Baudelaire
estimait que « les œuvres de Delacroix sont de grands poèmes ». Cette
pensée pourrait s’appliquer aussi aux créations des artistes
« phares » du XIXème siècle. À la magie des mots, répond
celle des couleurs et des lignes, leur charme puissant. Selon la théorie des
« correspondances » chères à Baudelaire : « les parfums,
les couleurs et les sons se répondent. » Un tableau de DEGAS peut
difficilement être mieux illustré que par l’un de ses sonnets, car il est
lui-même peintre poète. Ces odes évoquent ses sujets favoris.
PETITE
DANSEUSE
Danse
gamin ailé, sur les gazons de bois,
N’aime
rien que ça, danseuse pour la vie,
Ton bras mince, placé dans la ligne
choisie,
Équilibre,
balance et ton vol et ton poids.
Taglioni, venez,
princesse d’Arcadie ;
Nymphes, Grâces, venez des âmes
d’autrefois
Ennoblir et former, souriant de mon choix,
Le petit être neuf, à la mine hardie.
Si Montmartre a donné l’esprit et les aïeux,
Roxelane le nez et la
Chine les yeux,
Attentif Ariel, donne à
cette recrue.
Tes pas légers de jour, tes pas légers
de nuit ;
Fais
que, pour mon plaisir, elle sente son fruit,
Et garde, au palais d’or,
la race de sa rue.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire