La force
militaire ne peut pas tout. Vient toujours, même entre ennemis les plus
irréductibles, sauf à compter sur une capitulation, le temps des pourparlers et
des concessions. La parole donnée, alors, suspend la violence pour un temps. La
trêve négociée pied à pied entre Israël et le Hamas par l’entremise du Qatar
consacre le retour de la politique dans une séquence qui n’a connu, depuis
l’attaque meurtrière du 7 octobre, que la loi des armes.
Pour la
première fois depuis plus d’un mois, la question d’épargner des vies humaines
est prise en compte, avec l’élargissement de la fourniture d’aide humanitaire à
la bande de Gaza et la libération d’une partie des otages détenus par le Hamas
en échange de prisonniers palestiniens.
C’est un
point marqué pour les familles israéliennes, qui se battent depuis le début
pour que prime l’objectif du retour de leurs proches sur celui de la
destruction du mouvement islamiste et de ses structures, et un revers pour les
« faucons », qui s’opposent à tout cessez-le-feu.
Si tant est
qu’elle soit respectée, la trêve de quelques jours sera l’occasion d’un répit
pour la population de Gaza martyrisée. C’est bien peu de chose, mais dans ce
cauchemar ininterrompu de bientôt sept semaines, toute avancée même minime est
une bouffée d’oxygène.
Bien sûr, on
nous opposera que l’offensive israélienne a permis que le Hamas se présente
affaibli à cette négociation, de façon à lui arracher le maximum. Outre que
cela reste à démontrer, aucun objectif stratégique ne vaut de massacrer des
civils innocents et de fermer les yeux sur les crimes de guerre.
Des conflits
et des révolutions qui ont émaillé le XXe siècle, la gauche a
appris, souvent à ses dépens, que dans l’histoire, la fin ne justifie jamais
les moyens. Ceux-ci doivent concorder avec le but affiché. La paix s’obtient
avec des moyens de paix. Elle succède à la guerre en s’opposant à cette
dernière, non parce qu’elle en serait le produit.
En ce
domaine, tout reste à faire. La trêve n’est qu’une pause dans le fracas des
bombes, elle n’en esquisse aucunement l’issue. Le supplice de Gaza et celui des
otages encore entre les mains du Hamas vont se poursuivre. La mobilisation des
peuples pour une paix juste et durable ne doit pas fléchir.
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