté
récemment le poste de premier ministre qu’on ne lui avait pas proposé.
De leur
conversation qui ferait des propos de bistrot des colloques érudits, on
retient que, si la France va mal, c’est faute d’être bien organisée. Soit, mais
encore ? Euh… c’est à peu près tout. Mais, dans la Tribune dimanche,
Guillaume Durand, dont la chronique, nous dit-on, « plante sa plume
dans le cœur des politiques », le voit qui « avance vers
l’hiver poussé par d’irrépressibles printemps » (?).
Il apparaît et « des
fleurs poussent dans la tête des auditeurs de LCI chez Rochebin »,
Valérie Pécresse serait en « épectase », ce qui désigne au
choix un progrès vers Dieu ou la mort pendant l’orgasme. ll rappelle aussi
sa grande rencontre avec Bernard Tapie et son amitié avec Vincent
Bolloré… En vrai
Guillaume Durand l’a plantée où, sa plume ?
mardi 25 novembre 2025
« Pour nos enfants », la chronique de Patrick Le Hyaric.
Une musique
martiale inquiétante parcourt plateaux de télévision et divers colloques
jusqu’au congrès des maires de France.
C’est dans
cette enceinte que le chef d’état-major des armées françaises (Cema) s’est
transporté sur ordre du président de la République pour un affreux discours de
préparation et d’éducation à la guerre.
Chargé de
tétaniser les citoyens, au cœur d’une crise politique sans pareille, ses
apparitions ressemblent furieusement à la préparation d’un élargissement des
pouvoirs du président de la République pour un gouvernement par la peur.
Le texte de son
discours mériterait d’être disséqué mot à mot tant ; il sent l’odeur de la
poudre et gronde du bruit des missiles qui détruisent tout : « On
a tout le savoir, toute la force économique et démographique pour dissuader le
régime de Moscou… Ce qu’il nous manque, et c’est là où vous avez un rôle
majeur, c’est la force d’âme pour accepter de nous faire du mal pour protéger
ce que l’on est », a ainsi déclamé le général.
« Si
notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à perdre ses enfants, a-t-il
insisté, parce qu’il faut dire les choses, de souffrir économiquement parce
que les priorités iront à la production de défense, alors on est en
risque ».
Le plus haut
gradé de France veut donc embarquer les maires dans sa croisade militariste en
leur demandant d’organiser des porte-à-porte pour expliquer aux familles qui
n’ont déjà pas grand-chose, qu’elles doivent encore plus se serrer la ceinture
tout en préparant le paquetage de leurs enfants qu’il « faudrait
accepter de perdre ». C’est purement ignoble.
« Accepter » d’envoyer nos enfants et
nos petits-enfants se faire trouer la peau ? Contre qui ? Dans quel
but ? Et dans l’intérêt de qui exactement ?
« Pour
protéger ce que l’on est », nous dit-il ! En somme, protéger le
capitalisme national et européen aligné sur l’impérialisme américain qui n’a
que faire des travailleurs et des jeunes ukrainiens ou russes, eux-mêmes déjà
enrôlés dans une stratégie de sacrifices et de destructions pour la satisfaction
des ambitions de puissance et de la grande oligarchie qui s’est emparé de ces
deux pays. D’un côté, l’Union européenne a décidé d’intégrer à marches forcées
l’Ukraine à son projet, en accentuant encore plus les concurrences entre
travailleurs, et entre de larges cercles de petites et moyennes entreprises. De
l’autre, M. Poutine et son projet de retour aux frontières de la grande
Russie tsariste.
Par-dessus,
M. Trump, qui vise la Chine, souhaite aussi élargir les frontières
d’exploitation de nouveaux territoires dans l’Arctique, en Afrique ou en
Ukraine pour y extraire les minerais rares servant à alimenter à bas prix
l’industrie de la nouvelle accumulation capitaliste des seigneurs de la Tech et
de l’industrie militaire.
En chœur, des
généraux des différents pays européens en mission exigent notre soumission à la
sale « économie de guerre » et invitent à « sacrifier nos
enfants » pour la patrie, pour des « valeurs ». Or, la seule
patrie du système est celle de l’argent-roi, et ses seules valeurs se réduisent
aux cotations boursières des banques et des multinationales.
Après la
bouillabaisse idéologique des « compromis » et autres appels à la
« raison », pour faire accepter un budget d’austérité et de
militarisation et des dispositifs de destruction de conquis sociaux, la
distillation de la peur par le président de la République et ses aventurismes
guerriers deviennent très préoccupants, très inquiétants.
Ils dégagent la
voie à de nouveaux autoritarismes, ils testent la possibilité de renforcement
du pouvoir du monarque-président au nom de « la dangerosité » de la
situation.
La guerre
contre le peuple Ukrainien doit d’urgence s’arrêter, mais rien n’indique que
l’armée russe soit aux portes de Berlin ou de Strasbourg. Par contre,
contrairement aux engagements américains et de dirigeants européens aux
dirigeants soviétiques puis russes, l’OTAN est bien aux frontières de la
Russie. C’est là le début du problème. Il n’y a donc pas d’autres voies
raisonnables que celles de la discussion, de la diplomatie et de la coopération
pour sortir des impasses guerrières qui ont déjà fait trop de morts
innocents, trop de destructions, trop de vies gâchées, trop de perte de temps
qui aurait dû être utilisé à construire une maison commune européenne incluant
la Russie et l’Ukraine.
Une maison commune qui ne soit
pas un marché. Un espace de production de paix et d’humanité. Un espace de
coopération culturelle et de bifurcation vers la justice sociale et la justice
climatique. Un espace politique qui rejette la colonisation des pays du Sud et
s’inscrit dans un nouveau projet de développement humain et écologique face aux
menaces des modifications climatiques et contre le pillage des ressources
naturelles de ces pays par les grandes transnationales capitalistes. Voilà l’un
des enjeux décisifs pour une nouvelle Europe : le sort des peuples et des
jeunesses des pays du Sud.
Dans ces
conditions, une défense nationale efficace ne doit plus être conçue comme un
moyen d’asseoir la domination sur d’autres peuples, mais comme un vecteur
essentiel d’une nouvelle politique internationale de paix dans le cadre du
droit international. Comme un rouage de la sécurité humaine globale. La
défense doit donc devenir le moyen d’une efficace diplomatie.
S’ils ne
s’inscrivaient pas dans un militarisme déchaîné, un chef d’état-major des
armées et un président de la République agiraient tout autrement au moment même
où le président des États-Unis concocte un projet sur l’Ukraine, bien plus
complexe et ambigu que ne veulent en dire les simplistes commentateurs professionnels
chargés d’allumer les mèches des sales bombes de la guerre.
La méthode Trump n’est pas la bonne, car elle méprise
les principes de base du droit international et écarte l’Organisation des
Nations unies.
Elle n’associe
pas les principaux protagonistes et ne projette aucune vision d’un avenir de
paix durable pour le continent européen, car l’objectif essentiel reste
d’écarter la Russie de la Chine, d’exacerber les guerres économiques et de
dominer l’exploitation des minerais rares de nouveaux territoires.
Dès lors que
cette guerre se transforme en un conflit entre l’OTAN et la Russie, il
conviendrait d’associer des pays tiers comme la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud
ou le Brésil qui ont déjà formulé des propositions de plans de paix. Il
conviendrait de tenter de progresser sur ce qui n’a pas été fait dans les
années 1990 lors du basculement qu’a constitué la chute du mur de Berlin :
négocier un « nouvel ordre international » plus juste, incluant un
nouveau système de garantie de la sécurité de tous les pays de l’Europe
continentale. Au-delà, c’est la sécurité collective mondiale qu’il faudrait
rebâtir et dissoudre l’OTAN piloté par l’imperium Nord-américain. L’exact
opposé des stratégies de puissance, des uns et des autres, sur fond de guerres
économiques, sociales et monétaires dont les travailleuses et les travailleurs,
les peuples sont les fantassins.
C’est une alliance active des peuples, des travailleurs aux intérêts communs, pour la paix et la justice qui
peut faire bouger la donne. L’une des priorités devrait être de réintroduire
les Nations unies dans le processus de discussions et l’élaboration d’une
solution globale respectant l’Ukraine et sa souveraineté territoriale, tout en
excluant son entrée dans l’OTAN dès lors qu’une architecture nouvelle de
sécurité commune européenne serait décidée et garantie internationalement par
l’Assemblée générale de l’ONU. Un tout autre projet que celui de « souffrir
économiquement » et de « perdre nos enfants ».
Contre la
stratégie de la peur visant à faire accepter le pire, il convient d’appeler à
la mobilisation populaire pour que la grande paix humaine et le désarmement,
pour que la justice remplace le grand chaos projeté par les généraux et les
chefs d’État.
