Des foules immenses, pacifistes. De Washington à Londres, de
Saint-Sébastien à Marseille, des centaines de milliers de personnes ont
battu le pavé, ces dernières heures, pour exiger que se taisent les bombes.
Partout, les bannières quadricolores de la Palestine, brandies comme autant de
drapeaux blancs, ont fait écho aux manifestations des peuples du monde arabe,
déclenchées spontanément après la destruction d’un hôpital de Gaza. Le signe
d’un réveil des opinions occidentales.
Lutter pour que cesse immédiatement le pilonnage aveugle de la bande de
Gaza n’excuse en rien les abominations perpétrées par le Hamas, le
7 octobre. Et le trait d’union grotesque tracé – notamment par le gouvernement
français – entre celles et ceux qui se lèvent pour la paix et les tenants du
terrorisme islamiste reste une injure à l’humanisme le plus élémentaire.
En France, l’interdiction systématique des manifestations de soutien au
peuple palestinien a été battue en brèche par le Conseil d’État. Un camouflet
pour Gérald Darmanin. La détermination des pacifistes a fissuré la digue
répressive érigée par un gouvernement adepte de l’amalgame. Il faut désormais
que leur voix porte haut. Ici comme ailleurs.
Dans le vacarme de la guerre, le concert des nations doit jouer, à
l’unisson, la partition du cessez-le-feu. La situation humanitaire dans la
bande de Gaza est effroyable et le passage via l’Égypte d’une vingtaine de
camions d’aide d’urgence, après des jours de négociations laborieuses, semble
particulièrement dérisoire.
Les Gazaouis ne sont pas victimes d’une catastrophe naturelle qui exigerait
uniquement une intervention humanitaire massive. Un ciel de feu s’abat sur eux.
Sur ordre du premier ministre israélien, les frappes sur l’enclave
palestinienne se sont d’ailleurs intensifiées dans la nuit de samedi à
dimanche. Prémices d’une incursion terrestre mortifère, que Tel-Aviv continue
de promettre imminente. Gageons que le sursaut populaire puisse rectifier le
cours de l’histoire.
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