Symboles Le roi Charles III et le pape François
ayant quitté l’Hexagone après des visites aux contrastes saisissants (entre
l’un et l’autre), il n’est pas trop tard pour tirer une sorte de bilan de la
rentrée de notre Mac Macron II, jamais avare de position dominante.
Entre coups de menton et opérations de diversion, une
question continue de se poser, comme l’a osé cette semaine l’autrice et
comédienne Samira Sedira, dans Libération : « Et
s’il aimait se mettre les Français à dos ? » Et
elle ajoute, sans prendre de gants : « On se souvient de son
discours copieusement hué par les supporters lors du match d’ouverture de la
Coupe du monde de rugby », soulignant que l’homme « a
la mémoire vache » et « quand on lui résiste, il
résiste encore ».
Pourquoi ? Selon Samira Sedira, notre
monarque-élu serait « l’ado de la famille » que « les
situations conflictuelles exaltent », le forçant à mettre « le
paquet ». Exemple, Mac Macron II, qui a mal supporté que le pape
déclare qu’il venait « à Marseille » et non en
France, a assumé pleinement le repas à Versailles devant près de 160 convives,
marquant un peu plus la distance qui le sépare du peuple, en quelque
sorte : homard bleu, volaille de Bresse, macaron à la rose et Mouton
Rothschild, le tout servi dans la galerie des Glaces – l’un des symboles
ultimes du pouvoir absolu.
Mac Macron II y déclara d’ailleurs à ses hôtes
(qui n’étaient pas tous prestigieux) : « Les glaces qui ce
soir renvoient votre image ont reflété jadis le visage de la reine Victoria, de
George VI, d’Elizabeth II, et j’aime à penser, quelque part, qu’elles s’en
souviennent un peu. » Le prince-président rêve à voix haute,
comme l’écrit Samira Sedira, entre « préciosité et émulation
virile » sans jamais « résister à la tentation
d’exister envers et contre tous ». Pas mal vu, non ?
Travail Tout républicain digne de ce nom se pose,
depuis longtemps, une autre question bien plus lourde de signification :
la Ve République a-t-elle vécu ? Parvenus à ce point de
crise démocratique et institutionnelle, agitons la vérité sans en avoir peur.
Le régime du monarque-élu se trouve totalement à bout de souffle et, depuis
l’arrivée de Mac Macron I et II, du haut de sa verticalité jupitérienne poussée
jusqu’à la caricature, le sentiment de fracture entre le chef de l’État et les
citoyens a connu une aggravation si inquiétante qu’un retour en arrière, disons
« à la normale », semble improbable.
À tel point que cette défiance croissante entre le
« bas » et le « haut » n’atteint plus seulement l’Élu des
urnes – quelles que soient les circonstances des derniers suffrages – mais bel
et bien « la » politique en général. Raison pour laquelle les « mesurettes »
sociales de septembre, comme les atermoiements du gouvernement an matière de
pouvoir d’achat, d’inflation ou de prix de l’essence laissent les Français pour
le moins songeurs. Plus personne n’y croit. Même le Monde, qui
parle de « nouvelle question sociale », soulignait,
ce mercredi : « Le grand sujet politique de cette rentrée
concerne le travail, ou plutôt la capacité du travail à assurer une vie digne
et un avenir meilleur à chacun. » Alléluia !
Ressentiment Institutions et question
sociale : une bombe politique n’est pas loin d’exploser. Elle peut
provoquer le pire comme le meilleur. La Macronie s’en moque, en vérité,
répétant « baisse du chômage », « baisse du
chômage », oubliant les différentes catégories (A, B, C, D, E),
les radiations et l’accélération du morcellement aliénant du monde du travail.
Depuis six ans, Mac Macron trouve de la cohérence dans
ce qui a été engagé, la politique de l’offre, la réforme de l’assurance-chômage
(précisément), celles de l’apprentissage et du lycée professionnel, celle des
retraites… sans parler du soutien sans faille aux grandes entreprises, choyées
au nom de la restauration de la sacro-sainte « compétitivité ».
Et l’État découvre que, comme le signale le
Monde, « à force d’alléger le coût du travail sur les bas salaires, il a
beaucoup chargé la barque pour un gain quasi nul », y compris
politiquement. Au palais, on nous affirme que le monarque-élu serait « attentif » au « ressentiment
des classes populaires » et au « risque de
décrochage des classes moyennes ». On dirait, déjà, du post-macronisme…
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