Les États membres de l’Union européenne n’ont pas trouvé d’accord sur la
reconduction de l’autorisation du glyphosate pour dix années supplémentaires.
La Commission européenne a tranché et a validé le renouvellement. De nombreux
militants et organisations écologistes alertent de la dangerosité de ce
pesticide controversé et de la non-prise en compte des études scientifiques. La Commission européenne proposait de
reconduire l’autorisation du glyphosate pour
dix années supplémentaires et, ce jeudi, les États membres de l’Union européenne n’ont pas
trouvé d’accord sur cette prolongation.
Alors que la France s’était abstenue lors d’un premier vote le
13 octobre, plusieurs pays en Europe s’opposent au renouvellement de
l’autorisation du glyphosate, notamment l’Autriche et le Luxembourg, premier
pays au sein de l’Union européenne à avoir totalement interdit la commercialisation
de cette substance active sur son territoire. Pour que le texte proposé par la
Commission soit adopté ce jeudi, il devait obtenir la majorité qualifiée – soit
15 États sur 27, représentant au moins 65 % de la population
européenne. Dans la mesure où aucune majorité suffisante ne s’est
dégagée pour soutenir la proposition, la Commission a donc décidé, seule, de
prolonger le feu vert au glyphosate.
Les réactions n’ont pas tardé à tomber sur les réseaux sociaux. « Macron
avait promis d’interdire ce poison, il a donc sciemment menti & joué un
double jeu » fustige Manon Aubry, eurodéputée FI et présidente du groupe
de la gauche au Parlement. « Qui ne dit mot, consent. Grâce
au silence coupable de la France, la Commission européenne a les mains libres
pour le ré-autoriser pour 10 ans » regrette de son
côté Benoît Biteau, député écologiste au Parlement
européen. Même sentiment chez sa collègue Marie Toussaint pour qui « le
gouvernement aurait pu envoyer un signal fort en votant CONTRE le
renouvellement du glyphosate. » Les études universitaires ne pèsent
quasiment rien dans la prise de décision finale relative à l’homologation d’une
substance pesticide. » Les avis scientifiques ne doivent pas être
ignorés.
Fin octobre, une étude internationale a établi pour la première fois un
lien, parfois très précoce, entre l’exposition à la substance et la leucémie,
c’est-à-dire le cancer du sang. Même exposés à faible dose au glyphosate, les
rats étudiés ont contracté un cancer dès l’âge d’un an, soit l’équivalent de
40 ans pour un humain. « Le sujet est trop important, il faut que
les autorités européennes appuient sur pause et prennent en compte les
résultats de cette étude avant de ré-autoriser la mise sur le marché de cette
substance.
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