Passé le choc des résultats des élections
européennes et de
l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, et avant les analyses
plus profondes, l’heure est à la résistance et à l’offensive. Vingt jours nous
séparent maintenant du premier tour de ces élections législatives improvisées.
À l’image de la start-up nation dont il se fait le promoteur, le président de
la République décide de frapper fort et vite.
Nous aurions tort de penser qu’il s’agit uniquement d’un coup de poker. Le
capital veut poursuivre la structuration de la vie politique de façon binaire
autour d’un duel/duo entre un pôle libéral et un pôle réactionnaire. Emmanuel
Macron tente son va-tout. Soit ça passe et il remporte une majorité ; soit
il ouvre les portes de Matignon à l’extrême droite. Mais la gauche a la
responsabilité de déjouer ce scénario mortifère.
Juste avant les jeux Olympiques, la séquence qui s’ouvre accélère la
brutalisation des classes populaires. Ces dernières sont épuisées par le
nouveau tour de vis austéritaire avec les attaques faites aux chômeurs, aux
collectivités locales et aux services publics. Elles sont fragmentées par le
climat de haine et de division. Tous ces ingrédients expliquent le score inédit
de l’extrême droite, qui s’ancre encore un peu plus dans toutes les couches de
la société, à quelques exceptions près.
Nous avons une immense responsabilité ! Il faut créer un sursaut et un
espoir : l’heure est au rassemblement des forces de progrès. Les premiers
échanges des représentants de partis sont encourageants. Malheur d’ailleurs à
celui qui refuse l’unité en voulant s’imposer ou dicter ses conditions. Au
contraire, c’est une lame de fond qui doit s’enclencher dans tout le pays.
L’unité la plus large, sans exclusive ni préalable, s’impose.
Le monde du travail, syndical, associatif, des forces culturelles et
sportives, universitaires, scientifiques, doivent s’en mêler. L’idée d’un Front
populaire du XXIe siècle, avec une action concertée et
exigeante sur un programme de rupture, qui réponde aux aspirations populaires,
peut et doit permettre de mettre en mouvement celles et ceux qui ont intérêt au
changement et refusent d’être pris dans la mâchoire carnassière du libéralisme
et du fascisme.
La gauche est en capacité de répondre aux défis immenses de notre période
face au dérèglement climatique, pour ouvrir un nouvel âge de progrès social et
écologique, et contrer les idées racistes et toutes les discriminations. De la
responsabilité, de l’unité, de l’audace : collectivement, nous pouvons
battre l’extrême droite et déjouer les plus sombres scénarios. Relevons la tête
et ce défi. Rien n’est écrit d’avance.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire