Clap de fin. Comme ils se sont ouverts, les Jeux de Paris devaient
s’achever ce dimanche au terme d’une cérémonie grandiose, dans un Stade de
France bondé, écrin de l’épilogue d’une quinzaine épique. Le sport prend soin
des corps comme il apaise les âmes et, lorsque les champions pavoisent, c’est
tout un peuple qui exulte avec eux. Loin du patriotisme benêt, c’est dans l’une
de ces rares épreuves de symbiose sociale que ces Jeux viennent de remporter
leur plus belle médaille.
Oui, nous avons retenu notre souffle avec Léon Marchand, sauté de joie avec
Teddy Riner, vibré avec Félix Lebrun, versé une larme avec Pauline
Ferrand-Prévot. Oui, nous nous sommes laissé emporter par l’épopée des sports
collectifs tricolores, avons tremblé avec Antoine Dupond, pleuré avec Victor
Wembanyama. Oui, nous nous sommes inclinés devant l’immense Simone Biles, nous
avons ragé avec Imane Khelif, hurlé avec Manizha Talash, jubilé avec Mijain
Lopez.
Paris réussi. La Ville lumière, pour un temps, est devenue Olympie. Et pas
seulement. Des bassins de Saint-Denis à la rade de Marseille, des cibles de
Châteauroux à la vague de Tihupoo, le pays tout entier s’est mis à l’heure des
Jeux. Sachons tirer leçon du satisfecit. Le succès unanimement – et
internationalement – salué de l’événement, certes, tient de la performance des
athlètes, de la joie partagée de leur couronnement.
Mais il repose surtout sur le dévouement des bénévoles et l’engagement des
agents des services publics. Les Français et leurs visiteurs ont eu pendant
quinze jours ce qu’ils sont en droit d’exiger toute l’année : des
transports efficaces, une police à l’écoute, des infrastructures gratuites, des
espaces publics aménagés et du temps pour en profiter.
Les jeux Olympiques sont et resteront politiques. N’en déplaise à Emmanuel
Macron. Lui qui en 2022 enjoignait de ne pas « politiser le
sport » entend désormais surfer sur la vague de la popularité des
JO pour maintenir sa minorité aux affaires. Mais il ne pourra pas se cacher
éternellement dans le vestiaire des champions. Ni la ferveur des jeux
Paralympiques qui s’ouvrent le 28 août, ni l’annonce d’une journée de
célébration des athlètes le 14 septembre ne doivent faire oublier
l’essentiel : en sport comme en politique, perdre, c’est savoir
s’incliner.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire