Le désastre n’a jamais été aussi proche, ni l’alerte aussi
pressante. Dimanche prochain, les Rastignac du clan Le Pen pourront peut-être
prétendre se voir remettre les clés de tous les ministères de la République.
Ils s’y voient déjà. Il est encore temps d’arrêter cela. C’est possible et
nécessaire. Au second tour, dans de très nombreuses circonscriptions, les
candidats du parti de la haine trouveront en travers de leur chemin un
candidat du Nouveau Front populaire. C’est un atout immense en dépit du danger.
Par le passé, les électeurs de gauche ont dû trop souvent taire leurs
convictions pour empêcher le pays de basculer aux mains de l’extrême droite.
Ils l’ont fait sans se dérober. Cette fois, ce sera un candidat de leurs
couleurs qui, dans la plupart des cas, sera le mieux placé pour rassembler tous
ceux qui ne résignent pas au pire. Cela rendra la tâche des autres plus légère,
dans le cas où le candidat du Nouveau Front populaire n’ayant aucune chance de
l’emporter devra se retirer pour faire barrage au RN, dans la tradition du
désistement républicain en vigueur à gauche.
Pour cela, chaque camp doit être à la hauteur. Tout va dépendre de la
mobilisation de la gauche, mais aussi de l’attitude du parti présidentiel et du
chef de l’État. Dans plus de 300 circonscriptions, trois candidats au moins
pourront se maintenir au second tour. Emmanuel Macron porte l’immense responsabilité d’avoir
mis le pays au pied du mur en provoquant ces législatives anticipées. Il
ne peut, dans une fuite en avant suicidaire pour son camp et pour le pays tout
entier, porter celle d’un abaissement national s’il facilitait l’accession au
pouvoir de Bardella et de sa bande.
Le président de la République a appelé à un « large
rassemblement clairement démocrate et républicain » au second
tour. Cet appel doit être suivi d’effet, avec le désistement de ses candidats
arrivés en troisième position partout où celui d’extrême droite
est en tête au premier tour.
La France n’est pas condamnée à vivre un cauchemar. Le RN est certes très
fort, mais il n’est pas invincible. Il peut, il doit être battu. Si
le rassemblement majoritaire des électeurs s’opère, le RN sera défait le
plus souvent par des candidats du Nouveau Front populaire. L’espoir n’est pas
mort.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire