Réarmer. Après Emmanuel Macron lors de sa conférence de deux heures trente,
voilà le maître mot de son premier ministre, Gabriel Attal. Certes, il y avait,
dans les premières minutes de son discours de politique générale à l’Assemblée
nationale, des grands mots.
Affronter pour renforcer, vaincre le doute, reconquérir notre souveraineté…
Il y en avait même tant que, pour reprendre un vers d’Aragon, « on
ne savait lesquels croire ». Ah oui, 2024 sera une grande année
avec la réouverture de Notre-Dame, l’anniversaire du débarquement de 1944, et
l’accueil des jeux Olympiques et Paralympiques. Avec, à la manœuvre, l’actuelle
ministre de l’Éducation nationale et des Sports ?
On ne saurait être déçus par le discours du premier ministre. À dire vrai,
on n’en attendait rien. On eut en revanche une confirmation, celle de
l’orientation très à droite de ce nouveau gouvernement. La France qui
travaille, trop riche pour toucher les aides qui vont à ceux qui ne travaillent
pas, mais pas assez pour vivre correctement.
L’extension du RSA sous condition, la poursuite de la réforme des
allocations-chômage, le durcissement de la lutte contre l’immigration illégale,
la réforme de l’aide médicale d’État, des sanctions renforcées pour les jeunes
en perte de repères et leurs parents…
Tout ce que la droite et l’extrême droite entendent très bien, quand bien
même elles feignent de ne pas avoir reçu les messages. Mais le premier ministre
n’a pas parlé salaires, il n’a pas parlé inégalités, il n’a pas parlé
dividendes ; sur l’environnement, il a choisi de stigmatiser ce qui serait
une écologie punitive. Mais qui pollue le plus, des riches et super-riches ou
des Français modestes ?
Il ne suffit pas de parler devant des bottes de paille et d’accélérer
quelques aides pour que les tracteurs fassent demi-tour. On est loin du compte.
Gabriel Attal s’est inscrit clairement, et de plus en plus à droite, on l’a
dit, dans la continuité de la politique d’Emmanuel Macron depuis 2017. Gilets
jaunes, retraites, émeutes urbaines, révolte des agriculteurs, des riches
toujours plus riches et des enfants dormant dans nos rues… Tout va bien, on
réarme.
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