dimanche 31 octobre 2021

DEGAS : « l’étoile ou la danseuse sur la scène »



Baudelaire estimait que « les œuvres de Delacroix sont de grands poèmes ». Cette pensée pourrait s’appliquer aussi aux créations des artistes « phares » du XIXème siècle. À la magie des mots, répond celle des couleurs et des lignes, leur charme puissant. Selon la théorie des « correspondances » chères à Baudelaire : « les parfums, les couleurs et les sons se répondent. » Un tableau de DEGAS peut difficilement être mieux illustré que par l’un de ses sonnets, car il est lui-même peintre poète. Ces odes évoquent ses sujets favoris.

 

PETITE DANSEUSE

 

Danse gamin ailé, sur les gazons de bois,

N’aime rien que ça, danseuse pour la vie,

    Ton bras mince, placé dans la ligne choisie,

Équilibre, balance et ton vol et ton poids.

                      

                       Taglioni, venez, princesse d’Arcadie ;

        Nymphes, Grâces, venez des âmes d’autrefois

  Ennoblir et former, souriant de mon choix,

                       Le petit être neuf, à la mine hardie.

 

   Si Montmartre a donné l’esprit et les aïeux,

                       Roxelane le nez et la Chine les yeux,

                       Attentif Ariel, donne à cette recrue.

 

       Tes pas légers de jour, tes pas légers de nuit ;

        Fais que, pour mon plaisir, elle sente son fruit,

                       Et garde, au palais d’or, la race de sa rue.

 

samedi 30 octobre 2021

Il n'y a pas d'amour heureux ?

 


Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force

Ni sa faiblesse ni son cœur Et quand il croit

Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix

Et quand il croit serrer son bonheur il le broie

Sa vie est un étrange et douloureux divorce

Il n'y a pas d'amour heureux

 

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes

Qu'on avait habillés pour un autre destin

À quoi peut leur servir de se lever matin

Eux qu'on retrouve au soir, désœuvrés, incertains

Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes

Il n'y a pas d'amour heureux

 

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure

Je te porte dans moi comme un oiseau blessé

Et ceux-là sans savoir nous regardent passer

Répétant après moi les mots que j'ai tressés

Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent

Il n'y a pas d'amour heureux

 

Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard

Que pleurent dans la nuit nos cœurs à l'unisson

Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson

Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson

Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare

Il n'y a pas d'amour heureux

 

Emploi, retraites, : « L’enfumage »



Ministres, chroniqueurs ont entonné ces derniers jours le même refrain : « Tout va pour le mieux au chapitre de l’emploi ». Sauf que ces commentateurs avertis, et toujours prompts à assurer le service après-vente pour le pouvoir macronien, omettent volontairement  d’évoquer deux sujets, pourtant ô combien importants. D’abord l’immense majorité des contrats d’embauche sont des CDD, et souvent pour une durée de un ou deux mois. Second sujet : 40% des personnes partant à la retraite ne sont déjà plus en activité. Pourtant, Macron, Castex,  Philippe, Le Maire, Bertrand, Barnier, Pécresse, Zemmour et compagnie entonnent le même refrain : « Les français ne travaillent pas assez », il est urgent de repousser l’âge légal de départ à la retraite, à 65, voire 67 ans » S’empressant d’ajouter qu’il faudrait au préalable augmenter le taux d’emploi des plus de 60 ans. Enfumage ! La démonstration est faite que la seule proposition fiable reste bien de fixer à 60 ans l’âge de départ à la retraite.

vendredi 29 octobre 2021

MATISSE : « Tristesse du roi »



Dernier grand effort pictural de Matisse, ce travail représente la somme des thèmes qui parcourent toute son œuvre. C’est l’adieu de l’artiste – représenté par le roi vêtu de noir, la guitare à la main – à son atelier, à ses modèles féminins et aux thèmes de la danse et de la musique. Le mélange étonnant de bleus,  de verts, de violets ou de jaunes rassemble des éléments qu’il avait traités séparément auparavant. Le résultat est presque biblique, on pense à David ou à Loth et ses filles. Cette toile parle un langage universel jamais atteint par Matisse auparavant, nourri d’allusions subtiles à ses prédécesseurs et à ses contemporains. La couleur et le dessin à son apogée font penser immédiatement à Delacroix et à Picasso. Matisse peindra encore de très belles toiles dans les deux dernières années de sa vie mais « Tristesse du roi » reste l’adieu définitif à son passé.


Retenez cette date : Le 7 décembre à 20 h 30 au Trianon « l’Odyssée antarctique ». Une magnifique réalisation et un hommage à Maurice SEBBAH (Robert Clément)

 



L’histoire portée à l’écran dans ce film documentaire, réalisé par Djamel TAHI appartient au patrimoine de l’exploration polaire française. Cette odyssée polaire témoigne d’une des plus grandes aventures scientifiques et humaines sur le continent antarctique. En 1956, le monde scientifique décide d’explorer l’Antarctique. Douze pays, dont la France, entreprennent un vaste programme de recherche destiné à percer les mystères du Continent blanc. L’Année Géophysique Internationale (AGI) est née. En décembre 1956, après 77 jours de mer pour rallier la France à l’Antarctique, une poignée d’hommes accompagnés par Paul Émile Victor débarque en Terre Adélie pour implanter deux bases. La base principale, baptisée Dumont d’Urville, prévue pour accueillir une vingtaine d’hommes est installée à la côte. La seconde, une petite maison baptisée du nom de Charcot est implantée à 320 kms à l’intérieur du continent. Dans cet éblouissant documentaire, nous retrouvons les témoignages des derniers témoins des missions de l’AGI. Parmi eux Maurice SEBBAH, membre de la première expédition emmenée par Robert GUILLARD, qui a eu en charge la construction et l’implantation des deux bases françaises en Terre Adélie. Maurice SEBBAH, radio de cette expédition, nous apporte son précieux témoignage ainsi que des documents inédits. Maurice nous a quittés le 15 févier dernier. Il ne verra pas « sa belle aventure polaire ». Je me souviens, c’était à la fin de l’année 2019, à Romainville. Maurice, m’avait dédicacé  un magnifique ouvrage « La grande Odyssée » Ce soir-là, son ami, Djamel TAHI nous avait confié qu’il envisageait la projection de « l’Odyssée Antarctique », dans notre Trianon. Maurice s’en faisait une joie immense. Malheureusement, la crise sanitaire en décidera autrement. Alors, ce 7 décembre, nos pensées iront vers lui. Maurice SEBBAH était pour moi, un ami, un camarade très cher. Les plus anciens d’entre nous se rappellent l’élu, le militant, tracts à la main et musette de l’Humanité sur le dos, dans son quartier Jaurès. C’était la partie connue de la vie de Maurice SEBBAH. L’autre moins connue aura été son aventure en Terre Adélie. C’est pour vivre cette aventure polaire, et en hommage au « Grand Monsieur » qu’a été Maurice SEBBAH, que je vous invite, mes très cher.e.s ami.e.s,  à nous retrouver le 7 décembre à 20 h 30 au Trianon.

« L’Odyssée Antarctique », racontée par Antoine De Caunes

Film documentaire long métrage

Réalisateur : Djamel TAHI

Productrice : Nathalie DEFOSSEZ

jeudi 28 octobre 2021

Privatisation de la ligne ferroviaire Marseille-Nice : « La voie est ouverte » !



Dans un article à la Une, Le Figaro applaudit. Hier, les élu.e.s de la région Provence – Alpes – Côte – d’Azur  ont entériné l’attribution de l’exploitation de la ligne ferroviaire Marseille – Toulon – Nice au groupe privé TRANSDEV à partir de 2025, mettant fin, pour la première fois, au monopole de la SNCF. Un cadeau juteux à TRANSDEV. En effet cette ligne qui longe la côte, réputée pour son panorama, génère 34% des recettes du réseau ferroviaire régional, même si elle ne représente que 10% du trafic. Cette offensive libérale aura de lourdes conséquences  pour les usagers et les cheminots. Pour la CGT Cheminots qui rappelle « que le coût du « km-train » aujourd’hui à 15,8 €, va passer à 20 € en 2025 quand TRANSDEV sera arrivé, occasionnant donc une augmentation de 25% en dépense publique pour subventionner le ligne ». Ce choix de la France d’ouvrir à la concurrence son réseau ferré va à l’encontre du mouvement dans les autres pays européens de revenir sur les privatisations et de renationaliser, partiellement ou totalement les chemins de fer. L’exemple du Royaume-Uni, de ses trains en retard et de ses chemins de fer en piteux état, fait redouter le pire pour l’avenir. L’histoire nous l’apprend. La libéralisation des réseaux de transports est une erreur. Ce qui a été débuté par Margaret Thatcher « outre-manche » s’est soldé par une renationalisation. À chaque fois qu’il y a privatisations, les opérateurs cherchent à faire des bénéfices avant d’offrir un service de qualité. Depuis la réforme de 2018, un salarié qui effectue plus de 50% de son activité pour la nouvelle filiale ne pourra pas refuser d’être transféré, sous peine de rupture de son contrat de travail. Au total, ce sont près de 200 agents qui devraient basculer chez TRANSDEV, qui a obtenu une réduction du nombre de salariés transférés. Et s’ils sont sensés y arriver avec leurs rémunérations et retraites, beaucoup d’incertitudes persistent. Les cheminots se mobilisent contre cette ouverture à la concurrence et le dumping social. Faisons en sort qu’elle soit l’affaire de toutes et tous. Mettons cette question au cœur des débats des échéances présidentielles et législatives.

« Les constructeurs », l’œuvre aboutie de Fernand Léger !

 


Le retour en France de Fernand Léger marque à la fois la présence désormais acquise de l’homme dans ses tableaux et le retour définitif du sujet. Pour l’homme, Léger s’en explique : « Dans mes dernières toiles, où prennent place des figures liées à des sujets, peut-être trouverez-vous que la figure humaine aurait tendance à devenir l’objet majeur. L’avenir dira si cela est meilleur plastiquement ou si c’est une erreur. En tout cas le dispositif actuel est toujours dominé par des valeurs contrastées qui doivent justifier cette évolution. » Quant au sujet, Léger prend bien garde de souligner : « Il faut s’entendre sur le mot « sujet ». Je ne peins pas des sujets, mais des contrastes. Je fais de la peinture, pas de littérature descriptive. »

Le « contraste » le plus célèbre, mais aussi le plus « mal-aimé » de l’après-guerre – à l’image de son auteur d’ailleurs – est celui des « Constructeurs ». Léger, rêvant toujours de prendre ses travaux dd travailleur pour des travailleurs, a cru trouver là une bonne occasion d’établir le dialogue tout en élevant un monument à sa façon à ses chers camarades. L’idée lui en est venue en allant à Chevreuse. « Il y avait près de la route, trois pylônes de lignes à haute tension en construction. Perchés dessus, les hommes y travaillaient. J’ai été frappé par le contraste entre ces hommes, l’architecture métallique, les nuages du ciel. Ces hommes tout petits, comme perdus dans un ensemble rigide, dur, hostile. C’est cela que j’ai voulu rendre sans concession. J’ai évalué à leur valeur exacte le fait humain, le ciel, les nuages, le métal. Si les figures de mes ouvriers sont plus variées ; si je m’approche davantage d’une individualisation des personnages, c’est que le contraste violent entre eux et la géométrie métallique dans laquelle ils sont situés est au maximum. Les sujets modernes, sociaux ou autres, seront valables autant que cette loi des contrastes sera respectée. Notre vie moderne est faite de contrastes journaliers. Ils doivent entrer dans nos préoccupations actuelles. »

Fernand Léger n’en démord pas, si ces « Constructeurs » sont proches de l’humain, c’est pour accentuer le contraste avec le monde mécanique. Mais ce qui a changé, depuis l’époque « des éléments mécaniques », qui subordonnaient l’homme-robot à la machine, c’est que Léger, dans son approche nouvelle du monde, a en quelque sorte, libéré l’homme des contraintes de la technique. Ces petits bonhommes n’occupent pas plus de place, certes,  dans les tableaux de la série des « Constructeurs » que les échafaudages, mais ils s’y promènent désormais librement.

Cela suffit-il à séduire le peuple ? Pour s’en rendre compte Léger accroche un jour ses « Constructeurs » dans la cantine des usines Renault : « À midi, les gars sont arrivés. En mangeant, ils regardaient les toiles. Il y en avait qui ricanaient : « Regarde-les, mais ils ne pourraient pas travailler ces bonhommes avec des mains comme ça. » En somme, ils faisaient un jugement par comparaison. Mes toiles leur semblaient drôles, ils ne comprenaient rien. Moi, je les écoutais et j’avalais tristement ma soupe. Huit jours plus tard je suis retourné manger à la cantine.

L’atmosphère avait changé. Les gars ne riaient plus, ils ne s’occupaient plus des tableaux. Pourtant pas mal d’entre eux, tout en mangeant, levaient les yeux, regardaient un instant mes toiles, puis se plongeaient à nouveau dans l’assiette. Qui sait, les toiles les intriguaient-ils ? Et quand j’étais pour partir, voilà un gars qui me dit : « Vous êtes le peintre n’est-ce pas ? Vous allez voir, ils vont s’apercevoir mes copains, quand on aura enlevé vos toiles, quand ils auront le mur tout nu devant, ils vont s’apercevoir ce que c’est vos couleurs… » Ça fait plaisir, çà ! Et puis… »

 

« Quand nous parlons nous entendons

La vérité des charpentiers

Des maçons des couvreurs des sages

Ils ont porté le monde au-dessus de la terre

Au-dessus des prisons des tombeaux des cavernes

Contre toute fatigue ils jurent de durer »

Paul Éluard : Les Constructeurs.

À Fernand Léger

 

mercredi 27 octobre 2021

DE MANET À MONET !



Manet, Monet : de cette homonymie presque parfaite Monet sut malicieusement tirer parti, tandis que Manet s’en irritait : « Qu’est-ce donc que ce Monet qui fait comme s’il s’appelait Manet et tire profit de mon nom connu ?» Monet avait pu voir des œuvres  de Manet lors d’une exposition organisée boulevard des Italiens en 1863, parmi lesquelles « la musique aux tuileries », « le ballet espagnol », « Lola de Valence » aux côté de tableaux de Courbet, Corot, Delacroix et Stevens. La technique qu’il emploiera pour son « déjeuner sur l’herbe » révèle une proximité entre son « faire » et celui de Manet, dans la présentation des personnages féminins en particulier.

Au salon de 1865, l’un et l’autre proposent deux de leurs œuvres : « l’embouchure de la Seine à Honfleur et « la pointe de la Hève à marée basse pour Monet, « Jésus insulté par les soldats » et « Olympia pour Manet. Si les critiques montrent de l’intérêt à Monet, dont les toiles sont remarquées, il n’en va pas de même pour Manet, par qui le scandale, une fois de plus arrive. Tout comme son « déjeuner sur l’herbe » de 1863, son « Olympia » soulève un tollé quasi général : c’est que cette jeune femme nue, qui reçoit allongée le bouquet que lui tend une domestique noire, est scandaleuse à plus d’un titre. Il s’agit manifestement d’une prostituée. La couleur étrange de sa peau choque, ce qui lui vaudra, entre autres épithètes, celles de « gorille femelle » ou « d’odalisque au ventre jaune. » « Je voudrais bien voue avoir ici mon cher Baudelaire, les injures pleuvent sur moi comme grêle », écrit Manet, désespéré à son ami.

À cette époque encore, le nu, pour être accepté, doit être présenté sous couvert de mythologie : ainsi « la naissance de Vénus » de Cabanel, peintre académique, présenté au salon de 1863, a été acheté par Napoléon III. Tandis que Manet se fait huer de toutes parts, Monet se voit couvrir d’éloges. Le critique d’art Paul MANTZ, à propos note, à propos du salon de 1865 : « …mais le goût des colorations harmonieuses dans le jeu des tons analogues, le sentiment des valeurs, l’aspect saisissant de l’ensemble, une manière hardie de voir les choses et de s’imposer à l’attention du spectateur, ce sont là des qualités que M. Monet possède déjà à un haut degré. Son « embouchure de la Seine » a brusquement arrêtés au passage, et nous ne l’oublierons plus.

De tels propos encouragent le jeune peintre à se lancer dans les travaux les plus risqués, et lui donnent l’audace de rivaliser avec d’autres artistes, Manet en particulier, et surtout avec « le déjeuner sur l’herbe » de celui-ci. Dorénavant, il intégrera personnages et figures à ses tableaux. Il commence les travaux préparatoires de ce qui deviendra son « déjeuner sur l’herbe ». Mais la rivalité avec Manet se fait également sentir, peut-être plus nettement encore, dans « Femmes au jardin ». Ayant commencé cette toile en plein-air, à Ville-d’Avray où il vivait alors, il la termine en atelier à Honfleur. Elle sera refusée au salon de 1867, mais son ami Bazille la lui achète pour la somme de deux mille cinq cents francs, payables par mensualités.

En avril 1865, Monet se trouve à CHAILLY, dans la forêt de Fontainebleau. Il loge à l’auberge du Lion d’Or. Bazille le représente allongé après une chute, attendant des soins. Ce sera « l’Ambulance improvisée ». Homme à la personnalité chaleureuse Bazille aimait à prendre ses amis pour modèles. Renoir, Sisley, Astruc, Manet, Edmond Maître poseront tous pour lui.

PROFILS DE L'ART (1992)

 


Il était là assis, fourbu, les yeux fatigués d’un travail ou par hasard il a tout perdu, le respect, l’envie vaille que vaille. Ses amis aussi, des enfants qui ont fui, un amour en sursis. Il était honnête et travailleur ? La rudesse rien ne lui faisait peur, il aurait tout donné pour ce labeur. Santé elle, partie, la jeunesse, l’envie, l’amitié elle aussi. Le destin en a voulu autrement. Un monde qui bouge avec le temps, une triste erreur inconsciemment. Et ces visages tournés vers l’autre ailleurs, ne comprenant pas ses peurs. Là en arrière, Il était resté assis sur ce banc, courbé, dos au temps, Il s’imagine de temps en temps. Un avenir, un toit pour longtemps......

mardi 26 octobre 2021

Logement : « Une menaçante circulaire ministérielle »



Je viens de prendre connaissance dans plusieurs articles de la presse quotidienne d’une circulaire ministérielle, avec ce titre : « Le gouvernement veut s’attaquer aux maires qui construisent « trop » de HLM. Il y aurait, nous dit-on,  des maires qui ne construisent pas assez de HLM et ceux qui en bâtissent trop. Pour les premiers, l’exécutif prévoit de transférer le permis au préfet, confié jusque-là aux maires. Pour les seconds, le gouvernement envisage d’encadrer la construction de nouveaux HLM au profit « d’une diversification de l’offre du logement ». C’est se moquer du monde. Un peu d’histoire, d’abord ! Le 13 décembre prochain, la loi de Solidarité et de Renouvellement Urbain (SRU), voulue par la gauche et rejetée par la droite,  fêtera ses vingt ans. Son objectif est de favoriser une plus grande mixité sociale. Que stipule-t-elle ?  Que bon nombre de communes doivent compter au minimum 20% de logements sociaux. Je précise que ce seuil est passé en 2013 de 20 à 25%. 1035 communes sont visées par cette loi. Parmi elles, quelques centaines rattrapent progressivement leur retard. Cependant des centaines d’autres ne jouent pas le jeu. Elles préfèrent payer les contreparties financières prévues par la loi, souvent avec la complaisance des préfets à l’égard de ces collectivités délinquantes. La circulaire d’Emmanuelle WARGON et Nadia HAI, n’est là que pour donner le change et surtout pour masquer que la politique mise en place depuis le début du quinquennat, freine la construction. En 2020, les mises en chantier ont atteint 70 500 et moins de 90 000 nouveaux logements ont été agréés, loin des 110 000 souhaités. La baisse a encore été plus sensible dans les métropoles, là où pourtant se concentrent les demandeurs. La demande ne fait pas qu’augmenter. Les candidats à un logement social sont ainsi de plus en plus pauvres. Bien que plus de la majorité travaillent, 75% ont des revenus en dessous du plafond fixé pour accéder aux HLM les moins chers (PLAI). La crise en Île de France atteint des sommets. Le temps d’attente, pour accéder à un logement social, est estimé à 10 ans. Actuellement 740 000 familles sont en attente de logements sociaux en Île de France. De l’autre côté, on attribue en moyenne 70 000 logements pas an. À Romainville, nous comptons plus de 2000 demandeurs. De 2015 à 2020, 1465 logements ont été construits dont 146 logements sociaux, soit 14%. En matière d’attribution de logements, le transfert de Romainville Habitat à Seine-Saint-Denis Habitat n’aura rien arrangé, en dépit des efforts de déployés par la municipalité. L’hypocrisie est à son comble lorsqu’on sait  qu’au Sénat, en première lecture de la loi  relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration (3D), de nouvelles modifications de la loi SRU ont été apportées, risquant de limiter un peu plus son efficacité. Exit l’objectif de 25% de logements sociaux dans les communes éligibles, remplacé par un simple « contrat de mixité sociale », signé entre le préfet et les maires. Il s’agit en fait de dégager un maximum de collectivités de leurs obligations en matière de mixité sociale. La vigilance s’impose donc. Une relance forte de la construction de la part de l’État s’impose. Tous les projets de plus de 12 logements, dans la métropole du Grand Paris, doivent compter 30% de logements sociaux. Nous devons refuser un modèle de société où la Métropole serait réservée seulement à ceux qui ont les moyens de se loger. Il y a urgence !

lundi 25 octobre 2021

L'agence Européenne du Médicament annonce le lancement de la pilule Contre le Covid-19 du laboratoire MERCK

 


L’Agence européenne des médicaments (AEM) a annoncé, lundi 25 octobre, le lancement de l’examen accéléré de la pilule contre le Covid-19 du laboratoire américain MERCK, un remède facile à administrer et complémentaire des vaccins. Cette étape, ouvrant la voie à une éventuelle demande d’autorisation dans l’Union européenne. Les antiviraux comme le MOLNUPIRAVIR agissent en diminuant la capacité d’un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie. Donné à des patients dans les quelques jours suivant un test positif, le traitement réduit par deux les risques d’hospitalisation, selon un essai clinique mené par MERCK. Les résultats préliminaires d’études de laboratoire et d’études cliniques « suggèrent que le médicament peut réduire la capacité du SARS-CoV-2 à se multiplier dans le corps, empêchant ainsi l’hospitalisation ou le décès chez les patients atteints du Covid-19 », a précisé l’AEM. L’AEM évaluera la conformité du MOLNUPIRAVIR aux normes européennes habituelles en matière d’efficacité, de sécurité et de qualité. Un examen continu est un outil réglementaire que le régulateur européen utilise pour accélérer l’évaluation d’un médicament, ou d’un vaccin prometteur lors d’une urgence de santé publique. S’il est approuvé, le MOLNUPIRAVIR représenterait ainsi une avancée majeure en permettant de réduire assez facilement les formes graves de la maladie. Ce type de traitement pour traiter le Covid-19, qui peut être pris chez soi avec un verre d’eau, est recherché depuis le début de la pandémie. L’annonce de MERCK aux Etats-Unis il y a deux semaines avait été saluée comme une étape majeure vers cet objectif. Mais les experts ont averti que ce traitement ne constituait pas un remède miracle et qu’il devrait compléter les vaccins, pas les remplacer. MERCK est également en train de mener un essai clinique distinct pour une seconde utilisation du traitement, à titre préventif pour les personnes ayant été en contact rapproché avec le virus pour éviter de développer la maladie.

 

Relisons Zola et les autres, Balzac, Hugo…

 


Quel bonheur de lire et relire Zola. La précarité dénoncée par Émile Zola dans le magistral : "Au bonheur des dames", quand il relate la création des grands magasins sous le Second Empire fait écho à la logique du « précariat actuel ». Le romancier explore les changements du travail et nous fait vivre les transformations des métiers provoqués par l’évolution des modes de consommation et la spécialisation des tâches. Jeunes, souvent, nous avons découvert ces classiques. Il faut les relire, adultes. Ce sont des œuvres extraordinaires qui traitent de thèmes toujours d’actualité. Aujourd’hui, l’aliénation, l’exploitation des salarié.e.s est différente, mais demeure toujours présente. L’aspiration au mieux-vivre, au bonheur restent des sujets universels. Les grandes histoires traversent les siècles. Les mots d’Émile Zola ont un goût, un parfum, une couleur, un mouvement. Ils fixent dans Germinal, l’âpreté des combats sans retour. C’était à l’époque, très audacieux de vouloir attirer l’attention des lecteurs sur la vie des mineurs. Zola a procédé à une accumulation de documentations. Cette approche sociologique parle vrai. Ce roman a eu une grande influence. Il s’est inscrit dans la mémoire collective. Par son talent et son style analytique, Zola a su transformer la vie des ouvriers en sujet captivant. De ce monde brutal, il a fait émerger de grandes figures qui ont été autant de modèles pour les écrivains suivants. Par ses mots, Émile Zola porte la mémoire des libertés à conquérir et l’indispensable résistance de l’espoir. C’est le combat d’une vie d’écrivain, animé d’une foi d’humanité. Ses nombreux romans, dont la fresque des ROUGON-MACQUART, ses nouvelles, son théâtre, ses écrits sur l’art, comme ses poignants plaidoyers, y scellent l’universalité de l’indomptable auteur dont les indignations et les interrogations s’avèrent d’une flagrante modernité. Zola observe, dépeint et analyse la société à l’aune de ses paradoxes, de ses vérités cachées, de ses souffrances. Et jamais, dans ses combats, il ne minore l’essentiel : la beauté du vivant. Ainsi, au mépris de sa propre gloire, il se battra pour un homme qu’il ne connaît pas, le capitaine Dreyfus, au seul nom du droit de la justice, contre la forfaiture et la raison d’État, s’exposant au harcèlement de cruelles caricatures. Relisons Zola, et les autres… Balzac, Hugo…

samedi 23 octobre 2021

 


Nouvelle "Algérie, la corvée de bois"

Trois cent mille jeunes appelés ont souffert de graves traumatismes à l’issue de la guerre d’Algérie. Pupille de la Nation, j’en ai été exempté. À mon retour du service militaire et assumant des responsabilités aux jeunesses communistes j’ai côtoyé nombre de ces jeunes, secoués, abîmés, parfois brisés par les moments dramatiques qu’ils ont vécus. C’est à eux que je dédie cette nouvelle :

« LA CORVÉE DE BOIS »*

L’hiver, à l’aurore, il allume le feu dans l’âtre ; le bois brûle bien, sauf quand le vent souffle de l’Est. Il décroche le large manteau noir, posé la veille sur l’encadrement de la fenêtre, et retire des jointures les cales en papier qui servent d’isolation contre les courants d’air froids de la nuit. Il les range dans le bon ordre, sur le rebord, en attente pour le soir. Les volets en fer grincent à l’ouverture. L’humidité de janvier plonge sa grisaille entre les arbres. Il ne fait que douze degrés à l’intérieur de la maison. Bien que l’hiver dure longtemps dans le pays – quasiment de novembre à avril –, il s’est habitué à ces conditions de vie un peu spartiates et ne brûle pas plus d’une dizaine de bûches dans la journée. Le soir, après avoir placé un dernier rondin dans la cheminée, il laisse mourir le feu. Le matin, au réveil il s’habille en doublant tous ses vêtements. Sa casquette ne quitte presque jamais ses cheveux épais.

Chaque mardi et samedi, jours de marché, il part à la ville, distante de quatre ou cinq kilomètres, après avoir nourri son chien, Bobby, un vieil épagneul breton. Son vélomoteur pétarade et fume bleu-noir dans la côte de la gare. Un cageot est ficelé à demeure sur le porte-bagages, pour quelques courses, des outils, les fruits sauvages de la belle saison, les noix ou les champignons sur les chemins d’automne. Les gens, entre eux, l’appellent cageot, au lieu de Carle JAULT.

Vers treize heures, il retourne dans sa toute petite maison au crépi grisâtre et fissuré qu’un marchand de bois met à sa disposition pour un loyer dérisoire. Il allume le feu, mange deux ou trois œufs  de ses poules, puis s’endort, son chien à ses pieds. Il ne possède que quelques meubles : un buffet, une table et ses quatre chaises, un canapé craquelé en faux cuir marron, deux placards entre l’évier le réfrigérateur. Un lit étroit derrière un rideau bleu délavé, occupe pratiquement toute la place d’une alcôve. Son sommeil est souvent écourté par les ronflements ou grognements de Bobby. Il se lève alors, et va inspecter son jardin, où défilent des lignes de choux et de poireaux qui dégèlent à peine au soleil pâle. Il marche ensuite avec son chien, de-ci de-là : dans la futaie de chênes où les renards ont creusé des terriers à l’abri des houx verts, au bord de la petite rivière qui roule ses eaux bleu acier ou bien à la lisière des hêtres, lieu de ralliement des sangliers qui fouillent le sol à la recherche de faînes. Puis il rentre, et prépare une soupe ou fait réchauffer celle de la veille. Cela lui suffit le soir, avec du pain, du fromage et son vin noir violacé.

Il pense parfois à cet établissement, fermé depuis plus longtemps que la gare et la scierie. Il l’a quitté après avoir obtenu son certificat d’études, classé deuxième du canton. La première, c’était Roseline, son amour de jeunesse, l’amour de sa vie. Il se souvient des jeux de l’enfance dans les bois et les prés, des baignades au barrage de la rivière, des livres échangés : puis vinrent les fleurs et le premier baiser…Et le suivant, et cent mille autres.

Puis il y a eu le service militaire. « Appelé du contingent », il dut partir en Algérie : des mois et des mois interminables, si loin des collines vertes ; avec cette brutalité, ces cris de haine ou d’effroi, ces atrocités, si loin de la douceur de sa vallée, de son amour. Au retour, il lui semblait que tout avait changé ; il ne reconnaissait plus son monde d’avant, le monde du bonheur. Des fêlures l’avaient fragilisé, des blessures saignaient dans son esprit et dans son cœur. Et ces cris, encore,  qui souvent revenaient résonner dans son crâne. Les yeux dans le vague, il cherchait leur provenance, se retournant, allant de droite à gauche ; il y répondait parfois. Roseline, malgré tous ses efforts et sa patience ne le comprenait plus. Déjà, au début de la deuxième année de service militaire, elle avait deviné dans ses lettres, tant attendues, une tristesse résignée, conséquence de cette sale guerre dont on taisait le nom.

Roseline cherchait à l’aider par tous les moyens, essayant de le distraire, l’encourageant à reprendre ses études de mécanique. Mais Carle refusait toute assistance. Elle l’accompagna consulter un médecin, puis un guérisseur, sans aucun résultat. Deux ans plus tard, un hiver, au bout de ses larmes, elle le quitta, pour s’en aller vivre chez ses grands-parents, dans une ville située à une trentaine de kilomètres. Lui, resta à la campagne à travailler de ferme en ferme à la belle saison, puis dans les bois, de l’automne jusqu’à mai, se tuant à la tâche pour oublier son amour, pour oublier la guerre. Il lui fallut une bonne quinzaine d’années pour qu’il retrouve une existence à peu près apaisée, mais les fantômes du passé ne se terraient jamais très loin. Parfois il se dit qu’il pourrait revoir Roseline ; elle ne d’était jamais mariée. Mais, le jour suivant il sait que ce n’est plus possible. Sa vie lui a échappé. Il murmure, il bougonne et râle avec le vieux Bobby.

En janvier 2000, il a fêté – seul avec son chien – ses soixante ans, comme un ultime espoir à l’entrée du siècle. « Maintenant, mon camarade, je vais reprendre ma vie en main ». Six mois s’étaient écoulés et rien n’avait changé. Pourtant ce soir, à nouveau, les mots, les images se bousculent dans son esprit : « Je trouverai le courage de souffler, sans arrêt sur les braises, dans l’âtre d’une nouvelle aurore pour que tu reviennes ; je ne laisserai alors plus jamais s’éteindre notre feu et prolongerai jusqu’au bout des mille collines nos chemins de jeunesse… » Voilà, il parlerait ainsi à Roseline.

Après la soupe, il va chercher du bois pour le lendemain dans sa réserve de la scierie. Il n’aime pas ça. La nuit, il a l’impression qu’un grand oiseau vole, assez haut, mais juste au-dessus de lui, sans bruit. Il sent le souffle froid de ses ailes sur ses épaules. Ses muscles tremblent autour de la brassée de bûches, de plus en plus avec le temps. Il pourrait y aller dans la journée, mais il n’y arrive que le soir ; c’est ainsi. Il regarde les informations à la télévision et va se coucher. Il ne ressent pas le froid. Le sommeil vient dans le silence inquiet de la nuit, sous l’édredon à l’odeur de cendre. Il suffit de ne pas penser à la CORVÉE DE BOIS *

Demain, il irait retrouver Roseline.

(*) La « CORVÉE DE BOIS » était l’expression utilisée par les soldats français, entre eux, pour désigner les exécutions sommaires des prisonniers durant la guerre d’Algérie, le plus souvent des civils, qui devaient creuser leurs propres tombes.

 

jeudi 21 octobre 2021

« Retraites » Pierre Moscovici vole au secours de Macron !




Pour la cour des comptes, il n’y a pas d’alternative : de nouveaux « efforts » devront être réalisés afin de ramener les finances du système à l’équilibre. Pour la haute juridiction si plusieurs solutions existent pour serrer la vis, la piste, d’un recul de l’âge à partir duquel les assurés réclament le versement de leur pension est privilégiée. C’est le message…Un message qui sera reçu cinq sur cinq par Macron, Philippe, Bertrand, Pécresse, Zemmour, et compagnie. Qui ne manque tout de même pas à la qualifier « d’explosive ». Faisons connaître la proposition de loi des député.e.s communistes « POUR UNE RETRAITE UNIVERSELLEMENT JUSTE À SOIXANTE-ANS ». Un outil pour celles et ceux qui veulent promouvoir le droit à la retraite solidaire !

À propos d’un édito du « Monde » : « Comment vont les français ?



Je viens de prendre connaissance d’un éditorial du « Monde », indiquant qu’à l’orée de la campagne électorale, cent journalistes ont donné la parole à nos concitoyens, afin de raconter leurs rêves leurs peurs.

Que ressort-il  de cette initiative ?

·       « Qu’aux grilles obsessionnels des commentateurs et idéologues, qui prétendent organiser le débat public autour d’un thème ou d’une cause unique, elle oppose des fragments qui sont autant de nuances, d’approfondissements, de contradictions parfois, qui composent la réalité du pays ».

·       « Que si l’on veut bien s’éloigner des plateaux télévisés et des chaînes d’opinion, si l’on veut bien laisser les sondages et les réseaux sociaux à leur place, si l’on veut bien ouvrir les yeux, la société française paraît infiniment plus complexe, plus composite, plus riche que le portrait qui nous est habituellement dressé ».

·       « Le scénario de la guerre civile est faux. Tout comme celui d’un effondrement de la nation ou d’une dislocation de la société française. Notre pays n’est pas la caricature à laquelle veulent faire croire les prophètes et les entrepreneurs de haine qui professent leur vision nostalgique, raciste, de la société. la France ne ressemble pas à ce cliché d’une nation qui se résumerait à la violence, à la peur, et où le débat public devrait se limiter à l’immigration, à l’insécurité ou aux questions identitaires ».

·       « À n’écouter que ceux qui font du bruit, sur les réseaux sociaux, ou sur les plateaux télévisés, à juger l’état du pays à travers les seuls fait divers, l’on se coupe à coup sûr du diagnostic. Cela ne signifie pas que tout va bien, en particulier sur le front des inégalités sociales et générationnelles, ni que les méthodes d’inquiétude collective ne sont pas réels, en particulier dans les domaines climatiques et environnemental ».

·       « Surtout, cela n’autorise en rien à poser les questions difficiles, souvent douloureuses, sur la répartition des richesses, sur le modèle éducatif, sur le système de santé, sur la place de la recherche, sur les politiques en faveur de la jeunesse. Ces sujets de long terme paraissent aujourd’hui suffisamment graves et importants pour justifier d’échanger, de nous écouter les uns les autres, et de construire son opinion – avant de décider ».

Dont acte, et n’est-ce pas ce que leur expérience, fait dire aux communistes et à leurs candidats à la présidentielle et aux législatives. Comme l’écrivait récemment Jean-Emmanuel Ducoin dans un éditorial : « Les idéologues décrispés n’hésitent plus à se livrer tels qu’ils sont. Ici, on réhabilite Pétain au nom d’une «civilisation» soi-disant en perdition, avec les bons prénoms qui vont avec, et le racisme ordinaire qui laccompagne. Là, on propose de rouvrir un bagne dit «démocratique» aux îles Kerguelen. Ailleurs, on propose ni plus ni moins de supprimer 150000 postes dans ladministration, de privatiser à outrance des pans entiers de ce quil reste de nos biens-communs et de repousser l’âge du départ à la retraite à 65, 67 ans. Nen jetez plus!

Ce climat ne durera pas. Car les Français souffrent pour de tout autres raisons. Et ils l’expriment massivement. Plus des trois quarts d’entre eux, selon une étude Opinionway pour les Échos, redoutent une flambée des prix des produits alimentaires, du logement et de l’énergie. Et seul un quart des sondés déclarent avoir «confiance» dans l’action du gouvernement pour en limiter les effets. Impitoyable réalité. Tandis qu’on voudrait accaparer notre attention par un histrion néo-pétainiste, le monde capitaliste, lui, poursuit son chemin. N’oublions pas que le patrimoine des 500 plus grosses fortunes de notre pays est passé de 11 % du PIB en 2010 à 43 % en 2021… »

 

mercredi 20 octobre 2021

 


Au petit matin, il se lève, les yeux encore fermés. Sa nuit en douceur, s’achève, se termine après un bon café. Encore à moitié dans le rêve, il cherche des sujets, des idées, mais, son cerveau encore en trêve, a du mal à guider sa main sur le papier. Pourtant des sujets qui s’élèvent, il y en a des centaines, des milliers : La faim dans le monde n’a aucune trêve, les travailleurs, les ouvriers, sont licenciés, des enfants, qui, au travail, se crèvent, des personnes âgées complètement oubliées, les virus qui avancent ne sont jamais en grève, le racisme, la xénophobie n’ont jamais cessé. Des malheureux qui s’en vont vers un rêve et n’arriveront jamais, car les flots, emportés. Des peuples entiers qui se soulèvent pour que les droits de l’homme soient respectés. La nature à laquelle on supprime la sève, Les glaciers qui fondent et vont s’évaporer, Les tempêtes, les ouragans dans le monde s’élèvent, la planète se réchauffe car elle est saccagée. Non ce n’est pas un rêve. Ce n’est que la réalité, la vérité cauchemardesque qui se lève à l’aube du petit déjeuner.

 

 


mardi 19 octobre 2021

« Jupiter » et les droits du parlement.



