Sur ce tableau de Georges Seurat, on peut voir de
nombreux personnages : hommes, femmes et enfants de différentes classes
sociales qui se détendent au bord de l’eau, sur l’herbe et sous des arbres. Les
personnages se promènent, se reposent ou jouent à l’île de la Grande Jatte. La
Grande Jatte est une île de la Seine dans la banlieue à la fois résidentielle
et proche de la capitale, d’où la présence de classes sociales totalement
opposées. Sur ce tableau, des animaux sont aussi présents : il y a des chiens et
un singe qui symbolisent, eux aussi les différentes classes sociales. L'île de
la Grande Jatte était un lieu de loisir et de promenade pour les parisiens de
la fin du XIX° siècle. En 1880, Asnières était une banlieue aisée. Sur l'autre
rive, Levallois-Perret était une banlieue ouvrière. L'île de la Grande Jatte
est un lieu de rencontre entre ces deux mondes. A la fin du XIX° siècle l'île
de la Grande Jatte est un lieu de loisir où les rencontres amoureuses sont
nombreuses. Cette œuvre est innovante, car elle marque l’apparition d’un
nouveau courant : le pointillisme ou le divisionnisme. Mais pour commenter cette vaste peinture où, quoi de
mieux que de citer le texte te Jules Christophe, consacré à Seurat, et dont le
contenu fut dicté et revu par le peintre lui-même : « Sous un
flamboyant soleil d’été, au plein du jour, la Seine irradiée, de pimpantes
villas sur la rive opposée, de petits bateaux à vapeur, des voiles, des yoles
joyeuses cheminant sur le fleuve, et, sur le chemin, près de nous, maint
promeneur, maint flâneur étendu sur l’herbe ou pêchant mollement, des jeunes
filles, une nourrice, une vieille grand’mère dantesque en bonnet, un canotier
vautré, fumant sa pipe sans distinction, dont le pantalon clair entièrement
dévoré du bas par un implacable soleil, un roquet pourpre foncé, un papillon
roux, une jeune mère et sa petite fille en blanc à ceinture saumon, deux
Saint-Cyriens, des jeunes filles encore dont l’une fait un bouquet, une enfant
aux cheveux rouges, en robe bleue, un ménage avec une bonne portant le bébé,
et, sur l’extrême droite, le couple hiératique et scandaleux, jeune élégant
donnant le bras à sa gommeuse compagne tenant en laisse un singe jaune,
pourpre, outremer. » L’œuvre fut honnie aux
« Indépendants », où elle était exposée. Il y eut des cris, poursuit
Jules Christophe, mais la Révolution victorieuse, coucha sur le champ de
bataille : son succès fut immédiatement célébré dans « La
Vogue », en une étude savoureuse, logique et bien renseignée de Félix
Fénéon. » La description de la toile, faite par ce dernier est laconique.
Écoutez plutôt : « Par un ciel caniculaire, à quatre heures, l’île,
de filantes barques au flanc, mouvante d’une dominicale et fortuite population
en joie de grand air, parmi des arbres ; et ces quelques quarante personnages
sont investis d’un dessin hiératique et sommaire, traités rigoureusement, ou de
dos, ou de profil. »
samedi 16 décembre 2023
"Un dimanche d’été à l’Île de la Grande" Jatte de Georges SEURAT !
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