Les charognards n’ont pas perdu de temps. Le reste de l’année, totalement
indifférente aux féminicides en particulier et aux droits des femmes en
général, l’extrême droite, aidée par son allié de poids de la place
Beauvau, s’est jetée sur le profil du
violeur et assassin de Philippine.
La vie fauchée de cette jeune femme de 19 ans constitue le 104e féminicide
de l’année. Mais le sujet, pour le RN et Bruno Retailleau, concernerait
exclusivement l’origine de l’agresseur – né au Maroc – et les OQTF (obligations
de quitter le territoire français). Autrement dit, aucun problème qu’un violeur
récidiviste aille s’attaquer à une femme marocaine…
En juin, un policier de l’Essonne, qui avait été condamné à dix ans de
réclusion criminelle après les plaintes de cinq femmes mais remis en liberté à
la suite d’un appel, avait récidivé en commettant à nouveau des violences sur
sa nouvelle compagne. Avions-nous entendu l’extrême droite sur le sujet ?
Non. Le RN avait-il avancé des propositions pour lutter contre le viol et la
récidive ? Absolument pas. Il suffit de jeter un œil aux « livrets
thématiques » de leur programme : néant. Absolument rien sur les
droits des femmes.
Le viol est un crime sans frontière. Il n’a pas de couleur de peau, ni
de nationalité. Les agresseurs peuvent s’appeler Jean-Édouard, Kevin, Michel ou
Youssef. C’est bien ce que démontre le procès de Mazan. Dans le box des
accusés, face à Gisèle Pelicot, se retrouvent des hommes
« ordinaires », de tous âges, de toutes classes sociales. Alors non,
les femmes ne sont pas en danger à cause d’une « horde de
sans-papiers ».
Elles le sont car la culture du viol est omniprésente dans notre société.
Parce que des hommes considèrent encore le corps des femmes comme leur objet,
excités par la domination qu’ils exercent sur elles. Rôle et moyens de la
justice pour lutter contre les violences sexuelles, suivi judiciaire et
psychiatrique pour éviter les récidives, programmes concrets pour promouvoir
l’égalité… voilà les vrais sujets. Ne tombons pas dans le piège des semeurs
de haine.
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