samedi 25 juin 2022

L’Interruption Volontaire de Grossesse : « Un droit fragile, même en France !



L’abolition de l’arrêt qui faisait de l’IVG un droit protégé par la constitution aux États-Unis est un véritable séisme. Ses conséquences potentielles pour les droits de femmes inquiètent partout dans le monde. Cet événement nous rappelle que, même en France, des droits fondamentaux, acquis de haute lutte, comme l’a été le droit à l’avortement en 1975 avec la loi VEIL, restent fragiles et peuvent être remis en cause à tout moment. Si le contexte français n’est pas comparable à la situation aux États-Unis, des voyants rouges restent allumés dans l’hexagone et indiquent que le droit des femmes à disposer de leur corps n’est pas terminé. La réprobation sociale associée à l’IVG est largement entretenue par les militants du « droit à la vie ». Le débat sur le droit à l’IVG reste marqué par la montée en puissance de mouvements conservateurs anti-IVG ou « anti-choix ». La proposition de loi sur le renforcement du droit à l’IVG a été promulguée le 3 mars 2022, au bout de deux années de débat. Le délai autorisé pour pratiquer l’IVG a été allongé de 12 à 14 semaines. Des mesures considérées comme de réels progrès pour la défense des droits de femmes. Cependant, il ne faut pas oublier que ce texte a fait l’objet de nombreuses réserves de la part du gouvernement. Loin de soutenir ce texte, Emmanuel Macron lui-même utilise régulièrement les termes de « traumatisme » ou de « drame », rhétorique présente chez les anti-IVG, pour parler de l’avortement. Si comparaison n’est pas raison c’est ce genre de propos que nous avons souvent entendus du côté du RN. Après un silence assourdissant, le RN, réagissant à l’arrêt de la cour suprême des États-Unis vient de s’exprimer ce samedi en ces termes : « le RN ne s’oppose pas au droit à l’avortement, mais « connaît ses priorités » ! Le porte-parole du RN, Philippe Ballard ajoute « On est souverainistes, donc on ne se mêle pas des affaires des autres…Je suis parlementaire, et porte-parole d’un parti politique français ». Quant à la possibilité d’inscrire le respect de l’IVG dans la constitution, « on connaît nos priorités », tranche le porte-parole, préférant mettre en avant le pouvoir d’achat. Rien d’étonnant. Les positions changeantes du parti d’extrême droite sont connues. Laure Lavalette, aujourd’hui députée du Var avait signé en 2014 un texte réclamant l’abrogation du droit à l’avortement, assurant « aujourd’hui qu’elle n’est pas anti-IVG ». Sophie Robert, conseillère de la région Auvergne-Rhône-Alpes propose en 2021 « d’éradiquer l’avortement qui ravage la France ». Si Marine Le Pen a officiellement rompu en 2002 avec la position historique de son parti opposé à l’IVG, elle reste ambigüe sur cette question. Elle continue de s’accrocher à toute tentative visant à limiter son recours. En 2012, elle dénonçait les « avortements de confort ». En 2022, elle s’est opposée à l’allongement du délai légal pour l’IVG de 12 à 14 semaines. La vieille opposition du Front national à la loi Veil de 1975 avance à peine masquée. On se souvient de ce propos de Jean-Marie Le Pen, s’adressant aux femmes «  l’affirmation que votre corps vous appartient est tout à fait dérisoire ». Les accointances de Marine Le Pen avec le dirigeant hongrois Viktor Orban qui a rendu l’avortement quasi-illégal dans son pays a en effet de quoi inquiéter. Comme quoi l’IVG dans notre pays est encore un droit fragile !

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