lundi 15 décembre 2025

TERREUR ANTISÉMITE EN AUSTRALIE !



Vous entendez bien ? Pas une seule journée ne se passe sans qu'un crime contre un juif n'ait été accompli ! 80 ans après la SHOAH , nous pensions que cette frénésie d'abattre les juifs était éradiquée. Que nous vivrions en communion parfaite avec toutes les races. Les juifs occupant une place d'honneur après tous les massacres commis par les nazis. Soutenus, il faut malheureusement le dire, par des personnalités françaises de bon aloi.

Dont Louis-Ferdinand CÉLINE qui se déclara en 1935 violemment antisémite dès son premier roman. Mais le délit d' antisémitisme en France n'était pas encore reconnu. il bénéficia allègrement de cet avantage en écrivant de virulents pamphlets contre " cette race maudite" , entonnant le chant pourri de cette haine. Avec Hitler à la baguette.

CÉLINE a vécu comme un prince pendant l'occupation. Ses livres furent réédités et ils tombaient à pic pour creuser de nouvelles tombes anonymes lors de massacres de juifs opérés dans la clandestinité. Couvert d'honneurs par Pétain et les nazis, il eût le pressentiment dès 1943 qu'il valait mieux quitter le territoire et se mettre à l'abri avant la défaite allemande. Pour échapper aussi à la justice et ne pas être fusillé en 1945 . Comme le furent Brasillac et Rebatet, entr'autres. Il revint bien vivant en France en 1951, grâce à une loi d'amnistie qui rime bien avec amnésie ! Silence dans les rangs ! CÉLINE est innocent. Il a pourtant armé tous les antisémites, aussi bien les sans-grades que les " purificateurs " opérant dans les chambres à gaz...Mais il n'y a plus rien à dire ! CÉLINE ? C'est seulement de la littérature.. et, ce qui ne gâte rien... De la bonne littérature...

 

Vous vous rendez compte ! Ce type affreux, haineux ! qui aurait dû être fusillé en 1945 comme collaborateur en chef des Nazis et des Pétainistes, le voici épargné grâce à des multiples complicités dans les rouages de l'Etat Français.

Et hier, sur la chaîne 5, une émission lui était consacrée. Très objective. Mais la 3ème partie montrait comment il fait partie de notre paysage. 60 ans après sa mort, il redevient des nôtres. Lucchini le banalise. Le " voyage au bout de la nuit " est l'un des meilleurs romans de notre littérature. Pourtant on y découvre ça et là des traces d'antisémitisme...

Voilà. La réhabilitation est faite. Ses romans sont étudiés en terminale. Espérons que les profs disent deux ou trois mots sur son parcours douteux. Mais cela ne doit évidemment pas gêner l'écoute du Chef-d'œuvre...

Me concernant, jamais je n'oublierai les meurtres commis par les nazis et les fascistes Français. Avec CÉLINE comme idéologue.

 

« Le révisionnisme, ça ne tombe pas sous le coup de la loi ? », le billet de Maurice Ulrich.



En fait, si les nazis ont exterminé 6 millions de juifs, c’est un peu, nous explique le journaliste et pseudo-historien Jean Sévillia dans le Figaro magazine, la faute à pas de chance.

Au départ, écrit-il en commentant un livre récent sur la question, « Hitler n’avait pas de réponse immédiate à la question atroce qu’il se posait : que faire des juifs ? » Et c’est donc la « radicalisation progressive du régime et la montée progressive vers la guerre », on se demande bien pourquoi, « puis le déroulement de celle-ci, dès les premiers revers militaires à l’est qui orienteront les dirigeants du Reich vers la solution finale ».

L’historien semble ignorer que la solution finale a été formellement décidée fin 1942, à la conférence de Wansee, en présence des principaux dignitaires du régime alors même qu’elle avait déjà commencé à l’est avec la Shoah par balles. Mais il tient sa conclusion : l’extermination des juifs a donc résulté « d’un enchaînement des faits, et souvent de hasards malheureux ». Le révisionnisme, ça ne tombe pas sous le coup de la loi ?

 

dimanche 14 décembre 2025

« Nous sommes Sydney », l’éditorial de Sébastien Crépel.



Ce devait être un dimanche de joie, baigné de la douce lueur des bougies de Hanoukka. Les réjouissances ont laissé place à l’horreur et au chagrin lorsque deux tireurs ont fait irruption sur la plage bondée de Sydney, ce 14 décembre. Onze morts, plus un douzième avec l’un des assassins, décédé après son interpellation.

Le bilan est terrible, à la mesure du choc infligé à l’Australie, dont l’onde s’est propagée au monde entier. D’abord confus, le mobile des meurtriers ne faisait plus de doute en fin de journée pour les autorités du pays. Ce sont bien les participants à la fête juive qui étaient visés, victimes vulnérables offertes à la froide détermination de deux terroristes armés jusqu’aux dents. Et le massacre aurait sans doute été pire encore sans l’interposition d’un courageux commerçant honoré comme un héros.

L’antisémitisme a encore tué. Si l’émotion nous étreint et l’effroi nous saisit, personne ne peut se dire surpris. L’Australie figure malheureusement dans le peloton de tête des pays où les manifestations de haine judéophobe ont explosé depuis le 7 octobre 2023, jour de l’attaque d’Israël par le Hamas, qui marque aussi le début de la guerre d’anéantissement engagée par Benyamin Netanyahou contre Gaza. 

Comme si les menées génocidaires contre la population de l’enclave palestinienne pouvaient servir d’alibi au réveil de la haine raciste à 14 000 kilomètres de là contre des innocents, visés parce que juifs. En Australie, l’antisémitisme plonge ses racines loin dans le passé, dès les premières vagues d’immigration juive, en réalité.

Il est trop tôt encore pour cerner avec précision le profil des tueurs. Mais répétons-le, crions-le : aucune circonstance ne parviendra jamais à travestir l’antisémitisme en autre chose qu’une idéologie criminelle qui nie l’humanité dans son principe même. Et cette peste n’est pas plus « résiduelle » en Australie qu’en Europe, hélas !

Tapie dans l’ombre, elle change de forme et de visage, quand elle ne continue pas de se dissimuler sournoisement sous les habits neufs de l’extrême droite. Nous sommes Sydney, dont l’attentat nous appelle à prendre le péril antisémite au sérieux. Aucune société n’est vaccinée contre ce mal qui ronge le corps social.

« Sarkozy, prêt à tout, prêt au pire », l’éditorial de Cédric Clérin.



Il faut reconnaître que l’opération est rondement menée. À peine Nicolas Sarkozy avait-il quitté sa cellule – après un bref passage en prison qu’il n’a cessé de dramatiser – que la mise en orbite de son livre témoignage était déjà enclenchée. Nous y voilà. Ceux qui espéraient un peu de retenue de la part d’un ancien président déjà condamné à trois reprises en seront pour leurs frais.

La sortie du Journal d’un prisonnier n’a rien d’une introspection : c’est une opération politique et médiatique, une tentative de réhabilitation, portée à bout de bras par un système parfaitement huilé. À en croire les récits de certains médias, le condamné – oui, car il a bien été condamné en première instance dans cette affaire – serait soudain devenu un héros tragique, un ascète injustement frappé, presque un « otage » de la République.

Le Figaro ne s’en cache pas : Sarkozy, qui se dit « injustement détenu », « n’est pas le seul, loin de là, à le penser ». Mieux : « La prison lui paraissait insupportable aux innocents. Il peut désormais témoigner qu’elle l’est. » Dans le grand quotidien de la droite, un président reconnu coupable d’association de malfaiteurs se change en martyr. Au JDD, la ferveur vire à l’hagiographie. Le journal, propriété de Vincent Bolloré qui édite aussi son livre, publie des extraits du manuscrit comme s’il s’agissait d’inédits de Proust ou d‘Hugo : l’ouvrage, affirme-t-il, « n’est pas seulement le récit d’une incarcération, c’est aussi un acte de résistance ».

Contre qui ? Contre une justice qui l’accuserait « sans preuves » – quand les dossiers comportent des transferts financiers, de nombreux témoignages concordants… Contre un « faux » qui a été reconnu authentique à trois reprises par les magistrats. À coups de couvertures complaisantes, de récits pathétiques, de scènes mystiques, le président déchu devient « écrou 320535 », pèlerin de Lourdes, silhouette souffrante dans un désert intérieur. On attend presque la béatification. Le nombre de journalistes qui relaient avec gourmandise cette dramaturgie est stupéfiant.

Mais en réalité tout cela sert de rideau de fumée. Car ce récit lacrymal masque l’essentiel : un président de la République, alors candidat, est accusé d’avoir pactisé avec un dictateur – et son entourage terroriste – pour financer sa campagne. Le cœur du scandale est là, et non dans les « 85 marches » d’un escalier de la Santé. Ce déferlement médiatique relève d’une chose simple : une solidarité de classe. Et elle s’affranchit de tout cadre. Ni la vérité pour certains journalistes, ni la République pour l’ancien président, n’en sortent indemnes. Les faits deviennent accessoires ; la défense d’intérêts communs prime.

Nicolas Sarkozy tisse patiemment autour de lui une toile d’impunité. Son ami Vincent Bolloré mobilise son empire : édition du livre, promotion sur CNews, mise en scène dans le JDD. La connivence n’est pas qu’amicale : elle est stratégique. Car la partie la plus politique de l’ouvrage est limpide. Sarkozy assure à Marine Le Pen qu’il ne soutiendra pas le front républicain lors de prochains scrutins et qu’il « prendra position publiquement ». Voilà le pacte : lui aide l’extrême droite à finir d’aspirer ce qu’il reste de la droite ; elle, en retour, prend sa défense et saura s’en souvenir si elle accède au pouvoir…

Un pas supplémentaire vers l’alliance entre la droite et l’extrême droite tant rêvée par Bolloré. Et un pas supplémentaire dans le cynisme sarkozyste : oser se comparer à Dreyfus pour aider l’extrême droite à conquérir le pouvoir en 2027 et espérer y trouver, demain, un refuge judiciaire. Ce qui est grave n’est donc pas qu’on incarcère – brièvement – un ancien chef de l’État dont les dossiers sont accablants. C’est qu’il soit prêt à piétiner ce qu’il reste de République pour éviter de retourner là où ses politiques ont envoyé tant de gens.

vendredi 12 décembre 2025

« Supercherie(s) », le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin.



Sacerdoce : On croyait avoir tout lu, tout vu, tout entendu du personnage, des accommodements évidents aux mensonges éhontés. Des estrades électorales aux couloirs feutrés du pouvoir, l’ancien président Nicoléon a toujours su faire de sa vie un récit romanesque, tranchant comme des blagues vulgaires pour fins de banquets.

Voici donc que nous parvient un manuscrit inattendu, venu non plus des hauteurs de la République mais d’un ailleurs clos, rugueux, où le vacarme du monde ne pénètre qu’à travers les lucarnes d’un quotidien ramené à l’essentiel. Un livre supposément écrit en prison, que l’ex-chef de l’État nomme sa prison intérieure. La bonne blague.

Si la vie est trop courte pour lire de mauvais livres, c’est bien pour les besoins de la chronique, et pour savoir, sinon comprendre, qu’il a fallu se forcer à déchiffrer le Journal d’un prisonnier (Fayard, la maison Bolloré). Rassurez-vous, non en achetant le livre, mais en se procurant les épreuves de ce manuscrit.

L’après-midi du mardi 9 décembre fut ainsi consacré à un sacerdoce éprouvant. Ce livre, dont on doute fortement qu’il fut bel et bien écrit dans une cellule, et en si peu de temps, aurait pu avoir pour sous-titre : « Nicoléon découvre que la prison n’est pas le Club Med… »

Le livre du « prisonnier » Nicoléon, entre témoignage et farce.

Creux : Car il faut s’infliger ces pages où il se lamente au sujet des murs gris de la Santé, de sa douche sans jet d’eau, de la petite salle de sport, du miroir de sa cellule trop bas ou encore du bruit des autres prisonniers. Un chapelet d’obsessions, par lesquelles pointe l’envie de passer pour un martyr.

Souvenons-nous que, durant sa carrière politique, Nicoléon bombait le torse et assurait que les prisonniers n’avaient pas à être choyés… Trois semaines auront suffi pour publier un livre d’un peu plus de 200 pages, alors que nous reviennent à l’esprit les mots de Boualem Sansal, écrivain innocent et malade, qui, à 81 ans, est sorti des geôles algériennes en déclarant : « Je ne vais pas être détruit par une petite année de prison. »

Nicoléon, lui, nous assène des pages et nous nous demandons s’il s’agit bien d’un témoignage ou d’une farce. Vingt et un jours : le titre sonne creux, et le contraste entre durée et prétention vire à l’absurde. Quand il décrit ses conditions de détention, on dirait le script d’un week-end forcé dans un spa médiocre, pas le récit d’une vie brisée.

Supercherie grotesque, comme un exercice d’autocomplaisance au tarif d’une tragédie surjouée. À 70 ans, l’homme est en pleine forme, mais condamné en première instance pour « association de malfaiteurs » dans l’affaire des financements libyens et pour « corruption » et « trafic d’influence » dans l’affaire Bygmalion. Il écrit : « La tête me tournait alors que je n’aspirais qu’à me retrouver seul pour penser à Carla et aux enfants que je venais de quitter. » Ou encore : « En m’asseyant sur le lit qui n’était pas fait, j’eus un choc. Je n’avais jamais senti, y compris à l’armée lors de mon service militaire, un matelas plus dur. » Pathétique.

Loin de socialiser ou d’humaniser la figure d’un homme brisé, le livre se présente comme un « témoignage » calibré, empaqueté pour un public déjà acquis, prêt à verser dans la compassion ou la nostalgie. Beaucoup de posture : il se dit « victime d’un système », « martyr de la justice ». Puis de la politique : il rend hommage à Fifille-la-voilà, assurant qu’il prendra bientôt « une position publique » pour refuser désormais toute idée de front républicain comme barrage à l’extrême droite. L’élu de 2007 entérine l’alliance des droites avec le Rassemblement national. Logique.

Pathos : Franchement, que dire, sinon rire, de cette tirade philosophique liée à l’épreuve carcérale : « À l’image du désert, la vie intérieure se fortifie en prison » ? Narcissisme stupéfiant, telle une quête pour susciter pitié, respect, communion. Tout le texte respire le calcul : ce n’est pas le désespoir d’un détenu qui s’exprime, mais la stratégie d’un homme public qui tente de revaloriser son image.

Comme si l’enfermement devenait une marchandise littéraire. Et quand il dénonce un « pouvoir judiciaire devenu acteur politique », nous lisons une vengeance idéologique, sous des couches de victimisation. Une imposture éditoriale, au profit d’une autopromotion au pathos calibré assez indigne. Ou plutôt une indignité absolue : utiliser un « séjour » pour réparer un « destin » et le transformer en « transaction ».