Cette
mobilisation et la coordination des forces de paix des pays européens comme
russes, devraient se fixer l’objectif d’obliger les dirigeants européens à se
saisir de l’occasion du débat ouvert par le plan Trump pour porter un processus
neuf de paix durable et de coopération sur tout l’espace de l’Europe
continentale et d’un processus pour construire une sécurité humaine
globale : sécurité sociale et d’accès à l’éducation, sanitaire,
alimentaire, climatique…
Il y a tout
lieu de se saisir de l’article 17* de ce plan qui projette la
prolongation de la validité des traités sur la non-prolifération et le contrôle
des armes nucléaires. C’est l’occasion de donner encore plus de force aux
actions engagées pour le respect du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP)
et pour obtenir la signature par les grandes puissances du Traité
d’interdiction des armes nucléaires (TIAN).
Pour nos enfants, nous refusons
l’anéantissement de notre humanité que nourrissent le militarisme et les
bouleversements climatiques.
Pour nos enfants, nous
choisissons clairement, fortement, farouchement les voies de la paix et de la
sécurité humaine.
*
Article 17 du plan Trump : « Les États-Unis et la Russie
conviendront de prolonger la validité des traités sur la non-prolifération et
le contrôle des armes nucléaires, y compris le traité START 1 »
« Le nerf de la guerre contre les violences faites aux femmes », l’éditorial de Marion d’Allard.
Quatre. Quatre
femmes sont mortes assassinées par leur conjoint ou par leur ex, en une seule
journée, jeudi dernier. Mélina, Élodie, Laure et Béatrice n’avaient ni
la même vie ni la même histoire. Mais un
dénominateur commun : une fin tragique infligée par un homme,
drapé dans la toute-puissance de ceux qui se croient dépositaires de
la vie des autres, de la vie des femmes.
Depuis le 1er janvier
2025, en France, elles sont 151 – sans compter les suicides forcés – à être tombées sous
les coups de celui avec qui elles ont partagé
une tranche de vie. Un chiffre terrifiant que les pouvoirs
publics ne considèrent toujours pas à la hauteur de ce qu’il est, un drame
national nourri d’un échec politique.
Les féminicides
sont des morts évitables. Ils sont le point final dramatique d’un continuum de
violences, d’humiliations,
de rabaissements, de prises de contrôle, souvent dénoncé par les victimes
mais rarement entendu.
Combien d’entre
elles ont porté plainte, à plusieurs reprises ?
et combien ont été prises au sérieux, écoutées, protégées,
accompagnées ? Les violences faites aux femmes sont multiples.
Économiques, physiques, sexuelles, verbales, psychologiques, par procuration,
elles ont toutes en commun de maintenir les femmes sous domination.
La lutte pour
l’élimination de la violence à l’égard des femmes ne se satisfera pas d’une
journée internationale. Elle exige la
mise en œuvre de politiques publiques courageuses, dotées de moyens humains et
financiers, là où l’État continue de se défausser sur un tissu associatif
exsangue.
Le dépôt d’une
« proposition de loi intégrale de lutte contre les violences faites
aux femmes et aux enfants » est un acte important, qui promet de
s’attaquer au « déficit de protection », à l’« impunité »
des agresseurs, entend « réformer la police et la justice »…
Mais rien ne se fera sans moyens. Les besoins sont colossaux. Y répondre est
indispensable pour briser la mécanique infernale. Pour qu’enfin
la vie des femmes ne soit plus classée sans suite.
« Marché de l’art : une banane au goût de spéculation », le billet de Maurice Ulrich.
236,4 millions
de dollars dans une vente aux enchères de la maison Sotheby’s à New York, pour
une toile de Gustav Klimt (1862-1918), l’une des figures majeures de ce que
l’on a appelé la sécession viennoise, le portrait d’Elisabeth Lederer, une jeune
femme de la bonne société du temps.
Mais ce n’est
pas tout. Avec les ventes également de Christie’s, l’autre grande maison
du marché de l’art, la semaine passée à New York a été, selon les
spécialistes du secteur, celle de tous les records… 54,5 millions de dollars,
par exemple, pour Le Rêve, de Frida Kahlo. Les pays du Golfe ne seraient pas étrangers à cette
embellie tant attendue.
