Qu’attendent les grandes puissances occidentales pour stopper réellement
Benyamin Netanyahou ? Quelques milliers de morts palestiniens
supplémentaires ? Une famine généralisée dans toute la bande de
Gaza ? Le massacre d’un peuple ? Les derniers événements en date, en
tout cas, ne peuvent laisser planer le moindre doute : les simples
remontrances ne suffiront pas à stopper le pouvoir israélien. Qu’on y songe :
le 25 mars, après bien des atermoiements, le Conseil de sécurité de l’ONU
adoptait une résolution exigeant un « cessez-le-feu
immédiat » à Gaza. Depuis, une trentaine de Palestiniens ont
encore été tués, l’armée israélienne s’est retirée de l’hôpital Al-Chifa – en
principe protégé par le droit international – ne laissant derrière elle qu’un
champ de ruines et de cadavres, sept travailleurs humanitaires ont été fauchés
dans la foulée par une frappe aérienne, entraînant la suspension d’actions
cruciales de plusieurs ONG.
Ce jusqu’au-boutisme sanglant, nourri par un profond sentiment d’impunité,
isole, chaque jour un peu plus, Israël sur la scène internationale. Il menace
de plonger toute la région dans le chaos. Face à la furie guerrière de
Netanyahou et sa clique d’extrême droite, les grandes puissances doivent parler
d’une voix claire. C’est le sens de l’appel lancé ce mercredi par une dizaine
d’ONG à l’attention de l’Union européenne, lui demandant de plaider pour un
cessez-le-feu immédiat et permanent, ainsi que la fin des transferts d’armes
vers Israël. La France, à elle seule, a expédié depuis six mois quelque
100 000 pièces de munitions de fusils-mitrailleurs. Sortir de ce
double discours est une urgence et la première étape pour stopper l’escalade
mortifère de Netanyahou.
Face aux 33 000 morts gazaouis, Paris et Bruxelles ont le devoir
d’arrêter de jouer la carte de l’impuissance et de la duplicité. Chaque jour
d’inaction qui passe aggrave leur responsabilité. Et confine à la complicité.
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