En s’entendant in extremis sur la candidature du communiste André
Chassaigne au Perchoir, la gauche vient de faire mentir ses adversaires.
Avec ce bel accord, elle rassure aussi ses électeurs qui commençaient à
désespérer de sa capacité à se hisser à la hauteur du moment historique, après
la belle surprise des législatives où, surmontant ses divisions, elle s’est
unie dans le Nouveau Front populaire (NFP). Reste le plus dur : gagner la
bataille de la présidence de l’Assemblée nationale, ce jeudi, alors que la
gauche y dispose de moins de 200 sièges sur 577.
La candidature du président tout juste réélu du groupe de la Gauche
démocrate et républicaine (GDR) est un choix d’intelligence et de sagesse. Elle
permet à la fois de dépasser l’opposition stérile entre la FI et le PS qui
paralyse le NFP depuis dix jours, et de jouer la carte du rassemblement
majoritaire derrière une personnalité reconnue pour son ouverture d’esprit, ses
principes républicains et son éthique sourcilleuse. Avec André Chassaigne au
Perchoir, c’est la garantie d’une présidence de l’Assemblée authentiquement de
gauche, respectueuse de l’opinion et des droits de chaque député quel que soit
son parti, mais aussi intransigeante avec ceux qui, demain, tenteraient de
dévoyer l’institution pour en faire une tribune de haine et de fracture de
la communauté nationale.
Le parcours d’André Chassaigne révèle le meilleur de la tradition
du communisme français. Celle qui fait de la participation de chacun aux choix
démocratiques la condition du changement social et de jours meilleurs. Sa
méthode de délibération citoyenne dans sa circonscription du Puy-de-Dôme est
riche de nombreux succès dans l’Hémicycle en vingt-deux ans de mandats. Parce
que ces qualités peuvent permettre au député PCF de faire gagner le NFP,
ses adversaires vont redoubler d’efforts pour le faire tomber. Tous les
coups tordus, tous les arrangements de l’ombre sont désormais possibles. Il en
va de la crédibilité à rassembler, demain, une majorité pour gouverner. Mais si
la gauche réussit cette épreuve, la pression citoyenne redoublera pour qu’elle
désigne au plus vite son candidat pour Matignon.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire