lundi 12 août 2024

« La vague », l’éditorial de Marion d’Allard dans l’Humanité.



Clap de fin. Comme ils se sont ouverts, les Jeux de Paris devaient s’achever ce dimanche au terme d’une cérémonie grandiose, dans un Stade de France bondé, écrin de l’épilogue d’une quinzaine épique. Le sport prend soin des corps comme il apaise les âmes et, lorsque les champions pavoisent, c’est tout un peuple qui exulte avec eux. Loin du patriotisme benêt, c’est dans l’une de ces rares épreuves de symbiose sociale que ces Jeux viennent de remporter leur plus belle médaille.

Oui, nous avons retenu notre souffle avec Léon Marchand, sauté de joie avec Teddy Riner, vibré avec Félix Lebrun, versé une larme avec Pauline Ferrand-Prévot. Oui, nous nous sommes laissé emporter par l’épopée des sports collectifs tricolores, avons tremblé avec Antoine Dupond, pleuré avec Victor Wembanyama. Oui, nous nous sommes inclinés devant l’immense Simone Biles, nous avons ragé avec Imane Khelif, hurlé avec Manizha Talash, jubilé avec Mijain Lopez.

Paris réussi. La Ville lumière, pour un temps, est devenue Olympie. Et pas seulement. Des bassins de Saint-Denis à la rade de Marseille, des cibles de Châteauroux à la vague de Tihupoo, le pays tout entier s’est mis à l’heure des Jeux. Sachons tirer leçon du satisfecit. Le succès unanimement – et internationalement – salué de l’événement, certes, tient de la performance des athlètes, de la joie partagée de leur couronnement.

Mais il repose surtout sur le dévouement des bénévoles et l’engagement des agents des services publics. Les Français et leurs visiteurs ont eu pendant quinze jours ce qu’ils sont en droit d’exiger toute l’année : des transports efficaces, une police à l’écoute, des infrastructures gratuites, des espaces publics aménagés et du temps pour en profiter.

Les jeux Olympiques sont et resteront politiques. N’en déplaise à Emmanuel Macron. Lui qui en 2022 enjoignait de ne pas « politiser le sport » entend désormais surfer sur la vague de la popularité des JO pour maintenir sa minorité aux affaires. Mais il ne pourra pas se cacher éternellement dans le vestiaire des champions. Ni la ferveur des jeux Paralympiques qui s’ouvrent le 28 août, ni l’annonce d’une journée de célébration des athlètes le 14 septembre ne doivent faire oublier l’essentiel : en sport comme en politique, perdre, c’est savoir s’incliner.

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