jeudi 18 juillet 2024

« Le bel accord »,, l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité.



En s’entendant in extremis sur la candidature du communiste André Chassaigne au Perchoir, la gauche vient de faire mentir ses adversaires. Avec ce bel accord, elle rassure aussi ses électeurs qui commençaient à désespérer de sa capacité à se hisser à la hauteur du moment historique, après la belle surprise des législatives où, surmontant ses divisions, elle s’est unie dans le Nouveau Front populaire (NFP). Reste le plus dur : gagner la bataille de la présidence de l’Assemblée nationale, ce jeudi, alors que la gauche y dispose de moins de 200 sièges sur 577.

La candidature du président tout juste réélu du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) est un choix d’intelligence et de sagesse. Elle permet à la fois de dépasser l’opposition stérile entre la FI et le PS qui paralyse le NFP depuis dix jours, et de jouer la carte du rassemblement majoritaire derrière une personnalité reconnue pour son ouverture d’esprit, ses principes républicains et son éthique sourcilleuse. Avec André Chassaigne au Perchoir, c’est la garantie d’une présidence de l’Assemblée authentiquement de gauche, respectueuse de l’opinion et des droits de chaque député quel que soit son parti, mais aussi intransigeante avec ceux qui, demain, tenteraient de dévoyer l’institution pour en faire une tribune de haine et de fracture de la communauté nationale.

Le parcours d’André Chassaigne révèle le meilleur de la tradition du communisme français. Celle qui fait de la participation de chacun aux choix démocratiques la condition du changement social et de jours meilleurs. Sa méthode de délibération citoyenne dans sa circonscription du Puy-de-Dôme est riche de nombreux succès dans l’Hémicycle en vingt-deux ans de mandats. Parce que ces qualités peuvent permettre au député PCF de faire gagner le NFP, ses adversaires vont redoubler d’efforts pour le faire tomber. Tous les coups tordus, tous les arrangements de l’ombre sont désormais possibles. Il en va de la crédibilité à rassembler, demain, une majorité pour gouverner. Mais si la gauche réussit cette épreuve, la pression citoyenne redoublera pour qu’elle désigne au plus vite son candidat pour Matignon.

 

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