Le 13 septembre 2001, la cloche de la paix n’a
pas retenti. Deux jours plus tôt, le monde avait assisté dans la sidération aux
attentats contre le World Trade Center. À l’époque, Kofi Annan, le défunt
secrétaire général des Nations unies, défenseur du multilatéralisme, avait
déclaré d’une voix blanche : « Cette année, le rêve (de paix)
a été suspendu. » Depuis lors, ce rêve suffoque sous les
décombres des conflits et des opérations militaires vengeresses qui précipitent
des régions entières dans le chaos. Plus récemment, l’agression russe contre
l’Ukraine est devenue le prétexte d’une dangereuse course aux armements. Les
atrocités de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, où l’écrasante majorité
des victimes sont des femmes et des enfants étrangers aux crimes commis par le
Hamas, dépassent l’entendement.
L’urgence commande de repenser les mécanismes
multilatéraux pour prévenir les guerres, les faire cesser. Ce n’est pas un vœu
pieux. C’est un impératif, à l’heure où s’ouvre l’Assemblée générale de l’ONU.
La déflagration à la frontière du Liban menace d’embraser tout le Moyen-Orient.
Après avoir eu recours au terrorisme de masse en terre étrangère, Benyamin
Netanyahou et son cabinet de fanatiques poursuivent leur entreprise de mort.
Cette escalade est insupportable, tout comme l’est la complicité des puissances
occidentales. En refusant de condamner le gouvernement israélien, en continuant
de lui livrer armes et munitions, elles alimentent le « deux poids, deux
mesures » qui ulcère les peuples du monde.
Le « rêve de paix » ne deviendra réalité
qu’à condition de refondre les relations internationales pour jeter les bases
d’un nouvel ordre global soucieux de l’intérêt général et de la sauvegarde de
la planète. C’est le sens du Sommet de l’avenir présidé par le secrétaire
général des Nations unies, Antonio Guterres. C’est aussi l’exigence formulée
par les pays du Sud, excédés par l’hégémonie d’une poignée d’États qui dictent
leur loi en fonction de leurs seuls intérêts.
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