Avec sa banane scotchée sur le
mur d’une galerie, achetée
d’abord 100 000 euros puis revendue, aux dernières nouvelles,
6 millions, l’artiste Maurizio Cattelan, qui n’a rien touché sur cette dernière vente, a
démontré par l’absurde et de manière provocatrice la dimension de pure
spéculation du marché. À ce jeu, Klimt, Frida Kahlo, Van Gogh, Léonard de Vinci
ou une banane, c’est du pareil au même.
lundi 24 novembre 2025
LE LYCÉE À ROMAINVILLE. PARLONS-EN ! (Robert Clément)
Après
avoir pris connaissance de certains commentaires sur l’implantation
du lycée d’enseignement général à Romainville, je me permets d’apporter
quelques précisions sur ce dossier essentiel pour l’avenir des futurs lycéens
de notre ville. Depuis maintenant une trentaine d’années toutes les formations politiques
se sont retrouvées pour soutenir cette demande. En 2001 puis en 2007, les
majorités municipales d’alors l’avaient inscrit dans leur programme. Ce n’est
qu’en 2008, puis en 2014, que son implantation dans le quartier des Bas Pays est
inscrite dans les programmes de la majorité municipale, plus précisément sur le
site BIOCITECH dans la Zac de l’horloge.
Cependant,
en 2020, dans le programme de la liste « Romainville Unie », conduite
par Philippe GUBLIELMI, avec lequel, au-delà de nos approches politiques parfois
différentes, j’ai toujours entretenu des rapports cordiaux, voici ce qu’on peut
y lire « ŒUVRER À L’OUVERTURE D’UN TROISIÈME COLLÈGE AUX BAS-PAYS ».
« AGIR POUR L’OUVERTURE D’UN LYCÉE D’ENSEIGNEMENT GÉNÉRAL ». JE NOTE
DONC QU’EN 2020, IL N’EST PLUS QUESTION DE SON IMPLANTATION DANS LES BAS-PAYS.
Faut-il
voir dans ce changement un lien avec la cession de BIOCITECH à FIMINCO ?
Peu importe. Je partage les propositions énoncées dans le projet de « Romainville
Unie ». Récemment le Département
indiquait « Seuls deux nouveaux établissements
devraient donc sortir de terre dans les prochaines années. Le premier est
prévu dans le nouveau quartier des Docks à Saint-Ouen. Le second, à Romainville, car on a sur ce secteur une
vraie situation de tension. » « Le Département précise encore, qu’il prévoit
à l’horizon 2030-2032 une augmentation du nombre d’élèves équivalent de douze à
quinze classes ». C’est donc bien dans le quartier des Bas-Pays que ce
collège devra voir le jour. Ce qui implique la recherche du foncier disponible
pour l’accueillir, ce qui n’est pas une mince affaire.
Quant au lycée, pour ma part, j’ai toujours pensé qu’il devait
être implanté en cœur de ville. La friche PANOTEL, rue de BENFLEET aurait été
un bon choix. Cependant, une fois encore, priorité a été donnée à la promotion
immobilière. Je ferme cette parenthèse pour revenir au programme de
« Romainville Unie », qui était aussi celui des candidat-e-s
socialistes à cette élection municipale de mars 2026. Comment est-il possible
de soutenir tout et son contraire ? En 2020, dans le projet qui était
aussi le leur, il n’est plus question de l’implantation du lycée aux Bas-Pays,
mais voilà que ces mêmes candidat-e-s, proclament aujourd’hui que la commune y
disposait d’un espace réservé, et qu’il aurait été abandonné par François DECHY.
Ce foncier de BIOCITECH appartenait depuis 2014 à la banque des
territoires, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations. C’est au début de l’année
2020 qu’elle décide de vendre la majorité du capital de BIOCITECH au groupe
FIMINCO, promoteur immobilier et commercial, pour 25 millions d’euros. Cette
cession, initiée quelques semaines avant les élections municipales et
concrétisée quelques jours avant l’installation de la nouvelle équipe
municipale de Romainville et de la nouvelle gouvernance d’Est Ensemble,
interroge fortement.
D’autant qu’en
novembre 2022, FIMINCO revend le foncier BIOCITECH, acquis pour 25
millions d’euros, à des groupes privés « OXFORD PROPERTIES », filiale
d'investissement et de gestion immobilière du fonds de retraite canadien
« OMERS » et à la société française de gestion d'investissement
spécialisée dans le recyclage urbain NOVAXIA, pour la coquette somme de 117
millions d’euros, sans y avoir apporté la moindre plus-value. FIMINCO aura fait
son beurre, tandis que notre ville paie les pots cassés.
Alors que la région avait, en 2017, inscrit le lycée de
Romainville dans son programme pluriannuel, c’est à cette époque et dans les
années qui ont suivi que la négociation aurait dû s’engager avec la Caisse des
dépôts pour acquérir ce foncier. Il n’en a rien été. On ne nous fera donc pas
croire qu’en six mois, on obtiendrait du nouveau propriétaire, un fonds de
pension canadien, ce que l’on n’a pas fait pendant six ans avec le groupe
public qu’est la Caisse des Dépôts et Consignations.
Qu’on
le veuille ou non, si nous estimons que le lycée est une priorité absolue, pour
ma part, je le crois, alors il n’existe qu’un seul foncier de 11 000 m2 disponible,
c’est celui du terrain GUIMIER. Qui pourrait imaginer un seul instant que si
une autre solution avait été possible, elle n’aurait pas été retenue par
l’équipe municipale, comme si un tel choix était fait de gaité de cœur. Je
souhaite que la raison l’emporte et que les meilleures solutions puissent être
trouvées en privilégiant un échange respectueux et apaisé entre parents
d’élèves, sportifs et élu-e-s, dans l’intérêt de nos jeunes. Jeter de l’huile
sur le feu, tergiverser, opposer les uns aux autres, tout cela ne peut mener
qu’à l’impasse.
Je
termine par un clin d’œil « En 1995, dans le programme d’actions
municipales de la liste composée des candidat-e-s du Parti socialiste, des
Verts et du Parti communiste nous écrivions ceci : « Le suivi d’un
enseignement général oblige les lycéens à se déplacer à Noisy-le Sec ou
Rosny-sous-Bois. Bagnolet qui connaît une situation similaire à la nôtre,
possède des terrains. Un lycée pour deux villes ? C’est possible ». En
1997, ce projet avait été discuté avec la ville de Bagnolet. Par la suite,
cette idée sera abandonnée. Dommage, car en 2009 un lycée d’enseignement
général sortira de terre à Bagnolet. C’est de l’histoire, mais c’est toujours
bon de la connaître.
« COP30 : sans sortie des combustibles fossiles, pas de transition climatique », l’éditorial de Rosa Moussaoui.
Les dirigeants
du monde n’entendent rien faire qui puisse nuire aux profits des
multinationales et cette considération relègue la préservation de la vie même
au dernier rang de leurs préoccupations. La COP30 qui s’est
achevée samedi en Amazonie brésilienne en offre, une fois encore, une consternante démonstration. L’accord conclu
après deux semaines de négociations appelle certes à tripler les financements
pour l’adaptation des pays en développement.
Il célèbre
l’accord de Paris et le consensus de la COP28 à Dubaï. Mais il ne fait aucune
mention explicite de l’indispensable sortie des énergies fossiles et l’action
climatique y est déléguée à l’engagement « volontaire » des
gouvernements, loin du plan d’abord réclamé par plus de 80 pays européens,
latino-américains et insulaires.
Le temps n’est
pourtant plus aux tergiversations ni aux procédés dilatoires. Donald Trump a
beau qualifier le changement climatique de « grande arnaque »,
de « supercherie », une vérité scientifique s’impose à
tous : la combustion du pétrole, du gaz et du charbon provoque un
réchauffement planétaire aux conséquences humaines, sociales et environnementales
déjà cataclysmiques. Dans ces circonstances, le déni, l’inaction, la
promotion de solutions techniques illusoires relèvent de l’inconscience, d’un
aveuglement criminel.
Le
réchauffement déjà observé est irréversible ; le seuil de
+ 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle a été franchi pour la
première fois en 2024. Une action mondiale résolue, coordonnée et contraignante
pour restreindre les émissions des gaz à effet de serre reste toutefois
indispensable pour contenir la hausse des températures en deçà de 2 °C
d’ici à 2100, limiter les dégâts, organiser l’adaptation de l’humanité aux
dégradations en cours et se prémunir d’effets de seuil imprédictibles.
Or, une telle
trajectoire est incompatible avec la perpétuation d’un système économique assis
sur la prédation de la nature, l’exploitation du vivant, la combustion des
énergies fossiles, l’ultraconsumérisme et la circulation effrénée des
marchandises. Avec le profit pour seul horizon, le capitalisme est le premier
obstacle à la transition écologique.
TERREUR ANTISÉMITE EN AUSTRALIE !
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