mercredi 14 août 2024

« Éviter l’embrasement », l’éditorial de Stéphane Sahuc dans l’Humanité.



L’Iran est déterminé à riposter contre Israël. Les alertes des services de renseignements américains sont plus que crédibles de ce point de vue-là. Reste cependant que le régime iranien doit mesurer les répercussions que pourrait avoir une frappe afin de calibrer celle-ci. La déclaration du 9 août, dans laquelle l’Iran réaffirme son « droit légitime » à se défendre et ajoute : « Nous espérons cependant que notre réponse sera opportune et menée de manière à ne pas porter atteinte au cessez-le-feu potentiel », ouvre un espoir.

En langage diplomatique, cela semble prouver que la session de négociations de ce jeudi 15 août pourrait ne pas être totalement inutile. Pour Washington, éviter une escalade régionale passe par persuader l’Iran qu’un cessez-le-feu et un accord à Gaza pourraient être une alternative aux représailles. Un argument qui pourrait ne pas laisser Téhéran totalement insensible.

Le nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian, a des désaccords avec la frange la plus radicale des gardiens de la révolution sur la manière et la nature de la réponse à apporter à Israël. Bien que limité dans ses marges de manœuvre, le président iranien doit absolument résoudre l’équation d’une riposte contre Israël qui ne soit pas économiquement, politiquement et diplomatiquement trop cher payée.

Reste cependant, dans cette équation déjà complexe, d’autres inconnues. L’attitude du Hezbollah bien sûr, mais surtout le jeu que va jouer Benyamin Netanyahou. Le dirigeant israélien va-t-il faire monter les enchères le 15 août en s’abritant derrière les nouvelles forces que les États-Unis envoient dans la région, piégeant ainsi Washington ?

Selon le quotidien Haaretz, le risque est réel. « Israël aurait reçu des indications selon lesquelles le chef du Hamas, Yahya Sinouar, serait intéressé par un accord », assure le journal ajoutant : « La question est de savoir si Netanyahou le souhaite. » Le chef du gouvernement israélien traîne des pieds pour faire avancer un accord avec le Hamas, par crainte que cela entraîne la disparition de sa coalition hypothéquant du même coup son propre avenir politique. Au risque d’embraser la région.

 

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