jeudi 2 juin 2022

Les hirondelles !



Avez-vous remarqué que de moins en moins d’hirondelles traversent nos paysages, et surtout notre regard ? Dans mon enfance, les hirondelles faisaient partie de notre environnement proche. Familières, elles représentaient sur le chemin de l’école, un élan et une aisance qui nous fascinaient et nous désespéraient à la fois tant leur envol évoquait l’inaccessible harmonie d’une liberté absolue. Cette année, elles sont arrivées d’un coup, surgies d’un trou plus bleu, plus lumineux dans le bleu du ciel de Gascogne, en ce mois de mai, et ce matin, près du lac j’ai pu les voir de plus près. Une petite dizaine, qui n’est restée que quelques minutes à virevolter, à jouer et à se reposer, juste pour me laisser le temps de m’étonner, de m’émerveiller. Juste l’espace d’un sourire, d’un encouragement, car je sais que celles –là ne sont que de passage : elles remontent vers le nord, par des chemins invisibles entre nuages, ciel et terre. C’étaient des hirondelles de cheminée, effilées, longues comme des martinets, avec une sorte de petit chapeau rouge, et au-dessus du bec une tache rouge. Elles sont précieuses, avec leur beau jabot noir et leur plastron beige. Elles ont une spécialité ; elles font des nids carrés. Leurs cousines, les hirondelles des fenêtres, avec un beau ventre blanc, ne tarderont pas maintenant…ce sont elles qui bâtissent les nids ronds, collés au plus près des toits. Elles vont arriver et s’installer. J’aimerais tellement qu’elles puissent bâtir un de leurs nids à l’abri d’un auvent de la maison…mais rien ! Peut-être faut-il attendre que la maison se fonde plus dans le paysage pour que les hirondelles acceptent de l’apprivoiser ! Je sais que, chaque année, quelque 30 000 espèces végétales et animales disparaissent de la surface de notre terre. Je ne sais, mais je pressens, que chacune, avait un rôle à jouer dans l’équilibre des jours. Que chacun de ces insectes, de ces plantes, de ces radicelles, participait à sa façon non seulement à l’épanouissement mais aussi à la vivance de la vie, à l’agencement mystérieux d’un ordre dans lequel, nous les humains, avons une place. Une place particulière, mais pas nécessairement toute la place, ni celle que nous avons prise en envahissant l’espace et la place des autres. Avec cette extermination permanente, silencieuse, répétitive, nous traçons une route dont la destination nous échappe mais sur le chemin de laquelle nous sommes engagés. Il est temps de nous mobiliser pour changer le cours des choses !

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

ÇA PLEURE UN HOMME !

Un homme ne pleure pas, un homme réfléchit, il fait taire son cœur, il est impénétrable.   Voilà ce que disait le vieillard vénérable au c...