Durant
ce mois de mai 4413 pages ont été lues sur mon blog, soit en moyenne 147 par
jour. Merci pour votre fidélité.
jeudi 30 juin 2022
MERCI !
mercredi 29 juin 2022
L’hiver de la vie…
Arrivés à
l’hiver de la vie, nous sommes nombreux à nous souvenir de nos trésors
d’enfance. Pourtant, tout n’était pas si rose, à cette époque-là, et la vie
n’était pas aussi belle, que parfois, certains ont bien voulu l’écrire. Mais le
merveilleux, étant la nourriture céleste de l’enfance, quoi de plus naturel, si
nos souvenirs en soient imprégnés. D’ailleurs, notre mémoire ne
sélectionne-t-elle pas et n’enjolive-t-elle pas ce que nous vivons de meilleur
en occultant le reste. Quoi qu’il en soit, je demeure persuadé que les années
qui ont suivi la Deuxième Guerre Mondiale, au-delà de toutes les souffrances et
les peines, ont été des années plus heureuses que d’autres. Après la peur et
l’horreur qui avaient duré cinq ans, il y avait dans l’air un besoin de bonheur
immédiat, simple et naturel, une envie de se sentir vivant et d’aimer la vie.
Pourtant, je ne voudrais pas que l’on pense que je me complais dans la
nostalgie, que je demeure prisonnier de mes souvenirs comme les hommes que
l’âge interroge. Chaque fois que je rencontre des enfants, je ne cesse de leur
dire que le meilleur de la vie est toujours à venir. En étant persuadé que
c’est sur les trésors du passé que se bâtit la richesse de notre avenir, de la
même manière que, pour pousser haut, les hommes, comme les arbres, ont besoin
de racines profondes et vigoureuses. Malheureusement, le profit à tout prix, la
rentabilité financière recherchée par le capital épuise les êtres humains comme
nos ressources naturelles alors qu’il convient de transformer la peur en
espoir, de réanimer notre humanité, de redonner du sens au progrès, de se
réapproprier le bonheur…il faut pourtant continuer à croire à cette promesse
d’un monde nouveau. Je crois que les vrai-e-s femmes et hommes de demain
sauront faire la différence entre le brin d’herbe qui pousse entre les pierres
avec cette force qui nous a fait surgir du néant et les agitations ultra-médiatisées
de ces temps. Celles et ceux qui considéreront tous les êtres vivants comme de
précieux compagnons dans l’aventure unique de la vie qui est commune à tous.
Celles et ceux qui sauront retrouver les vraies richesses, à commencer par
notre alliance avec le monde sensible. Celles et ceux qui espéreront en
l’avenir, car la vérité d’aujourd’hui n’est pas la vérité de demain, et la
relativité des choses nous enseigne que « de mémoire de rose on n’a jamais vu
mourir un jardinier ». Celles et ceux pour qui rien n’est fatal, et
combattent pour un monde plus humain, plus juste, plus respectueux de
l’environnement, débarrassé du cancer financier… plus désirable enfin !
dimanche 26 juin 2022
Monde apaisé…
Que le monde
apaisé regarde les étoiles et ressentent en son cœur la beauté qu’elles
dévoilent. Qu’une couche de tendresse remplace la couche d’ozone. Qu’une pluie
de pétales descende sur les hommes pour qu’ils retrouvent enfin l’étreinte du
bonheur qui n’aura pas de fin. Que chacun libéré prenne en main son destin et
vive le présent sans crainte du lendemain. Que les hommes puissent pleurer sans
devoir se cacher. Que de leurs larmes séchées naisse une Humanité. Que la terre
redevienne un immense jardin rempli de rires d’enfants et de joyeux refrains.
Que tout le monde s’assoit autour de la même table et parle d’une même voix de
projets respectables. Que les femmes et les hommes vivent en harmonie. Que
chacun se respecte. Que nos yeux voient enfin, des esprits beaux, comme un ciel
en été aux couleurs arc-en-ciel. Que le superficiel cède la place à l’Humain.
