Le contexte dans lequel s’ouvre la 89e édition de la Fête
de l’Humanité est totalement inédit, et il était pour tout dire complètement
imprévisible il y a encore à peine plus de trois mois. À l’heure de
l’inauguration de ce grand rassemblement populaire au cœur de l’Essonne, la
France est toujours sans gouvernement. La faute en incombe exclusivement à
Emmanuel Macron, qui a refusé de prendre acte de la victoire aux élections législatives
du Nouveau Front populaire – certes, sans majorité absolue – et préféré confier
les clés de Matignon à l’homme d’une droite sévèrement battue dans les urnes.
Ce hold-up vole les espoirs de millions d’électeurs qui ont tranché en
faveur d’une autre politique que celle du président de la République, et ce
détournement n’a été rendu possible que par une alliance honteuse des défaits
des législatives de juillet, Rassemblement national en tête. Le chef de l’État
piétine ainsi le contrat moral et politique qui le lie à toutes celles et tous
ceux qui ont édifié le barrage républicain ayant stoppé l’ascension
du RN et sauvé de nombreux candidats du parti présidentiel, en perdition sans
cela.
C’est peu dire que le besoin de se retrouver et de débattre est immense dans
le peuple de gauche, pour penser les voies et moyens de faire respecter le
verdict des urnes en premier lieu. Mais aussi pour réunir les conditions de
mettre en œuvre une authentique politique de gauche. Les attentes sont là,
comme en témoigne notre baromètre Ifop annuel sur les valeurs de gauche. Ne
nous mentons pas : la gauche rassemblée sous la bannière du Nouveau Front
populaire a marqué des points inespérés aux législatives, mais elle
ne détiendra pas la clé du changement en comptant sur ses seuls députés. La
réflexion et la mobilisation populaires doivent se poursuivre, et la Fête de
l’Humanité peut jouer ce rôle d’immense forum en plein air où se mêlent au
public et aux militants communistes, au travail depuis des semaines, les
têtes d’affiche du NFP, des personnalités à la parole libre comme
Judith Godrèche, Guillaume Meurice, Sophie Binet ou encore Dominique de
Villepin dans un autre registre, et l’icône mondiale des luttes qu’est Angela
Davis. Faites la Fête, Fête-nous rêver !
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