Voilà une des raisons pour lesquelles l’extrême droite est et reste le
premier danger pour la République. À peine tombées les premières informations
venues de Crépol – la mort du jeune Thomas tué d’un coup de couteau lors d’une
soirée – que l’instrumentalisation était déjà en marche.
Sans rien savoir de la réalité des faits, les principaux leaders d’extrême
droite ont entrepris de récupérer le triste événement et d’attiser la haine.
« C’est ce que j’appelle « le djihad du quotidien », une
guerre permanente nous est menée sur notre sol par une autre civilisation »,
a osé l’ancien candidat à la présidentielle Éric Zemmour.
Pour sa partenaire en production de racisme, Marion Maréchal-Le Pen :
« C’est le révélateur d’une guerre ethnique et d’une guerre civile en
gestation. » Quant à la tante de cette dernière, il s’agit de « milices
armées qui opèrent des razzias ». D’autres encore n’ont pas hésité à
appeler à des « ratonnades ».
Plusieurs jours après ces déclarations à l’emporte-pièce, l’enquête ne
permet pas encore de connaître ni le profil exact des suspects ni leurs
motivations. Qu’importe. L’occasion est trop belle de tenter d’accréditer les
fantasmes de l’extrême droite. À vrai dire, ce genre d’utilisation des faits
divers n’est pas nouveau.
La différence réside dans le fait que, désormais, un certain nombre de
petites frappes néofascistes ne se contentent plus de discours.
Ainsi, des quatre coins de la France, plusieurs dizaines d’entre eux sont venus
à Romans-sur-Isère, d’où seraient originaires une partie des suspects, pour en
découdre avec la « racaille ». Comprenez : tous ceux qui
ne ressemblent pas à l’image qu’ils se font de ce qu’est être français.
Lettres de menaces envoyées aux mosquées, tags islamophobes, croix gammées
peintes sur les murs de la capitale, manifestations et expéditions punitives,
voilà la réalité de l’extrême droite aujourd’hui dans notre pays. Il serait
temps que le ministère de l’Intérieur prenne la mesure de ce danger et que,
plus globalement, l’acharnement politicien contre la gauche cesse afin de faire
face au vrai problème : une extrême droite qui ne respecte ni la vérité,
ni la justice, ni la démocratie, et encore moins la devise de la République.
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