Que nos cœurs ravivés battent à l’unisson pour la fraternité, pour vaincre la
raison. Que personne ne croit plus à la fatalité et que nos utopies puissent se
réaliser.
samedi 25 juin 2022
L’Interruption Volontaire de Grossesse : « Un droit fragile, même en France !
L’abolition
de l’arrêt qui faisait de l’IVG un droit protégé par la constitution aux
États-Unis est un véritable séisme. Ses conséquences potentielles pour les
droits de femmes inquiètent partout dans le monde. Cet événement nous rappelle
que, même en France, des droits fondamentaux, acquis de haute lutte, comme l’a
été le droit à l’avortement en 1975 avec la loi VEIL, restent fragiles et
peuvent être remis en cause à tout moment. Si le contexte français n’est pas
comparable à la situation aux États-Unis, des voyants rouges restent allumés
dans l’hexagone et indiquent que le droit des femmes à disposer de leur corps
n’est pas terminé. La réprobation sociale associée à l’IVG est largement
entretenue par les militants du « droit à la vie ». Le débat sur le
droit à l’IVG reste marqué par la montée en puissance de mouvements
conservateurs anti-IVG ou « anti-choix ». La proposition de loi sur
le renforcement du droit à l’IVG a été promulguée le 3 mars 2022, au bout de
deux années de débat. Le délai autorisé pour pratiquer l’IVG a été allongé de
12 à 14 semaines. Des mesures considérées comme de réels progrès pour la
défense des droits de femmes. Cependant, il ne faut pas oublier que ce texte a
fait l’objet de nombreuses réserves de la part du gouvernement. Loin de soutenir
ce texte, Emmanuel Macron lui-même utilise régulièrement les termes de
« traumatisme » ou de « drame », rhétorique présente chez
les anti-IVG, pour parler de l’avortement. Si comparaison n’est pas raison
c’est ce genre de propos que nous avons souvent entendus du côté du RN. Après
un silence assourdissant, le RN, réagissant à l’arrêt de la cour suprême des
États-Unis vient de s’exprimer ce samedi en ces termes : « le RN ne
s’oppose pas au droit à l’avortement, mais « connaît ses
priorités » ! Le porte-parole du RN, Philippe Ballard ajoute
« On est souverainistes, donc on ne se mêle pas des affaires des autres…Je
suis parlementaire, et porte-parole d’un parti politique français ». Quant
à la possibilité d’inscrire le respect de l’IVG dans la constitution, « on
connaît nos priorités », tranche le porte-parole, préférant mettre en
avant le pouvoir d’achat. Rien d’étonnant. Les positions changeantes du parti
d’extrême droite sont connues. Laure Lavalette, aujourd’hui députée du Var
avait signé en 2014 un texte réclamant l’abrogation du droit à l’avortement,
assurant « aujourd’hui qu’elle n’est pas anti-IVG ». Sophie Robert,
conseillère de la région Auvergne-Rhône-Alpes propose en 2021
« d’éradiquer l’avortement qui ravage la France ». Si Marine Le Pen a
officiellement rompu en 2002 avec la position historique de son parti opposé à
l’IVG, elle reste ambigüe sur cette question. Elle continue de s’accrocher à
toute tentative visant à limiter son recours. En 2012, elle dénonçait les
« avortements de confort ». En 2022, elle s’est opposée à
l’allongement du délai légal pour l’IVG de 12 à 14 semaines. La vieille
opposition du Front national à la loi Veil de 1975 avance à peine masquée. On
se souvient de ce propos de Jean-Marie Le Pen, s’adressant aux femmes «
l’affirmation que votre corps vous appartient est tout à fait dérisoire ».
Les accointances de Marine Le Pen avec le dirigeant hongrois Viktor Orban qui a
rendu l’avortement quasi-illégal dans son pays a en effet de quoi inquiéter.
Comme quoi l’IVG dans notre pays est encore un droit fragile !
vendredi 24 juin 2022
Il faudrait…
Il faudrait, il
faudrait, il faudrait tant de choses pour que les mots d’hier retombent dans
l’oubli, Pour que les champs d’ivraie deviennent champs de roses, que des
perles d’amour accompagnent la pluie. Il faudrait que des mains retrouvent une
épaule, que des yeux dans des yeux se replongent soudain, que cet oiseau qui
meurt sous la branche du saule retrouve sa chanson dans un nouveau matin. Il
faudrait que s’écrive un merveilleux poème qui chanterait la vie et oublierait
le temps, que des vers enchanteurs soient graines que l’on sème, qui s’en iront
fleurir les prairies des grands vents. Il faudrait que demain ne garde pas la
trace de ce qui fut hier qui nous a fait souffrir, que vienne un magicien qui
brusquement efface, les plaintes, les rancœurs, les envies de mourir. Mais tout
ce qu’il faudrait je n’ai guère la force de le coucher ici dans le lit de mes
mots. Je grave maladroit l’espoir sur une écorce, modeste plaidoyer, dérisoire
drapeau.
mardi 21 juin 2022
L’urgence : « Des députés de la Nupes à la hauteur pour répondre à leurs attentes »
Depuis
hier, le débat tourne autour de la constitution d’un groupe unique de la Nupes
à l’Assemblée nationale, proposée par Jean-Luc Mélenchon. Aurélie Trouvé, la
députée de ma circonscription fait le tour des médias pour relayer ce message.
Je ne lui conteste nullement ce droit. Puisqu’il y a débat, je souhaite donc donner
mon point de vue. Les femmes, les hommes, les jeunes, qui dimanche ont apporté
leurs suffrages aux candidat-e-s de la Nupes, l’ont fait parce qu’ils veulent
que leur vie change, parce qu’ils veulent des mesures immédiates pour voir le
smic et leurs salaires augmenter, pour que les prix à la pompe baissent enfin, pour
que le point d’indice des fonctionnaires soit dégelé après tant d’années de
blocage, pour que les retraités voient leurs pensions significativement
relevées. C’est cela qu’ils nous ont dit partout où nous sommes allés à leur
rencontre. Au porte à porte, sur les marchés, à la sortie des écoles. C’est à
cela qu’il faut répondre en urgence. C’est sur ce terrain que les formations
politiques qui ont conclu l’accord électoral de la Nupes seront jugées. Par
ailleurs, cette proposition n’était pas dans l’accord de la Nupes. On nous dit
qu’il ne s’agit pas de proposer la fusion ou la dissolution des composantes de
la Nupes, en vue de convaincre le Parti socialistes, Europe Écologie Les Verts
et le Parti communiste qui n’ont pas donné leur accord à cette initiative.. Qu’on
le veuille ou non, un groupe unique gommera les sensibilités et les richesses
de chacun.e. André Chassaigne l’a précisé : « Quatre groupes au sein
de l’Assemblée seront plus forts qu’un seul. Pour la gauche, ce sera du temps
de parole en plus et plus de droit de tirage (commissions d’enquête, niches
parlementaires…). Une coopération intelligente entre nos groupes aboutira au
même résultat que la constitution d’un groupe unique. C’est d’ailleurs tout
l’intérêt de la constitution d’un intergroupe. » L’essentiel n’est donc
pas là. Il est dans la capacité de tous les député-e-s de Nupes à porter la
voix de nos concitoyens, d’être le relais, à l’Assemblée nationale, des
aspirations à mieux vivre de toutes celles et tous ceux qui nous ont exprimé leurs souffrances. Ne les
décevons pas, en nous perdant dans des considérations, bien loin de leur
attente !
