Deux cents arrestations, samedi, sur trois campus. Le mouvement parti de Columbia,
à New York, s’est
étendu, la semaine passée, à une vingtaine d’universités aux États-Unis, dont
les plus prestigieuses. C’est à Columbia, précisément, que le président
républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, est venu dénoncer
le « virus de l’antisémitisme », quand Donald Trump
parle, lui, de « honte » et de « chaos
total ». Près de 35 000 morts à ce jour à Gaza, dont deux
tiers de femmes et d’enfants, ça ne les trouble pas.
Les étudiantes et étudiants mobilisés, dont certains, il faut le
préciser, sont membres de Jewish Voice for Peace – Une voix juive pour la paix,
qui participe au mouvement –, savent quelle est la responsabilité de leur pays
dans ce qui est en cours dans l’enclave palestinienne : un massacre.
Depuis l’insupportable opération terroriste du Hamas, le 7 octobre,
la riposte d’Israël à l’agression est devenue une guerre de
destruction contre la population civile gazaouie. Elle ne durerait pas plus de
trois à quatre jours si les États-Unis mettaient fin à leurs livraisons de
munitions, ininterrompues depuis sept mois.
Le double langage de Joe Biden le coupe de la jeunesse démocrate
américaine, il fait le lit de l’offensive réactionnaire dont Trump est le
symbole et le fer de lance. Les universités en sont une des cibles majeures au
point qu’un État comme la Floride y a interdit l’enseignement de la
sociologie pour le remplacer par des cours de bonne histoire américaine.
On ne saurait calquer ce qui se passe aux États-Unis sur la France et
sur la mobilisation à Sciences-Po Paris, mais certaines réactions semblent
tout droit s’en inspirer. Pour la tête de liste des Républicains,
François-Xavier Bellamy, le gouvernement devrait tout simplement « stopper
les financements publics à Sciences-Po ».
Chef de file du RN, Jordan Bardella, qui feint d’oublier les origines
idéologiques de l’extrême droite française, réclame des sanctions face à ce qui
apparaît comme une « perméabilité de l’antisémitisme dans le
creuset de l’école des élites ». La mise au pas des universités
est en soi un programme.
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