L’heure n’est ni aux faiblesses ni aux bassesses. Le moment est bien trop
grave pour laisser libre cours aux propos et éditoriaux délirants qui
préfèrent, encore aujourd’hui, taper sur le Nouveau Front populaire plutôt que
de voir l’imminence du danger : le Rassemblement national est au seuil de
Matignon.
L’explosion des actes et des propos racistes donne la mesure de ce que
pourrait être demain une France frappée du sceau de la « préférence
nationale », de la xénophobie, de l’autoritarisme. L’immigration n’a
jamais été la mère de toutes les insécurités, comme le martèlent les dirigeants
lepénistes. La stigmatisation de l’autre, de l’étranger ne sera jamais une
réponse à la réclusion territoriale, au dévissage social que subissent trop de
nos concitoyens qui les ont parfois conduits à glisser un bulletin RN dans
l’urne. C’est une hérésie.
L’heure n’est ni aux ambiguïtés ni aux contre-vérités. « On n’a jamais
essayé » l’extrême droite, a-t-on maintes fois entendu durant cette
campagne. Comme si Vichy n’avait jamais existé. Comme si les élus et
parlementaires du RN ne portaient pas une responsabilité dans la mal-vie des
Français. L’indexation du Smic sur l’inflation ? Ils ont voté contre. Le
rétablissement de l’impôt sur la fortune ? Ils ont voté contre.
Dans les villes qu’ils administrent, les services publics comme les crèches
ou encore les piscines ont été privatisés. Marine Le Pen et Jordan
Bardella renvoient les augmentations salariales et exonérées de cotisations
patronales au seul bon vouloir des dirigeants d’entreprise. Ils ne sont pas et
n’ont jamais été les défenseurs du pouvoir d’achat. C’est une imposture.
L’heure n’est ni à la résignation ni aux tergiversations. Nous pouvons
empêcher que le pays devienne un État de non-droit en donnant davantage de
poids aux candidats du Nouveau Front populaire présents au second tour, et qui
seront demain une voix essentielle dans l’Hémicycle. La gauche a pris ses
responsabilités en se désistant dans les circonscriptions où l’extrême droite
pourrait l’emporter. Le bloc présidentiel, aussi, doit être à la hauteur de
l’Histoire. Nous avons les moyens d’endiguer la vague brune sur l’Assemblée
nationale. C’est le choix de la raison.
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