lundi 20 juin 2022
La richesse de la gauche et des écologistes, c’est leur diversité
Aurélie TROUVÉ, élue hier députée de la 9ème circonscription de Seine-Saint-Denis vient de relayer la proposition de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise sur la constitution d’un groupe unique de la Nupes dans ces termes : « Face à la perspective effrayante d'un groupe RN influent dans l'hémicycle, montrons que nous pouvons former un groupe commun puissant, 1ere force d'opposition. Dans le respect de nos différences ». Il est surprenant que cette proposition ait été rendue publique sans que les formations concernées aient été consultées. Le Parti socialiste, Europe Écologie Les Verts, et le Parti communiste ont tenu à rappeler leurs interrogations. Voici d’ailleurs la réaction d’André CHASSAIGNE : « La proposition de Jean-Luc Mélenchon me surprend. En effet, elle n'était pas dans l'accord de la NUPES. Je m'interroge sur l'intérêt d'un groupe unique qui gomme les sensibilités et les richesses de chacune et chacun. Par ailleurs, 4 groupes au sein de l'Assemblée seront plus forts qu'un seul. Pour la gauche, ce sera du temps de parole en plus et plus de droit de tirage (commissions d'enquête, niches parlementaires, etc...). Pour ma part, je n'ai qu'une seule boussole : l'intérêt pour le peuple de gauche... Sur ce point, qu'apporterait un groupe unique? Par ailleurs, concernant les postes à responsabilité au sein de notre Assemblée, qui constituent un enjeu secondaire, une coopération intelligente entre nos groupes aboutira au même résultat que la constitution d'un groupe unique. C'est d'ailleurs tout l'intérêt de la constitution d'un intergroupe. »
samedi 18 juin 2022
Au marché !
Aujourd’hui journée chaude et illuminée.
Le soleil radieux et ardent me réchauffe le cœur. Au marché je vais quelques
instants m’échapper. Un moment d’errance, et d’humaine chaleur. Je croise en
flânant, l’œil rivé sur ma montre des courses d’imprévus au hasard des
rencontres. Assis sur de vieilles pierres, une à une édifiées. De vieilles
pierres qui sentent le passé. J’observe calmement et mes oreilles palpitent. Mille
pensées dans ma tête s’agitent. J’ai commencé à écrire et mes yeux à ouvrir. Hésitant
entre le vague à l’âme et le rire. Je rêve de vieux amis comme s’ils n’étaient
jamais partis. Sages, fiers, souvent hâbleurs sont les gascons. J’ai tout de
suite aimé leur accent, Il chante ce que chantent les torrents. Sur leur visage
est inscrite la dignité, sous forme de
droiture et de simplicité. Il y a ceux qui parlent beaucoup pour ne rien dire. Il
y a ceux qui se taisent et ont beaucoup à dire. Il y a ceux dont le silence est
souffrance. Il y a ceux dont les souffrances sont silence. Il y a ceux qui
vivent leurs rêves au présent. Il y a ceux qui vivent leur vie en rêvant. J’admire
mamie, son teint de porcelaine, son franc parler, toujours sereine Elle fait
des confitures divines, un délice étalé sur les tartines. Voilà Tonin, canne nerveuse
dans sa main crevassée, il fixait les limites à ne pas dépasser. Son chien
fidèle compagnon de toujours obéit au sifflet, nul besoin de discours. Un béret
noirâtre rivé sur sa tête, regard malicieux de la chouette, il devinait le
temps du lendemain, sentait le mousseron dans les chemins. José, les traits
burinés, la moustache gauloise, ses paroles colorées parfois grivoises, le
verbe haut, il sait parler. Il a même de la prestance, dit des choses non
vérifiées, ose donner des références, depuis des décades, son étal fait partie
du décor. Angélo a le don de mettre tout le monde d’accord. Comme un rituel
répété de mille façons, on se presse pour humer ses champignons. Le temps de la
morille a disparu, celui du bolet et de
la chanterelle n’est pas venu. On s’accommodera du parfum du mousseron, régal
et réjouissances de tous les marmitons. Fidèle et adorable est l’artiste
Juliette. Entre plume, pinceau et brouette, les muses inspiratrices, elle
guette. Tous les arts avec bonheur elle marie, pour les partager avec ses
ami-e-s. Promener son regard sur le charme des gens et de la nature, depuis la
nuit des temps, ces choses durent. Les choses les plus simples sont les plus
belles. Ne passons pas à côté des splendeurs de la vie. La culture comblera
jusqu’à nos envies Et puis gardons-nous de juger sur la mine, visage dur peut
cacher pensée cristalline.
