samedi 18 juin 2022

Au marché !



Aujourd’hui journée chaude et illuminée. Le soleil radieux et ardent me réchauffe le cœur. Au marché je vais quelques instants m’échapper. Un moment d’errance, et d’humaine chaleur. Je croise en flânant, l’œil rivé sur ma montre des courses d’imprévus au hasard des rencontres. Assis sur de vieilles pierres, une à une édifiées. De vieilles pierres qui sentent le passé. J’observe calmement et mes oreilles palpitent. Mille pensées dans ma tête s’agitent. J’ai commencé à écrire et mes yeux à ouvrir. Hésitant entre le vague à l’âme et le rire. Je rêve de vieux amis comme s’ils n’étaient jamais partis. Sages, fiers, souvent hâbleurs sont les gascons. J’ai tout de suite aimé leur accent, Il chante ce que chantent les torrents. Sur leur visage est inscrite la dignité,  sous forme de droiture et de simplicité. Il y a ceux qui parlent beaucoup pour ne rien dire. Il y a ceux qui se taisent et ont beaucoup à dire. Il y a ceux dont le silence est souffrance. Il y a ceux dont les souffrances sont silence. Il y a ceux qui vivent leurs rêves au présent. Il y a ceux qui vivent leur vie en rêvant. J’admire mamie, son teint de porcelaine, son franc parler, toujours sereine Elle fait des confitures divines, un délice étalé sur les tartines. Voilà Tonin, canne nerveuse dans sa main crevassée, il fixait les limites à ne pas dépasser. Son chien fidèle compagnon de toujours obéit au sifflet, nul besoin de discours. Un béret noirâtre rivé sur sa tête, regard malicieux de la chouette, il devinait le temps du lendemain, sentait le mousseron dans les chemins. José, les traits burinés, la moustache gauloise, ses paroles colorées parfois grivoises, le verbe haut, il sait parler. Il a même de la prestance, dit des choses non vérifiées, ose donner des références, depuis des décades, son étal fait partie du décor. Angélo a le don de mettre tout le monde d’accord. Comme un rituel répété de mille façons, on se presse pour humer ses champignons. Le temps de la morille a disparu,  celui du bolet et de la chanterelle n’est pas venu. On s’accommodera du parfum du mousseron, régal et réjouissances de tous les marmitons. Fidèle et adorable est l’artiste Juliette. Entre plume, pinceau et brouette, les muses inspiratrices, elle guette. Tous les arts avec bonheur elle marie, pour les partager avec ses ami-e-s. Promener son regard sur le charme des gens et de la nature, depuis la nuit des temps, ces choses durent. Les choses les plus simples sont les plus belles. Ne passons pas à côté des splendeurs de la vie. La culture comblera jusqu’à nos envies Et puis gardons-nous de juger sur la mine, visage dur peut cacher pensée cristalline.

 

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