Retour à la case départ, serait-on tenté d’écrire. Après avoir balayé
la nomination de Lucie Castets à Matignon, le président de la
République s’en remet aux formations représentées à l’Assemblée nationale pour
sortir du blocage institutionnel. Que de temps perdu avant d’admettre l’évidence : l’incapacité du
chef de l’État à trouver une solution de rechange à un gouvernement
de gauche. La logique démocratique voudrait qu’il se résigne à choisir comme
première ministre la candidate désignée par le bloc arrivé en tête des
élections législatives anticipées.
Oui, mais. Si la solution est évidente, pourquoi continuer de faire
semblant en convoquant l’ensemble des partis comme si le résultat des élections
n’existait pas ? La méthode même choisie par Emmanuel Macron montre
l’insincérité de sa démarche : le président n’a aucunement l’intention de
s’en remettre au verdict des urnes, et travaille à une issue qui en est l’exact
opposé. Une sorte d’alliance des battus de droite et du centre, ripolinée en
coalition gagnante.
Emmanuel Macron n’est pas au-dessus de la Constitution, dont la raison
d’être est de faire reculer l’absolutisme des pouvoirs. Le seul trône est celui
de la volonté des citoyens, et le chef de l’État n’a d’autre rôle que de s’y
soumettre et de la faire respecter. L’initiative de la France insoumise,
sous la forme d’un avertissement solennel quant au possible recours à
l’article 68 qui codifie la destitution du président de la République par
le Parlement, a le mérite de rappeler ce qu’il pourrait en coûter au chef de
l’État de manquer à son devoir.
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