jeudi 16 juin 2022
À propos du ni-ni de Macron et de ses candidats !
Au début du mois
de juin, le 3 très exactement, le président de la République nous annonçait la
création de son Conseil national de la refondation, osant le comparer, toute
honte bue, au Conseil national de la Résistance (CNR), né en 1943, au cœur des
combats de la résistance contre le nazisme. Cette provocation est d’autant plus
insupportable que ses candidats se trouvent coincés entre leur volonté de
déclencher un front anti-Nupes et leur volonté de « paraître » sans
compromis face au RN. C’est le fameux « cas par cas » qui permet, par exemple, à la ministre Aurélie
de Montchalin d’appeler au « Font républicain » contre la femme de
ménage Rachel Kéké. Pour tenter de réveiller les électeurs de la droite, Emmanuel
Macron s’emploie à rejeter la Nupes et ses candidat-e-s dans le camp de celles
et ceux qui menacent la République. Ce faisant, il renvoie dos à dos l’extrême
droite et la gauche. La mobilisation contre l’extrême droite ne saurait être
invoquée selon les circonstances. On ne peut appeler à lui faire barrage pour
se maintenir au pouvoir, puis ne pas
s’appliquer à lui-même cet impératif, sauf à renier les valeurs dont il se
targue. On ne soulignera jamais assez la gravité d’un tel positionnement alors
que l’extrême droite, toute tendances confondues, a réuni 24% des voix, dont
19% pour le seul RN. Une progression de 7% comparée aux résultats de
législatives de 2017. Ce faisant les « seuls défenseurs de la
République » se trouvent du côté des candidats du parti communiste, de la
gauche et des écologistes. Comme l’a écrit Patrick Le Hyaric dans sa
chronique : « C’est
l’action et le vote à gauche qui fortifie la République. Elle est autre chose
qu’un mot-valise, utilisé par le pouvoir, pour en détourner le sens et
brouiller les esprits. Ce n’est pas un signe de force de ce pouvoir qui vient
de subir une lourde défaite, précisément parce qu’il fait saigner la
République. En utilisant le bulletin de vote pour
les candidates et candidats de la Nupes, il s’agit de réparer la République, de
retisser les liens de ses territoires, de régénérer son action, de reprendre
l’œuvre des progressistes, construite au fil des siècles passés, pour lui
redonner sa visée émancipatrice et écologique. Dimanche, il s’agit de revivifier
la république sociale, démocratique, laïque et de se prononcer contre la
concentration des pouvoirs à l’Élysée, en utilisant le bulletin de vote pour
les candidates et candidats de la Nupes ».
mercredi 15 juin 2022
À l'aube !
J’aime la magie
des aubes d’été, quand je découvre la lumière qui vient de naître et que chaque
fois monte en moi l’impression que le monde est neuf, qu’il m’attend pour
m’offrir ce qu’il possède de meilleur. J’ouvre la fenêtre pour ressentir la
caresse des rayons du soleil, pour écouter les oiseaux s’émerveiller d’être en
vie. Les matins de pêche, je quitte la maison alors que la nuit rôde. Je
décampe vers le lac en me hâtant afin d’arriver avant le jour. Une fois à
destination, je le devine à une pâleur qui l’annonce. Ce n’est pas l’aube,
c’est l’aurore, l’instant magique. La lèvre lumineuse du ciel s’agrandit
doucement, déborde jusqu’à faire pâlir l’ombre étendue sur les prés et les
champs. L’eau se met à fumer, et, très vite, à pétiller. La lumière grignote
l’ombre. L’aube est là. De longues nappes de brume s’accrochent aux rives puis
montent lentement et se dissolvent enfin dans l’air qui resplendit dans un
foyer d’argent. Les poissons gobent les éphémères, morts pendant la nuit. Je
m’assois et contemple le monde né de cette aube si belle, où des éboulis de
silence soulignent le murmure de l’eau. J’attends, j’écoute. Des chevaux
hennissent dans les prés là-bas, derrière un rideau de frênes. Des coqs
s’interrogent dans des fermes isolées que je n’aperçois pas. La lumière peu à
peu tourne de l’argent à l’or. Je regarde, j’accueille la vie en train de
naître. Incapable de me lever, de me soustraire à la beauté de la lumière,
jusqu’à ce que le soleil chauffe trop. Alors, seulement, je commence à pêcher,
puisque je suis venu pour ça. J’attends, le cœur battant, que le poisson se
manifeste. Après plusieurs lancers, la touche enfin ! J’ai ferré trop tôt. Mon
instinct m’a fait deviner l’ombre du poisson, le petit remous qui s’est dessiné
sous l’appât. Le soleil surgit et tout s’embrase : l’eau, les arbres, les rives
et le ciel. Les poissons ont achevé leur festin. Je n’ai rien pris. Je me suis
mis à pêcher trop tard.
jeudi 9 juin 2022
Nouvelle : « La pluie »
Il y a
plusieurs sortes de pluie : fragiles, lourdes, froides ou chaudes, douces ou
acérées. Rares sont celles et ceux d’entre nous, aimant la pluie. Tant qu’à
faire, il y a celles qu’on préfère. Celles de la fin mai et celles de
septembre. Les pluies tièdes, les pluies lourdes sous lesquelles il fait bon
marcher, car elles savent vous accompagner et vous rendre le monde plus
visible, plus présent. À la fin du mois de mai, avec les premières chaleurs, la
pluie exaspère le parfum des fleurs et des feuilles nouvelles. Elle participe
au bouillonnement de la vie, et sa chaleur réveille au sortir de l’hiver tout
ce qui était endormi. Elle se manifeste par de grosses gouttes qui éclatent en
menus soleils. Lourdes et chaudes, les pluies de l’automne paraissent verser
sur les vignes et les bois toute la chaleur emmagasinée pendant les longs mois
d’été. Une chaleur qui vient du ciel et des nuages, accumulée par les beaux
jours, les courtes nuits, et qui donne à cette pluie une épaisseur touffue.
Elle pèse sur la terre encore grosse de raisins, des fruits trop mûrs, des
regains ; elle exaspère les odeurs de moût, de champignons, de feuilles
déchues. Elle paraît chaude, ne porte pas aux frissons mais incline doucement
nos pensées vers les feux de bois.
dimanche 5 juin 2022
Par les chemins…
Il s'en allait par les chemins, en
poussant son troupeau d'étoiles, vêtu d'espoirs et d'illusions, le cœur plein
de mille soleils. Il s'en allait par les chemins, rêvant sa vie, tout
doucement, vivant son rêve au quotidien, la tête en l'air, les pieds sur terre.
Il s'en allait par les chemins, parlant aux arbres et aux oiseaux, faisant
signe à la tourterelle, parfois rencontrant une fleur. Il s'en allait par les
chemins, content d'un rien, d'un bout de pain, pauvre de tout, ne possédant que
l'univers et le cosmos. Il s'en allait
par les chemins, cherchant le beau, cherchant une âme avec qui pouvoir
échanger, parler d'amour et de justice. Il s'en allait par les chemins, parvint
ainsi au bout du monde, s'aperçut que la terre est ronde. Déçu de n'avoir rien
trouvé, il repartit d'où il venait.
samedi 4 juin 2022
Le comité « Théodule » du président Macron !