Hier, lors de son discours aux États généraux de la justice, Emmanuel Macron s’en est pris au droit d’amendement des parlementaires, en estimant qu’une réforme constitutionnelle s’imposait sur ce sujet. Le chef de l’État a manifesté à plusieurs reprises son peu de goût pour le débat parlementaire. Il n’a jamais caché son souhait de réduire le nombre de parlementaires, d’encadrer le droit d’amendement et de réduire le temps d’examen des projets de loi de finances et de loi de financement de la sécurité sociale. Si ses prédécesseurs ont manifesté le souhait de revaloriser le rôle du Parlement, Emmanuel Macron renoue, d’une certaine manière, avec l’esprit originel de la Vème République et à réduire le pouvoir législatif à la portion congrue. Un Parlement qui… parlemente, qui vote les lois - puisque tel est son rôle -, ce n’est pas vraiment dans l’air du temps qui a engendré un président « jupitérien », ainsi qu’un parti majoritaire structuré selon les méthodes du management d’entreprise. Rien qui ne prédispose au débat, donc. Et surtout par la « verticalité » revendiquée et assumée par ce pouvoir exécutif. La gestion de la crise sanitaire avec un comité de défense qui décide seul de tout en est sans doute l’un des plus probants exemples. Christophe CASTANER avait ainsi justifié le recours répété à ces Conseils de défense, en début d’année : « le président n’a pas vocation à être contrôlé par l’Assemblée, ces réunions de travail ont l’avantage de la rapidité alors qu’il faut six à neuf mois pour faire une loi ». Emmanuel Macron lui a donné raison le 12 juillet : en annonçant la généralisation du passe sanitaire, le président de la République a relancé sur le même ton autoritaire sa réforme des retraites ainsi que sur celle de l’assurance chômage, illustrant cette nouvelle ère d’une démocratie formelle, expéditive, dans laquelle la Parlement n’a plus que le rôle d’avaliser des décisions auxquelles il n’a pas participé, achevant la présidentialisation de la Vème République. Alors que se profilent à l’horizon les scrutins présidentiel et législatif, intimement liés, comme le soulignait notre 38ème congrès, « il faut mesurer l’impact de la crise institutionnelle de la Vème République qui tient à distance le pouvoir populaire de tout contrôle et la portée d'une VIème  République qui replace le citoyen au cœur de la décision publique. Un nouveau pacte républicain qui pense et construit ses politiques publiques à la lumière des principes fondamentaux de liberté, d’égalité et de fraternité est plus que jamais indispensable ». Portons le débat sur les propositions d’une nouvelle constitution. Faisons en sorte que les élections législatives ne se transforment pas, une fois de plus, le troisième tour des présidentielles. Il convient pour cela, que cela devienne l’affaire des citoyen.nes. C’est un « défi démocratique ».

 

 

 

 

 

Principale préoccupation des français: "Le pouvoir d'achat"

 


Un quotidien du matin nous gratifie d’un article faisant état du « découvert des français » sur leur compte bancaire. Et de nous asséner ce commentaire : « la bonne reprise économique couplée à l’épargne massive rend les français moins exsangues financièrement. Ils sont en moyenne à découvert de 232 euros, contre 246 l’année dernière !!!! » Il fallait oser, surtout que nous lisons dans ce même article « qu’un français sur deux, dit être à découvert au moins une fois par an. 19% le sont tous les mois, 13% tous les trimestres, et 15% une fois toute l’année. Ce sont les familles monoparentales, ou les couples avec enfants qui sont le plus touchés ainsi que les actifs aux revenus inférieurs à 1500 euros, par mois…Dans ce billet, madame PRENAT, directrice générale de Panorabanques, nous livre ses remèdes : « Il convient de surveiller ses comptes. Avec les applications mobiles développées par les banques, il est possible aujourd’hui d’installer des alertes lorsqu’on atteint un seuil critique ». Voilà, voilà ! Du coup cet article a au moins le mérité d’illustrer les difficultés d’un nombre accru de familles pour joindre les deux bouts, bien au-delà, de l’aide promise par le gouvernement aux familles modestes. Ce matin, Gabriel ATTAL, faisant état de la hausse des carburants, indiquait : « Ce qui compte pour nous c’est de prendre une décision et d’avoir une mesure simple, qui est juste, et qui est efficace ». Je lui suggère une mesure juste simple et efficace pour protéger le pouvoir d’achat des familles : Baisser les taxes sur les carburants !

lundi 18 octobre 2021

 


Le peintre à mélangé les couleurs du soleil

Les poires aux couleurs vermeilles

Sur le vase il a peint le reflet inchangé

D’une dentelle, d’une soie oubliée

Un bouquet de fleurs posé juste à côté

Où ses larmes doucement avaient glissé.

 

 


Tous les rêves que l’on a partagés, tous les rêves, faut pas les oublier. Tout ce qui nous apporte un peu de redoux, tout ce qui nous importe s’éloigne de nous. Tous les rêves, toutes les passions dissimulées, tous ces rêves envolés qu’on a abandonnés et qui nous donnaient l’envie d’aller jusqu’au bout, à présent nous supplient de rester debout. Mais les rêves que l’on ne faisait plus,  mais les rêves que l’on croyait perdus, il suffit d’une étincelle pour que tout à coup, ils reviennent, de plus belle, au plus profond de nous. Tous ces rêves nous élèvent, nous font aimer la vie, tous ces rêves, çà soulève et ça donne l’envie d’un monde meilleur, c’est beau mais facile,  ne pas commettre d’erreurs, c’est bien plus difficile. Car les rêves, parfois viennent s’échouer et s’achèvent devant l’écran d’une télé, dans un monde qui nous agresse,  qui peut vous mettre en pièces. Solitaire dans un trois pièces, c’est tout ce qu’il nous reste. Tous les rêves que l’on a poursuivis, tous les rêves pour un bel aujourd’hui et qui nous donnaient l’envie d’aller jusqu’au bout, à présent nous supplient de rester debout. Mais les rêves que l’on ne faisait plus, mais les rêves que l’on croyait perdus, il suffit d’une étincelle pour que tout à coup ils reviennent à pas de loup. Les rêves sont en nous…

 

« Au rendez-vous », l’éditorial de Laurent Mouloud dan l’Humanité.

  « Va à la niche ! Va à la niche ! On est chez nous ! »  Diffusées dans  Envoyé spécial , les images de cette sympathisante RN de Montarg...