dimanche 18 décembre 2022

Nos pensées, contre l’oubli !



C’est le plus souvent, arrivés à l’hiver de nos vies que nos pensées vont vers celles et ceux qui nous ont apporté aide et soutien dans les moments difficiles, vers les êtres chers que nous avons aimés. Lorsqu’il arrive que nous mettions les pas dans les pas de ceux qui nous ont précédé sur cette terre, nous sentons frissonner l’arbre du silence. Provenait-il de l’arbre dont nous sommes issus ? Celui de nos parents, de nos familles, de nos ami-e-s les plus cher-e-s, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Nous ressentons alors, le besoin de faire revivre dans nos mémoires, ces êtres auxquels on doit tout. Grâce à leur travail, à leur force, à leur courage et, bien souvent à leur souffrance. Qu’est-ce qui compte, en effet, dans une vie, sinon la fidélité à des valeurs, à un monde de justice et de paix, à des êtres à qui nous devons tout, qui nous ont fait ce que nous sommes ? À quoi serviraient les livres s’ils ne portaient pas témoignage de ceux qui ont aimé, qui ont souffert, qui ont lutté pour eux-mêmes, mais aussi et surtout pour préparer notre avenir, celui de nos enfants et petits-enfants ? Peu importe, que parfois, elles aient été banales, ces vies. En vérité, aucune ne l’est dès qu’elle a subi le choc de l’Histoire en marche, de ses guerres, de ses malheurs, de ses avancées progressistes ou de ses grandes mutations. Elles appartiennent à des femmes et des hommes dont le passage sur terre, a laissé des traces ineffaçables. Des vies qui n’étaient pas plus aisées que celles d’aujourd’hui, particulièrement pour celles et ceux qui ne possédaient rien, sinon leurs mains pour travailler. Ces vingt dernières années le monde a changé à une vitesse folle. Un monde devenu davantage celui du fric, des actionnaires et de leurs dividendes. Aujourd’hui, on est censé beaucoup communiquer, mais on ne transmet pas. Cette communication est horizontale, rarement verticale. Les livres transmettent vraiment, protégeons-les ! C’est peut-être la raison de leur survie. On ne reviendra pas en arrière et il ne le faut pas. Au reste, la marche du monde, ne s’est jamais embarrassée des vies minuscules, hier comme aujourd’hui. Ces vies, ces expériences, ces combats du siècle passé, sont précieux parce qu’ils constituent un socle sur lequel prendre appui pour franchir les obstacles. Puiser à leur source doit donner des forces et de l’espoir pour rendre demain meilleur. La littérature, qui est, avant tout, une lutte perpétuelle contre l’oubli et le temps, doit, s’attacher à cette mission grâce à laquelle, espérons-le, elle survivra tout en témoignant du fait que les humains, comme les arbres, pour pousser haut ont besoin de racines profondes et vigoureuses.

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