 

Nicolas Sarkozy, de la rupture au reniement.



En plaidant, dans son « Journal d’un prisonnier », pour un « esprit de rassemblement le plus large possible, sans anathème et sans exclusive », l’ancien chef de l’Etat laisse entendre qu’une alliance avec l’extrême droite est inéluctable, rompant avec le testament politique de son ancien mentor Jacques Chirac.

Avant 2007, Nicolas Sarkozy s’était émancipé de Jacques Chirac, dont il briguait la succession, en brandissant un slogan : « La rupture ». Près de vingt ans après, c’est d’une autre rupture avec son ancien mentor, bien plus profonde, et plus grave, qu’il s’agit.

A l’Elysée, M. Chirac avait sanctuarisé le cordon sanitaire entre la droite et l’extrême droite. En 2002, il avait même refusé de débattre avec Jean-Marie Le Pen, arrivé au second tour de la présidentielle, afin de ne pas banaliser ses idées : « Face à l’intolérance et à la haine, il n’y a pas de transaction possible, pas de compromission possible, pas de débat possible. » En 2007, peu avant l’élection de M. Sarkozy, M. Chirac avait livré ce testament politique aux Français : « Ne composez jamais avec l’extrémisme [qui], dans notre histoire, a failli nous conduire à l’abîme. C’est un poison. » Plus tard, dans ses Mémoires, il jugeait que « l’extrême droite ne changera[it] jamais ».

M. Sarkozy pense l’inverse. Dans son livre Journal d’un prisonnier (Fayard), il n’a pas de mots assez aimables pour Marine Le Pen, ou pour le député du Rassemblement national (RN) Sébastien Chenu, qui ont partagé son indignation contre les juges. Il raconte une conversation avec Mme Le Pen, devant laquelle il s’engage à ne pas appeler à un front républicain, en cas de législatives anticipées, car le RN n’est « pas un danger pour la République ». Cet été, il avait déjà reçu Jordan Bardella, adoubant sans fard la supposée normalisation du parti d’extrême droite.

Son entourage jure que l’ex-président n’appelle pas à une union des droites et de l’extrême droite, dont le spectre hante le parti Les Républicains (LR), qui donne de plus en plus de signes de convergence idéologique avec le RN. Dans son livre, M. Sarkozy écrit que la solution ne réside pas dans une alliance d’appareils et rappelle qu’il a « beaucoup de divergences avec les dirigeants du RN ». Mais en actant la faiblesse de son ancienne famille politique, dont il dit qu’elle n’est pas en mesure d’incarner l’avenir, ni même de se qualifier au second tour de la présidentielle, en plaidant pour un « esprit de rassemblement le plus large possible, sans anathème et sans exclusive », il laisse entendre qu’une alliance avec l’extrême droite est inéluctable.

Paradoxalement, c’est le même raisonnement qui l’avait conduit à prêcher pour une alliance entre LR et le camp macroniste, dès 2018. Convaincu qu’Emmanuel Macron ne pourrait être réélu en 2022 sans l’appui de LR, il incitait la droite, trop affaiblie pour gagner, à entrer en coalition. Lui-même avait rallié le chef de l’Etat, délaissant dès le premier tour la candidate LR, Valérie Pécresse.

Trois ans plus tard, c’est avec les mêmes arguments qu’il semble prophétiser un renversement d’alliances, seul moyen selon lui de reconquérir le pouvoir perdu. Mais en faisant mine de l’aider, il prend le risque d’enterrer son ancienne famille politique qui, en s’alliant avec le RN, se ferait inévitablement absorber, comme le petit parti d’Eric Ciotti, l’Union des droites pour la République (UDR), l’a déjà été. Cronos dévorant ses enfants.

Dans cette volte-face inouïe, il est difficile de distinguer la part de ses intérêts d’affaires (M. Sarkozy est administrateur du groupe Lagardère, détenu par son ami Vincent Bolloré, fervent partisan de l’union des droites et de l’extrême droite) et celle de ses affects (il a été vexé d’avoir reçu peu de soutien des LR, quand Mme Le Pen a été si « courageuse » en le soutenant). Quelles que soient ses motivations, la rupture est devenue reniement des valeurs du parti, issu de la Résistance, dont il était le lointain héritier.

 

LA COLONISATION PROGRESSE INEXORABLEMENT !



Deux mois après le sommet de Charm El-Cheikh (Egypte), le 13 octobre, au cours duquel Donald Trump a annoncé une « paix durable » au Proche-Orient, le doute s’installe et pour de bonnes raisons. Le plan vanté par le président des Etats-Unis est en effet encalminé depuis la libération des derniers otages israéliens qui y étaient retenus et l’arrêt des bombardements massifs qui ont anéanti Gaza.

L’armée israélienne continue d’occuper la moitié d’un étroit territoire transformé en champ de ruines, où plus de 2 millions de Palestiniens survivent à grand-peine dans des conditions indignes. La bande de terre, à laquelle Israël interdit toujours l’accès libre à la presse, continue de monopoliser l’attention, au point de faire écran face à la terreur à bas bruit imposée en Cisjordanie par les colons israéliens extrémistes qui y sévissent, comme par une armée d’occupation en pleine dérive.

Le constat minutieusement dressé est implacable. Jamais le plus grand territoire palestinien n’a expérimenté un tel niveau de violence de la part d’Israël, enterré autant de morts, recensé autant de blessés, de prisonniers, souvent soumis aux mauvais traitements, et de destructions. L’attitude de l’armée, face aux exactions toujours plus nombreuses et toujours plus sanglantes des colons, traduit le poids grandissant des sionistes religieux parmi les officiers, dont une partie ont été formés dans des préparations militaires implantées au cœur de la Cisjordanie. En parallèle, la colonisation, qui tronçonne toujours plus ce territoire et transforme chaque déplacement en enfer pour les Palestiniens, progresse inexorablement. L’Autorité palestinienne, réduite au rang de supplétive de l’armée d’occupation, achève de s’y discréditer.

Cette inflexion remonte à avant les massacres du 7-Octobre perpétrés près de Gaza par les miliciens du Hamas, que l’organisation de défense des droits humains Amnesty International a qualifiés pour la première fois de « crimes contre l’humanité », jeudi 11 décembre. Elle a suivi l’arrivée, au sein de la coalition formée par Benyamin Nétanyahou, il y a trois ans, de deux partis d’extrême droite, suprémacistes et racistes. Leur objectif assumé est l’annexion de la Cisjordanie, voire le « transfert », c’est-à-dire, en droit humanitaire international, la déportation des Palestiniens qui y vivent. Mais cette politique de la terreur est également assumée par l’ensemble de la coalition au pouvoir. Et elle ne suscite guère de protestations de la part des partis qui se disent opposés à Benyamin Nétanyahou, alors que l’opinion publique israélienne, une fois de plus, regarde ailleurs.

« Chili : José Antonio Kast dans l’ombre du dictateur Pinochet », l’éditorial de Cathy Dos Santos.



À moins d’un spectaculaire revirement, José Antonio Kast devrait devenir le 40e président du Chili, à l’issue du second tour de dimanche où le chef du Parti républicain jouit du soutien des conservateurs, des libertariens et d’une partie de l’électorat du populiste Parisi. On voit mal comment l’ancienne ministre communiste et porte-drapeau de la gauche unie, Jeannette Jara, pourrait combler ce désavantage. La victoire probable de l’extrême droite est un symbole aussi triste qu’atterrant après l’interminable transition démocratique, atrophiée par l’héritage de la dictature aux 3 300 morts et disparus. Décidément, l’ombre d’Augusto Pinochet ne cesse de hanter ce pays.

Les fils putatifs du bourreau de Santiago ont saturé la campagne de leurs obsessions : l’immigration et l’insécurité. Au diapason d’un Donald Trump, José Antonio Kast a promis expulsions massives et main dure. Sur le plan économique, il assure à ses concitoyens le retour de la prospérité économique et de la rigueur, convoquant là encore sans souffler mot la stratégie de Pinochet. Le putsch de 1973 ne visait pas seulement à renverser la révolution socialiste en germe d’Allende, il a transformé le Chili en un laboratoire du néolibéralisme – inspiré par les théories de Milton Friedman –, qui a réduit les missions de l’État à néant et consacré jusque dans la Constitution le règne des privatisations.

Quatre ans après avoir porté Gabriel Boric et la gauche alternative à la présidence dans le sillage du soulèvement social de 2019 galvanisé par les inégalités criantes, le vote pendulaire des Chiliens est à méditer. Il donne une leçon au pouvoir sortant sur ses erreurs et ses renoncements. Mais pas seulement. En 2022 déjà, le rejet de la nouvelle Constitution, considérée comme l’une des plus progressistes au monde, avait démontré la force de frappe des nostalgiques du pinochétisme et de la réaction en général.

L’absence de travail mémoriel sur les crimes de la dictature a façonné une dangereuse amnésie collective, savamment entretenue par les fascistes 2.0. La machine médiatique privée et le patronat ont déroulé le tapis rouge à José Antonio Kast. L’internationale brune est sur le point de s’offrir un nouveau scalp.

 

« Ça s’appelle du révisionnisme », le billet de Maurice Ulrich.



On ne peut reprocher à un avocat de faire son travail, mais… Lors de l’audience aux prud’hommes à Paris, mercredi, consécutive à la plainte pour licenciement abusif de l’humoriste Guillaume Meurice à la suite de son propos sur Benyamin Netanyahou, « un nazi sans prépuce », l’avocat de Radio France, maître Manca, s’est efforcé de définir le propos comme antisémite.

C’était sans surprise jusqu’à ce qu’en évoquant des réactions totalement condamnables ayant suivi il aille jusqu’à parler d’une « nuit de cristal » en France. Alors rappelons à maître Manca ce que fut en Allemagne cette nuit du 9 au 10 novembre 1938, sur ordre de Hitler, organisée par Goebbels et mise en œuvre par les SS, les SA, les jeunesses hitlériennes, des membres du parti nazi.

Plus de 250 synagogues incendiées et détruites, 7 500 commerces saccagés, des centaines de cimetières profanés, des dizaines d’assassinats, des viols, des humiliations ignobles, 70 000 hommes, femmes et enfants juifs déportés en camp de concentration. Les propos et le parallèle de maître Manca minimisent de fait cette monstruosité historique. Ça s’appelle du révisionnisme.

 

mercredi 10 décembre 2025

« PLFSS : comment Lecornu sème la dissension à gauche », l’éditorial de Laurent Mouloud.



La séquence du PLFSS est près de se refermer. Mais ses répercussions politiques sont loin d’être éteintes. Jamais depuis son instauration, en 1996, un projet de loi de financement de la Sécurité sociale n’aura suscité un tel éclatement des voix au sein même des groupes. Écartelés entre le besoin de compromis et le risque de compromission, les députés des groupes PS, Écologistes, Horizons et LR ont godillé jusqu’au dernier moment pour, au final, soutenir ou s’abstenir, permettant une adoption in extremis.

En conciliant les positions des socialistes et de la droite, Sébastien Lecornu a fait – au minimum – coup double. Il sauve sa tête au gouvernement avec sa « stratégie des petits pas », mais sème également les germes de la dissension à gauche, en soufflant dans le dos d’un PS regonflé, qui lorgne désormais le leadership face à La France insoumise.

C’est tout le piège de cette séquence budgétaire. Cristalliser les divisions du camp progressiste à quelques encablures d’échéances électorales cruciales pour l’avenir du pays. À l’évidence, le PLFSS voté par l’Assemblée n’est pas un texte de progrès social.

Personne ne peut dire le contraire. Imprégné de philosophie libérale et austéritaire, il contraint toujours le budget des hôpitaux, maintient la taxation des mutuelles ou encore la tarification à l’acte. Et il est vrai, aussi, que les reculs obtenus par le PS, sur le dégel des prestations sociales ou encore la suspension de la réforme des retraites, ne comptent pas pour rien. Le « musée des horreurs » s’est mué en « boutique des horreurs ». Mais quelle que soit l’analyse, une chose est sûre : le meilleur cadeau que pourrait faire la gauche au camp libéral-conservateur serait de débattre à l’infini de ces acquis et renoncements.

Car ne nous leurrons pas. Un réel changement de cap budgétaire, que ce soit pour notre modèle social ou l’avenir de la France, ne peut s’obtenir que par un changement de majorité et des victoires électorales, aux prochaines municipales et plus encore à la présidentielle. Pour cela, la gauche a besoin d’unir toutes ses forces. En évitant à tout prix de faire de ce vote de circonstance une cause de rupture définitive.

 

« Comment faire pour se procurer le « chef-d’œuvre » de Nicolas Sarkozy », le billet de Maurice Ulrich.



On le savait. La veille de la sortie du Journal d’un prisonnier du célèbre écrivain Nicolas Sarkozy, qui fut aussi président de la République, son éditeur Fayard, du groupe de son ami Vincent Bolloré, l’en avait informé. Sur Amazon, le livre était déjà en tête des commandes, même devant Astérix en Lusitanie.

Sarkozix à la Santé. Il fallait donc se lever tôt. Inutile de tenter la librairie du 16e arrondissement où il devait le dédicacer. On se résolut donc à s’aligner dans la file d’attente d’une grande chaîne de distribution.

On croyait toucher au but quand vint l’annonce. Épuisé. Nous aussi. On se dit que peut-être, dans une petite librairie… Peine perdue. On sentit alors chez le vendeur en blouse grise un élan de compassion.

Je sais que ça ne remplacera pas le chef-d’œuvre mais je peux vous proposer quelques ouvrages mineurs, j’ai le Dernier Jour d’un condamné, d’un certain Victor Hugo, la Ballade de la geôle de Reading, d’Oscar Wilde, un Irlandais, ou, du dénommé Dostoïevski, Souvenirs de la maison des morts.

« Laïcité, une liberté précieuse », le billet d’humeur de Fabien Gay.



Nous célébrons aujourd’hui les 120 ans de la loi de 1905, instituant la séparation de l’Etat et des cultes. Depuis ce jour, l’Etat ne reconnaît ni ne subventionne aucun culte.

Si la croyance populaire définit la laïcité comme étant « chacun fait ce qu’il veut », ce principe est au contraire un fondement de nos libertés publiques et d’unité du peuple. Laïcité vient du terme grec laos, terme désignant le peuple. Le principe de laïcité est donc une affirmation de l’unité et de l’égalité entre les citoyens composant le corps social.

La loi de 1905 est issue d’un long processus de séparation du pouvoir politique et religieux dont la Révolution française a été un accélérateur. Si la France, autrefois fille aînée de l’Eglise, avait connu les guerres de religion, 1789 avait reconnu les autres cultes protestants et juifs et les individus qui les pratiquaient comme des citoyens égaux en droits.

