Se taire, sur terre, et surtout ne rien
dire car l’enfer se terre sous les soupirs. Laisser faire la misère et
se tapir, au creux d’hier, se contenir.
Je me souviens de ce jour, où les mots sont
morts, de ce silence lourd figeant
l’écho, en plein essor, les idées pendues
à des rapports, et l’actualité nue et
retord. Se taire, sur terre, c’est un peu mourir. L’air solitaire n’inspire que des vers sans lumière ou pire, un téméraire empire. Je me rappelle mes ailes, les
rêves à la pelle, toutes ces dorures qui
étincellent ces vibrations qui
s’emmêlent. Se taire sur terre, n’est que
gémir, ne sert qu’un air, dépérir.
Éteindre la lumière et s’endormir ne sert qu’à faire des souvenirs Se taire sur terre, manquer d’air
et revenir, d’un univers que seul le
désert inspire, faire un sanctuaire pour
y refleurir. Mais quel est cet appel qui
résonne encore ? Est-ce
l’immortalité qui appelle en renfort ? Ma volonté, mon être sans mon corps, mes rêves imparfaits et mes remords.
Se taire sur terre, oublier de sourire à des frères que l’espoir inspire c’est un peu
s’entretenir avec une histoire sans
avenir. Il faut dessiner les astres pour
avoir un ciel, poser sa toile, même
sommaire, sur le réel, y tracer des
surfaces aux lueurs pastelles, donner sa
préface à une beauté nouvelle. Vers après
vers, juste dire que se taire ne sert
qu’à se maudire. Et à laisser en jachère
le vivre, c’est de vie que l’on se prive.
dimanche 20 février 2022
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