Régler le débat par des convocations policières : voilà le nouveau
credo d’un pouvoir pris dans sa fuite libérale autoritaire. Après les
poursuites judiciaires contre des militants syndicaux comme Jean-Paul
Delescaut, le harcèlement continu contre Rima Hassan, les interdictions de
réunions publiques, c’est désormais la présidente d’un groupe parlementaire,
l’insoumise Mathilde Panot, qui doit répondre devant la police d’une accusation
d’« apologie du terrorisme ».
Pire, la calomnie, portée par les soutiens inconditionnels du gouvernement
d’extrême droite israélien, devient une arme de disqualification massive, voire
le motif à des poursuites judiciaires. Dénoncer le nettoyage ethnique et le
risque plausible de génocide dans la bande de Gaza, rappelé par la Cour
internationale de justice, appeler à un cessez-le-feu immédiat et au respect du
droit international, ne peut pas être assimilé à un soutien au Hamas ou une
preuve d’antisémitisme.
Nous condamnons les horreurs du massacre terroriste commis par le Hamas le
7 octobre, tout comme celles commises par l’armée israélienne à Gaza et en
Cisjordanie. Notre fraternité humaine est touchée de la même façon. Nous ne
cesserons d’exiger la libération de tous les otages, comme des prisonniers
politiques palestiniens.
Ces intimidations reflètent une politique assumée de répression pour
étouffer les colères populaires. L’usage d’un dispositif antiterroriste inscrit
dans une loi de 2014 porte atteinte, comme nous le redoutions déjà à l’époque,
aux droits fondamentaux.
Plus largement, ce gouvernement tente de criminaliser toutes celles et tous
ceux qui luttent : syndicalistes menacés dans les luttes sociales,
militants écologistes dépeints en écoterroristes, voix de la paix aujourd’hui.
Il s’agit de fabriquer des exemples et de briser les mouvements de solidarité.
Ce climat suffocant doit cesser. La solidarité doit être notre priorité
pour défendre nos libertés publiques et les idées de paix et de justice sociale
et écologique. Personne ne peut, ne doit manquer à l’appel, sous peine que,
demain, nous nous retrouvions tous mis à l’index. Faisons front au plus vite
dans des initiatives communes pour exiger la fin des poursuites contre toutes
les militantes et tous les militants.
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