En 1905, dans une société industrielle et aux espaces démocratiques en développement, la loi de séparation de l’Etat et des cultes s’est imposée alors que les individus étaient libérés de l’éducation religieuse. L’enseignement public était déjà laïcisé depuis 1881, preuve d’un consensus sur la nécessité de sortir les individus des pesanteurs des structures religieuses. 

Et maintenant ?

Nous célébrons les 120 ans de la loi du principe de  laïcité dans un relatif anonymat. Aucun événement marquant n’est à signaler alors que nous évoquons un principe majeur de notre République. 

Cela peut être dû à son acceptation assez large par nos concitoyens. La laïcité est perçue comme un vecteur de paix sociale et est largement accepté comme principe de société.

On ne peut néanmoins négliger le fait que la laïcité est attaquée depuis plusieurs décennies. Quand les défenseurs de l’école privée, au nom de la liberté, vilipendaient et affaiblissaient l’école publique, la laïcité est dévoyée et instrumentalisée depuis vingt ans pour être brandie comme arme contre l’islam.  

Les plus grands pourfendeurs de la laïcité osent désormais s’en revendiquer pour déverser leur haine des musulmans comme si nos compatriotes d’origine maghrébine ou subsaharienne étaient tous musulmans. C’est un racisme qui ne dit pas son nom porté par la droite extrêmisée et l’extrême droite. Elles utilisent la laïcité pour porter un discours de division et réaffirmer les racines chrétiennes de la France. Leur vision de la laïcité est fausse, étriquée et passéiste. 

Le récit réactionnaire se diffuse par plusieurs initiatives symboliques comme les polémiques sur les crèches de Noël ou des festivités financées par des magnats d’extrême droite. Les mouvances islamistes ou d’autres courants intégristes religieux ne sont pas en reste et se gargarisent d’affaiblir le caractère laïc de nos institutions. 

La ligne de crête est tenue mais exigeante. La laïcité n’exclut pas, elle permet l’égalité des citoyens et la liberté de conscience, la liberté d’exercer son culte dans le respect de l’ordre public. A la différence de systèmes anglo-saxons, la France n’enferme pas les citoyens dans des communautés. Les régressions sociales et autoritaires qu’impose le capital contribuent à fragmenter notre cohésion sociale et à créer du commun. C’est le terreau des fondamentalismes et des discours anti-égalité, de haine. 

Nous refuserons l’instrumentalisation de la laïcité à des fins identitaires ou racistes. Pensons avec Jaurès que « démocratie et laïcité sont identiques » en ce qu’elles reconnaissent l’égalité des personnes humaines.

 

mardi 9 décembre 2025

VIEUX À SA FAÇON !



Vieux tel un parchemin qu’on lit avec respect en parfumant ses mains à la senteur des pages, il sera un tiroir délivrant ses secrets à quelque aventureux découvrant des images. Un jour, il le sait bien, un jour il sera vieux, mais pas vieux comme ça, pas comme tout le monde, vieux comme un olivier le long d’un chemin creux ou comme une statue narguant encore le monde. Il sera vieux un jour comme sont ces demeures que patinent les ans, qui se couvrent de vie, de tous ces cris d’enfants et de ces pluies qui pleurent, de ces milliers d’appels qui réchauffent les nuits. Ou bien il deviendra ce vase un peu fêlé qu’on pose dans un coin et qu’on ne voit plus guère, mais que, l’heure venue, on n’ose pas jeter, en témoin d’aujourd’hui de ce que fut hier. Un jour il sera vieux comme un disque d’avant, celui qui tousse un peu mais poursuit ses rengaines, celui dont on se dit « tiens, c’était le bon temps », les vieilles tricotant des chaussettes de laine. Voilà, il sera vieux mais juste à sa façon, pas comme un arbre mort, un chêne qu’on abat. Et l’hiver, les frimas, la neige et ses flocons peuvent bien arriver, il ne les verrait pas.

« L’inégalité n’est pas une loi de la nature mais le fruit de choix politiques », l’éditorial de Rosa Moussaoui.



Marx comparaît le capital à du « travail mort » qui « ne s’anime qu’en suçant – tel un vampire – du travail vivant, et qui est d’autant plus vivant qu’il en suce davantage ». La métaphore n’a rien perdu de sa pertinence : le capital s’est rarement montré si vorace et pansu.

Au point que, selon les données compilées dans le dernier rapport du World Inequality Lab, les 10 % des personnes les plus riches de la planète gagnent plus que les 90 % restants, tandis que la moitié la plus pauvre de la population mondiale perçoit moins de 10 % du revenu mondial total. Voilà pour la concentration des revenus.

Pour le patrimoine, la tendance est la même : les 10 % les plus riches siphonnent les trois quarts de la richesse mondiale, la moitié la plus pauvre n’en détenant que 2 %. Pire : les 0,001 % les plus riches, soit moins de 60 000 multimillionnaires, contrôlent aujourd’hui trois fois plus de richesses que la moitié de l’humanité. Au sommet de cette caste d’ultra-privilégiés, 3 028 milliardaires cumulent à eux seuls un montant record de 16 100 milliards de dollars, soit 2 000 milliards de dollars de plus qu’il y a un an.

Cette prédation a connu, ces dernières décennies, une accélération ahurissante. Depuis les années 1990, la fortune des milliardaires croît dans des proportions exponentielles. Conséquence logique du brutal déclin partout dans le monde, depuis le début des années 1980, de la part de la valeur ajoutée distribuée aux salariés. 

Les dividendes versés aux actionnaires ont, eux, explosé, au détriment de l’investissement et de l’emploi. Résultat : une poignée d’individus accapare un pouvoir économique et financier sans précédent, tandis que des milliards d’êtres humains restent privés de réponses décentes à leurs besoins les plus élémentaires.

Une telle distorsion est insoutenable. Car cet ordre n’est pas seulement injuste : il est inefficace et dangereux. Il suscite le désordre, mine les démocraties, fracture les sociétés, nourrit les crises et les conflits. Ses gardiens le donnent pour inéluctable. C’est une imposture grossière. L’inégalité n’est pas une loi de la nature : elle est le fruit de choix politiques délibérés, qu’il est temps de renverser. Pour remettre à l’endroit ce monde qui marche sur la tête.

 

« Les intérêts supérieurs du pays... vus des hauteurs », le billet de Maurice Ulrich.



Il faut être sur les hauteurs pour bien juger du spectacle du monde et du monde politique en particulier. Le directeur de la rédaction du Parisien, Nicolas Charbonneau, est sans doute sur ces hauteurs, lui pour qui, dans les débats de l’Assemblée, « en lieu et place du parlementarisme et dans une forme de sectarisme abouti, on aura surtout noté l’absence de dialogue, personne ne tenant compte de la situation du pays ».

Mais comment, en effet, ne peut-on s’entendre, entre ceux qui veulent reporter l’âge du départ en retraite et ceux qui s’y opposent comme des millions de manifestants en 2023 et plus de 70 % des Français. Comment ne pas s’entendre entre ceux qui veulent que les hyper-riches contribuent à leur mesure à la vie de la nation et ceux qui s’y opposent en menaçant de quitter le navire, comme Bernard Arnault, propriétaire du Parisien

Mais tout ça, écrit Nicolas Charbonneau, Bruno Retailleau l’avait vu venir, lui qui craignait « une coalition de démagogues qui aboutirait au vote d’un budget contraire aux intérêts supérieurs ». Vus des hauteurs.

 

COPIE PASSABLE !


C’est un lapsus révélateur dont Olivier Faure ne s’est pas rendu compte. Questionné lundi sur ses intentions quant au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), il a déclaré : « Aujourd’hui, la copie est passable et c’est la raison pour laquelle devant mon groupe, je plaiderai pour que nous votions pour. » Par « passable », il entendait que suffisamment de gestes avaient été faits par le gouvernement pour que la copie soit votée par ses troupes à l’Assemblée nationale, mardi 9 décembre.

Il eût été plus logique de la part d’un dirigeant de gauche qu’il trouve ce texte « passable » au sens où on l’entend plus généralement : tout juste moyen, voire médiocre compte tenu des économies qu’il veut faire sur le dos des plus démuni·es. Mais le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) a décidé d’ouvrir la voie à un autre monde. Et pour la première fois, un parti d’opposition pourrait voter en faveur d’un texte budgétaire.

Comment comprendre un tel revirement ? Dès le début des « négociations » avec Sébastien Lecornu – qui pouvaient avoir des raisons d’être en raison de la composition de l’Assemblée nationale et du renoncement au 49-3 –, les exigences des socialistes ont commencé à fondre, ouvrant une brèche à l’intérieur même de la gauche non mélenchoniste. Une simple « suspension » de la réforme d’Élisabeth Borne a suffi à lever leurs menaces.

Plus tard, leurs « lignes rouges » n’ont cessé de bouger. Le 19 octobre, dans un entretien accordé à Mediapart, Olivier Faure évacuait la possibilité d’un vote « pour », mais n’écartait pas l’abstention. C’est désormais bien le vote « pour » qui est devenu acceptable à ses yeux. Et ce alors même que la copie budgétaire n’a pas franchement été révolutionnée depuis notre échange avec le premier secrétaire.

Le PS semble donc volontaire dans la dilapidation du capital de gauche qu’il avait enfin réussi à se reconstituer depuis 2022, pensant plus profitable d’essayer d’isoler La France insoumise (LFI). Qu’il cherche à convaincre les écologistes de le suivre dans cette aventure en s’abstenant sur le PLFSS pourrait prêter à sourire, si le profit que le Rassemblement national (RN) pouvait tirer de cette situation n’était pas si énorme.

 

TERREUR ANTISÉMITE EN AUSTRALIE !

Vous entendez bien ? Pas une seule journée ne se passe sans qu'un crime contre un juif n'ait été accompli ! 80 ans après la SHOAH ...