Aujourd’hui journée chaude et illuminée.
Le soleil radieux et ardent me réchauffe le cœur. Au marché je vais quelques
instants m’échapper. Un moment d’errance, et d’humaine chaleur. Je croise en
flânant, l’œil rivé sur ma montre des courses d’imprévus au hasard des
rencontres. Assis sur de vieilles pierres, une à une édifiées. De vieilles
pierres qui sentent le passé. J’observe calmement et mes oreilles palpitent. Mille
pensées dans ma tête s’agitent. J’ai commencé à écrire et mes yeux à ouvrir. Hésitant
entre le vague à l’âme et le rire. Je rêve de vieux amis comme s’ils n’étaient
jamais partis. Sages, fiers, souvent hâbleurs sont les gascons. J’ai tout de
suite aimé leur accent, Il chante ce que chantent les torrents. Sur leur visage
est inscrite la dignité, sous forme de
droiture et de simplicité. Il y a ceux qui parlent beaucoup pour ne rien dire. Il
y a ceux qui se taisent et ont beaucoup à dire. Il y a ceux dont le silence est
souffrance. Il y a ceux dont les souffrances sont silence. Il y a ceux qui
vivent leurs rêves au présent. Il y a ceux qui vivent leur vie en rêvant. J’admire
mamie, son teint de porcelaine, son franc parler, toujours sereine Elle fait
des confitures divines, un délice étalé sur les tartines. Voilà Tonin, canne nerveuse
dans sa main crevassée, il fixait les limites à ne pas dépasser. Son chien
fidèle compagnon de toujours obéit au sifflet, nul besoin de discours. Un béret
noirâtre rivé sur sa tête, regard malicieux de la chouette, il devinait le
temps du lendemain, sentait le mousseron dans les chemins. José, les traits
burinés, la moustache gauloise, ses paroles colorées parfois grivoises, le
verbe haut, il sait parler. Il a même de la prestance, dit des choses non
vérifiées, ose donner des références, depuis des décades, son étal fait partie
du décor. Angélo a le don de mettre tout le monde d’accord. Comme un rituel
répété de mille façons, on se presse pour humer ses champignons. Le temps de la
morille a disparu, celui du bolet et de
la chanterelle n’est pas venu. On s’accommodera du parfum du mousseron, régal
et réjouissances de tous les marmitons. Fidèle et adorable est l’artiste
Juliette. Entre plume, pinceau et brouette, les muses inspiratrices, elle
guette. Tous les arts avec bonheur elle marie, pour les partager avec ses
ami-e-s. Promener son regard sur le charme des gens et de la nature, depuis la
nuit des temps, ces choses durent. Les choses les plus simples sont les plus
belles. Ne passons pas à côté des splendeurs de la vie. La culture comblera
jusqu’à nos envies Et puis gardons-nous de juger sur la mine, visage dur peut
cacher pensée cristalline.
samedi 18 juin 2022
Au marché !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
ÇA PLEURE UN HOMME !
Un homme ne pleure pas, un homme réfléchit, il fait taire son cœur, il est impénétrable. Voilà ce que disait le vieillard vénérable au c...
-
Un mauvais film envahit chaque recoin de l’espace public, les journaux et les plateaux de télévision. Il mériterait une palme d’or s’il n’...
-
Parfois ce qui aurait pu être un épilogue devient un début. On se dit alors qu’il va falloir vivre différemment. On se dit aussi qu’on pou...
-
C’est avec une intense émotion et une profonde tristesse que je viens d’apprendre le décès de Guy AUZOLLES. Je le savais malade et affaibl...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire