L’Iran est déterminé à riposter contre Israël. Les alertes des services de
renseignements américains sont plus que crédibles de ce point de vue-là. Reste
cependant que le régime iranien doit mesurer les répercussions que pourrait
avoir une frappe afin de calibrer celle-ci. La déclaration du 9 août, dans
laquelle l’Iran réaffirme son « droit
légitime » à se défendre et ajoute : « Nous
espérons cependant que notre réponse sera opportune et menée de manière à ne
pas porter atteinte au cessez-le-feu potentiel », ouvre un espoir.
En langage diplomatique, cela semble prouver que la session de négociations
de ce jeudi 15 août pourrait ne pas être totalement inutile. Pour
Washington, éviter une escalade régionale passe par persuader l’Iran qu’un
cessez-le-feu et un accord à Gaza pourraient être une alternative aux
représailles. Un argument qui pourrait ne pas laisser Téhéran totalement
insensible.
Le nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian, a des désaccords avec la
frange la plus radicale des gardiens de la révolution sur la manière et la
nature de la réponse à apporter à Israël. Bien que limité dans ses marges de
manœuvre, le président iranien doit absolument résoudre l’équation d’une
riposte contre Israël qui ne soit pas économiquement, politiquement et
diplomatiquement trop cher payée.
Reste cependant, dans cette équation déjà complexe, d’autres inconnues.
L’attitude du Hezbollah bien sûr, mais surtout le jeu que va jouer Benyamin Netanyahou.
Le dirigeant israélien va-t-il faire monter les enchères le 15 août en
s’abritant derrière les nouvelles forces que les États-Unis envoient dans la
région, piégeant ainsi Washington ?
Selon le quotidien Haaretz, le risque est réel. « Israël
aurait reçu des indications selon lesquelles le chef du Hamas, Yahya Sinouar,
serait intéressé par un accord », assure le journal
ajoutant : « La question est de savoir si Netanyahou le
souhaite. » Le chef du gouvernement israélien traîne des pieds
pour faire avancer un accord avec le Hamas, par crainte que cela entraîne
la disparition de sa coalition hypothéquant du même coup son propre avenir
politique. Au risque d’embraser la région.
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