On croirait une farce. Une plaidoirie du pire servie par de piètres
pantins, caricature minable qui, même si l’heure n’était pas aussi grave,
n’aurait fait rire personne. Certes, pas plus que les autres partis, le RN n’a
eu le temps de faire dans la dentelle, forcé d’investir à la hâte, par le coup
de menton présidentiel de la dissolution, des centaines de candidats à la
députation. Mais le casting final des affidés de Bardella est un cas
d’école.
De profils douteux en déclarations abjectes, les « perles » de
celles et ceux qui, à l’extrême droite, prétendent au Palais Bourbon inondent
les réseaux sociaux et les colonnes de la presse locale. Imaginez le portrait
de famille des candidats. Celui sous curatelle – théoriquement non
éligible ; celle arborant une casquette nazie ; celle déclarant sans
ciller : « Je ne suis pas raciste, j’ai un ophtalmo juif et
un dentiste musulman » ; celui expliquant fièrement s’être
fait « bénir par un curé de couleur » sans l’« écraser
avec sa moto » ; celui affirmant que « la nationalité
n’a rien à voir avec la race »… Et tout est à l’avenant.
Si l’état-major du RN en a débranché certains face à la polémique, d’autres
demeurent en lice. Et c’est sans doute le plus inquiétant. Car le vote de
millions d’électeurs convaincus par l’étiquette RN présage d’un raz-de-marée
brun sur l’Hémicycle. L’ombre d’une armée de godillots au service d’une
idéologie xénophobe et rétrograde plane sur l’Assemblée nationale et, dans ce
désastre, Emmanuel Macron porte une responsabilité immense. Les gesticulations
de son sérail pour éviter, dans la dernière ligne droite, le pire des scénarios
sont dérisoires. Le maître des horloges a affolé le chronomètre.
Ceux qui ont la République au cœur ont pris leurs responsabilités.
L’intégralité des candidats du Nouveau Front populaire arrivés en troisième
position s’est désistée. De même que la plupart des macronistes, par contrainte
souvent, par conviction parfois. Une seule solution désormais. Faire
élire, partout, des députés communistes, insoumis, socialistes et écologistes.
Toutes les forces doivent se déployer sur le terrain pour y parvenir. L’enjeu
n’est pas arithmétique. Il est éminemment démocratique.
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