Quatre. Quatre
femmes sont mortes assassinées par leur conjoint ou par leur ex, en une seule
journée, jeudi dernier. Mélina, Élodie, Laure et Béatrice n’avaient ni
la même vie ni la même histoire. Mais un
dénominateur commun : une fin tragique infligée par un homme,
drapé dans la toute-puissance de ceux qui se croient dépositaires de
la vie des autres, de la vie des femmes.
Depuis le 1er janvier
2025, en France, elles sont 151 – sans compter les suicides forcés – à être tombées sous
les coups de celui avec qui elles ont partagé
une tranche de vie. Un chiffre terrifiant que les pouvoirs
publics ne considèrent toujours pas à la hauteur de ce qu’il est, un drame
national nourri d’un échec politique.
Les féminicides
sont des morts évitables. Ils sont le point final dramatique d’un continuum de
violences, d’humiliations,
de rabaissements, de prises de contrôle, souvent dénoncé par les victimes
mais rarement entendu.
Combien d’entre
elles ont porté plainte, à plusieurs reprises ?
et combien ont été prises au sérieux, écoutées, protégées,
accompagnées ? Les violences faites aux femmes sont multiples.
Économiques, physiques, sexuelles, verbales, psychologiques, par procuration,
elles ont toutes en commun de maintenir les femmes sous domination.
La lutte pour
l’élimination de la violence à l’égard des femmes ne se satisfera pas d’une
journée internationale. Elle exige la
mise en œuvre de politiques publiques courageuses, dotées de moyens humains et
financiers, là où l’État continue de se défausser sur un tissu associatif
exsangue.
Le dépôt d’une
« proposition de loi intégrale de lutte contre les violences faites
aux femmes et aux enfants » est un acte important, qui promet de
s’attaquer au « déficit de protection », à l’« impunité »
des agresseurs, entend « réformer la police et la justice »…
Mais rien ne se fera sans moyens. Les besoins sont colossaux. Y répondre est
indispensable pour briser la mécanique infernale. Pour qu’enfin
la vie des femmes ne soit plus classée sans suite.

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