Certes les mots
sont plus mesurés que ceux de son chef d’état-major des armées (Cema) exhortant la population à
être prête « à perdre ses enfants », mais la logique
reste la même. Celle d’une guerre inéluctable contre la Russie. Le président de
la République l’affirme, « nous devons montrer que nous ne sommes pas
faibles avec la puissance qui nous menace le plus ».
Et de convoquer
les missiles balistiques intercontinentaux russes menaçant Paris à l’appui de
sa démonstration. Conclusion ? il faut s’armer davantage. Certes la
Russie injecte environ 150 milliards d’euros par an dans le militaire. Une
somme colossale. Mais en 2024, les dépenses de défense
des États membres de l’UE ont atteint
343 milliards d’euros. En 2025, elles devraient atteindre
381 milliards d’euros. Et on ne parle pas du budget des États-Unis…
Mais cela ne
suffit pas, nous dit-on. Pour produire plus, « pour protéger ce que
l’on est », il faudra « accepter de nous faire du mal »,
explique le Cema. En clair accepter que les revendications sociales, de
salaires, d’emplois, passent au second plan, voire s’asseoir sur les droits
sociaux. Et c’est bien ce que prévoit déjà l’Union européenne avec l’Edip,
un programme qui doit favoriser l’industrie de l’armement européenne.
Ce programme,
porté notamment par les eurodéputés français François-Xavier Bellamy (« Les
Républicains ») et Raphaël Glucksmann (Place
publique), outre qu’il valide la logique du
surarmement, porte aussi des reculs lourds pour les droits des travailleurs et
des menaces sur l’environnement. Journées de travail de plus de 13 heures,
semaines de plus 48 heures, dérogations aux directives européennes qui
protègent l’environnement et les nappes phréatiques…
Tout doit plier
devant la menace de guerre. En 1914, les patrons furent autorisés à dépasser la
durée normale du travail fixée alors 10 heures par jour, à suspendre le
repos hebdomadaire, à affecter des enfants à des travaux dangereux et à les
faire travailler la nuit. La stratégie de la peur vise toujours à faire
accepter le pire.

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