Jusqu’où ira Benyamin Netanyahou ? Les capacités militaires et de
renseignement d’Israël sont à leur apogée et rien ni personne dans la région ne
semble être en mesure de s’y opposer efficacement. Le Hamas et la population de
Gaza, le Hezbollah et les Libanais payent le prix fort de la surenchère
guerrière voulue par le pouvoir Israélien. Les alliés occidentaux d’Israël, à
commencer par les États-Unis, pourraient imposer une désescalade.
Mais Netanyahou fait le pari que rien ne bougera du côté de l’échiquier
mondial. Et il a quelques solides exemples pour le conforter dans cette position.
Depuis le déclenchement des bombardements sur Gaza, les allers-retours
d’Antony Blinken, ses mises en garde, ses appels à la retenue ont été
suivis d’une rallonge de 20 milliards de dollars d’aide militaire à Israël
décidée par Joe Biden.
Sans oublier que, à l’approche des élections américaines, les partisans du
Parti démocrate, opposé à la guerre et à l’occupation, sont fermement invités à
mettre une sourdine, de crainte que leurs critiques à l’encontre d’Israël ne
poussent les électeurs vers Donald Trump… au risque de perdre les autres. Alors
Israël se précipite, les yeux grands ouverts, dans une autre guerre, au Liban
cette fois. Et l’escalade continue, qui finira inéluctablement par mettre le
feu au Moyen-Orient et peut-être au-delà.
Sauf à ce que Netanyahou perde son pari insensé. Le monde condamne la
politique d’Israël. Pour preuve, l’Assemblée générale a adopté, le
18 septembre, une résolution reconnaissant l’occupation israélienne de la
Palestine comme illégale. La France a voté pour cette résolution. Le président
Macron, qui intervient à la tribune de l’ONU dans les prochaines heures, doit
s’appuyer sur cette volonté mondiale pour engager la France dans des
initiatives diplomatiques fortes.
En particulier annoncer un embargo sur les fournitures militaires à Israël
tant que le pays n’aura pas engagé la désescalade qui doit commencer par un
cessez-le-feu à Gaza et l’arrêt des bombardements au Liban. Un premier pas qui
pourrait ouvrir la voie à un apaisement régional.
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