Hier,
dans un long entretien accordé à la presse, Emmanuel Macron a fait une
annonce : « la création d’un Conseil national de la refondation, une
instance qui réunirait les forces politiques, économiques, sociales,
associatives, des élus des territoires et de citoyens tirés au sort pour
travailler sur les chantiers prioritaires du quinquennat ». Inspirée à ses
yeux du Conseil National de la Résistance – nous vivons une époque comparable
dit-il. Le président est dans son registre - mission d’information, convention,
conférences – n’en jetez plus ! Quant à la référence au CNR créé pour
organiser la vie politique et sociale après la guerre, c’est tout simplement
une provocation. Le Conseil National de la Résistance a créé des droits,
particulièrement la sécurité sociale, dont les gouvernements successifs, dont
les siens, obéissant aux injonctions du Medef, se sont évertués à détruire ces
acquis. Il faut tout de même faire preuve d’un certain aplomb pour se référer
au CNR alors qu’il revendique le recul du droit à la retraite à 65 ans, qu’il
le père de réformes rétrogrades, comme celle de la SNCF, de l’assurance
chômage, en bref d’une politique au seul service du monde de la finance. Enfin,
alors que les élections législatives vont avoir lieu dans huit jours, on est en
droite de se poser cette question, et l’Assemblée nationale dans tout ça ?
Les prérogatives de l’instance imaginée par le président ne sont-elles pas
celles du Parlement ?
jeudi 2 juin 2022
Une attaque en règle contre le service public d’éducation !
C’est
le jour où les lycéen.nes attendent,
avec angoisse et appréhension les résultats de PARCOURSUP, ce système
déshumanisé qui renforce les inégalités, trie les élèves et broie tant de projets
de vie, qu’Emmanuel Macron, accompagné par son nouveau ministre de l’Éducation
nationale a choisi de se rendre à Marseille, où en septembre 2021, il avait
lancé une expérimentation dans 59 « écoles laboratoires », pour mener
une expérience prévoyant un libre recrutement des professeurs et permettant aux
établissements de financer un projet innovant autour de la culture, des
langues, de l’environnement ou des sciences. « Pour donner davantage de
liberté et d’autonomie aux équipes pédagogiques pour bâtir un système scolaire
plus juste et plus inclusif », selon la parole présidentielle.
Aujourd’hui, Le président a franchi une nouvelle étape en déclarant :
« Notre ambition avec Monsieur le Ministre, c’est d’étendre cette approche
partout sur le territoire dans les prochains mois ». La boucle est
bouclée : « Remise en cause du service public de l’éducation
nationale ». « École à deux vitesses avec des établissements mieux
dotés que d’autres et pas forcément situés dans les quartiers
défavorisés. ». La concurrence à tous les étages. Voilà donc une des
obsessions de Jean-Michel BLANQUER validée officiellement. Pour celles et ceux
qui espéraient un changement de cap avec le nouveau ministre PAP NDIAYE, classé
à « gauche », à en croire certains commentaires, ils en seront pour leurs
frais. Ce sera du « BLANQUER BIS » pour ne pas dire davantage !
L’heure est à l’action de la communauté éducative pour :
· Que
soient abrogées les réformes du lycée et du baccalauréat et la suppression de
PARCOURSUP.
· La
réévaluation du budget de l’enseignement.
· Le recrutement, sur cinq ans, de 90.000
enseignants.
· Un plan de construction et d’amélioration
des équipements publics afin d’aller vers des effectifs réduits par classe,
sans disposer de locaux et d’équipements, réhabilités, modernes et en nombre
suffisant.
Cela commence les 12 et 9 juin par le vote en
faveur des candidat-e-s de la nouvelle union populaire Écologique et sociale.
Les hirondelles !
Avez-vous remarqué que de moins en moins
d’hirondelles traversent nos paysages, et surtout notre regard ? Dans mon
enfance, les hirondelles faisaient partie de notre environnement proche.
Familières, elles représentaient sur le chemin de l’école, un élan et une
aisance qui nous fascinaient et nous désespéraient à la fois tant leur envol
évoquait l’inaccessible harmonie d’une liberté absolue. Cette année, elles sont
arrivées d’un coup, surgies d’un trou plus bleu, plus lumineux dans le bleu du
ciel de Gascogne, en ce mois de mai, et ce matin, près du lac j’ai pu les voir
de plus près. Une petite dizaine, qui n’est restée que quelques minutes à
virevolter, à jouer et à se reposer, juste pour me laisser le temps de
m’étonner, de m’émerveiller. Juste l’espace d’un sourire, d’un encouragement,
car je sais que celles –là ne sont que de passage : elles remontent vers le
nord, par des chemins invisibles entre nuages, ciel et terre. C’étaient des
hirondelles de cheminée, effilées, longues comme des martinets, avec une sorte
de petit chapeau rouge, et au-dessus du bec une tache rouge. Elles sont
précieuses, avec leur beau jabot noir et leur plastron beige. Elles ont une
spécialité ; elles font des nids carrés. Leurs cousines, les hirondelles des fenêtres,
avec un beau ventre blanc, ne tarderont pas maintenant…ce sont elles qui
bâtissent les nids ronds, collés au plus près des toits. Elles vont arriver et
s’installer. J’aimerais tellement qu’elles puissent bâtir un de leurs nids à
l’abri d’un auvent de la maison…mais rien ! Peut-être faut-il attendre que la
maison se fonde plus dans le paysage pour que les hirondelles acceptent de
l’apprivoiser ! Je sais que, chaque année, quelque 30 000 espèces végétales et
animales disparaissent de la surface de notre terre. Je ne sais, mais je
pressens, que chacune, avait un rôle à jouer dans l’équilibre des jours. Que
chacun de ces insectes, de ces plantes, de ces radicelles, participait à sa
façon non seulement à l’épanouissement mais aussi à la vivance de la vie, à
l’agencement mystérieux d’un ordre dans lequel, nous les humains, avons une
place. Une place particulière, mais pas nécessairement toute la place, ni celle
que nous avons prise en envahissant l’espace et la place des autres. Avec cette
extermination permanente, silencieuse, répétitive, nous traçons une route dont
la destination nous échappe mais sur le chemin de laquelle nous sommes engagés.
Il est temps de nous mobiliser pour changer le cours des choses !
mercredi 1 juin 2022
MERCI !
Durant ce mois de mai
4806 pages ont été lues sur mon blog, soit en moyenne 154 pages par jour. Merci
pour votre assiduité !
« Au rendez-vous », l’éditorial de Laurent Mouloud dan l’Humanité.
« Va à la niche ! Va à la niche ! On est chez nous ! » Diffusées dans Envoyé spécial , les images de cette sympathisante RN de Montarg...
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjG_7TClCL10lqE7eBeNtd6uRuQE2iWIy-VZfrJrYNTs5L9FhhYD6zNsUwO6bhEeduH0_RiFp5v1NGq6b5zLCE2PjuK3gxdCjNAq0zSmKx8cb8ZilSlWqFmOtIST1ws5RFk6J7g0SfKFxfa_Ftxx84M22T2asQO7EnWUS_mkJBHQYpNKHQuHFhSfg7sOrEO/w400-h225/LMO.png)
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Un mauvais film envahit chaque recoin de l’espace public, les journaux et les plateaux de télévision. Il mériterait une palme d’or s’il n’...
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« Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde », affirmait Camus. Quand ceux-ci se déchaînent, il arrive que les mots manq...
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Elle est fatiguée, a le visage pâle et les traits tirés. Silvana tient une petite boutique de chaussures. Mère célibataire, elle arrive à ...